mercredi 11 mai 2011 par Nord-Sud

Dans cet entretien qu'il nous a accordé, le lieutenant Tagro Ferdinand, commandant Frci zone Issia évoque la situation sécuritaire dans le département. Il aborde également la question de la réconciliation, de la reprise des activités économiques, de l'ouverture des classes et du retour de l'administration.

Quel est le bilan sécuritaire que l'on peut dresser depuis votre présence dans le département ?
L'objectif de notre présence dans le département vise la sécurisation. Il fallait redonner espoir à la population par la protection de celle-ci et des biens de tous ceux qui vivent et mènent leurs activités économiques dans la sphère géographique d'Issia. Nous avons fait en sorte de minimiser les pillages, les règlements de comptes et les tueries. Issia est l'un des rares départements qui n'a pas connu tous cela. Nous avons redonné espoir à la population surtout villageoise. Mes hommes et moi avions fait le tour des villages pour demander à la population de quitter les brousses et rejoindre son lieu d'habitation habituel. Et, au moment où je vous parle, les villages ont retrouvé leur ambiance d'antan et les paysans s'attèlent à la culture du riz avec les premières pluies qui ont commencé à tomber. Aujourd'hui, tout a repris parce que je suis entouré des chefs de villages, des présidents de jeunes et même des groupements politiques qui m'aident à réussir ma mission. Issia est une ville vraiment bénie car, on a vite tourné la page pour aller de l'avant.
N'empêche, les armes qui sont en circulation, ne constituent-elles pas un danger pour les populations ?
Effectivement ! La circulation des armes dans les villages, c'est une réalité. Le disant, je n'accuse pas mes parents qui possédaient des armes. Ils ont tout simplement été trahis par ces politiciens, vendeurs d'illusion. A leur place, j'aurai fait la même chose car, on leur a dit que c'était pour sécuriser les villages. Puisqu'il n'y a plus de danger, il serait intéressant que les parents nous remettent ces armes et leurs munitions. Alors, partout où nous passons, avec l'aide des chefs de cantons, de villages et des présidents des jeunes, nous récupérons les armes en circulation. Nous allons tout faire pour récupérer. Par crainte de représailles, certains refusent de déposer les armes mais je voudrais les rassurer, à travers votre journal, qu'il n'y a pas de crainte, ni de répression pour ceux qui vont déposer les armes. Vous savez la sécurisation est dimensionnelle. Il y a des éléments incontrôlés et des prisonniers en circulation. Notre mission, c'est d'extraire les mauvais grains.

Que pouvez-vous dire aux opérateurs économiques qui craignent pour leurs activités ?
Issia est une ville pas comme les autres car, tous les opérateurs économiques ont repris leurs activités dans la tranquillité. Ils sont tous là. Issia est la seule zone où tous les opérateurs sont présents.

Avez-vous l'intention d'entreprendre d'autres actions dans le département d'Issia ?
Oui, nous nous attelons à instaurer une parfaite collaboration entre les ex-forces de défense et de sécurité (fds) et nos éléments surtout pour la reprise des activités dans l'administration. Cette initiative a pris un coup d'accélérateur avec l'arrivée du préfet et des sous-préfets.
A quand le retour dans les casernes?
Dès la fin de notre mission

Entretien réalisé à Issia par Michel Séri

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