jeudi 12 mai 2011 par Le Patriote

Absent depuis trois ans de la scène politique ivoirienne, le président de la Nouvelle alliance démocratique de Côte d'Ivoire pour la Justice, le Développement et la Paix, M. Blé Blé Charles a fait son retour hier. Pour un retour, c'en était un. Sans faux fuyants, l'ancien compagnon de lutte de Laurent Gbagbo a répondu aux questions brûlantes des journalistes à l'espace Manvy aux Deux-Plateaux. Interpellé sur le processus de réconciliation prôné par le président de la République, Alassane Ouattara, le président de la NADCI-JDP a clairement dit que son parti s'inscrivait dans cette dynamique. Le champ de ruine que présente, aujourd'hui, notre pays doit nous amener à renoncer, désormais et définitivement, à la violence et à toute forme de belligérance pour rivaliser idées contre idées, projet contre projet, initiative contre initiative, programme contre programme , a-t-il conseillé. Car, pour lui, c'est à ce prix que la Côte d'Ivoire pourra se reconstruire. Le président Blé Blé a toutefois rappelé que cette réconciliation doit être sans arrière-pensée et sans condition. Car, selon lui, c'est après s'être réconcilié qu'on peut poser les vrais problèmes, estimant que : Celui qui pose des préalables n'a pas envie de se réconcilier . Pour l'ancien maire de Saïoua, chaque Ivoirien doit tirer les leçons de la déconvenue actuelle et chercher à aller de l'avant. La classe politique dans son entièreté doit baisser la garde. Il ne nous sert à rien de vouloir en découdre forcément dans la violence les uns avec les autres. De continuer à nous entretuer sans qu'à un moment nous nous posions quelques questions, les seules qui méritent d'être posées en pareilles circonstances : Que faisons-nous ? Avons-nous perdu à ce point toute lucidité ? Sommes-nous encore des humains ? , s'est-il interrogé. S'expliquant sur son retour au Front populaire ivoirien et la reprise des activités de son parti, Blé Blé Charles a argué que cela est arrivé après une longue discussion en août 2006 avec l'ancien président de la République, au cours de laquelle Gbagbo lui aurait promis un plan de paix avec l'ex-rébellion. L'accord politique de Ouagadougou scellé, il ne voyait plus l'utilité de continuer son opposition à Laurent Gbagbo qui était, en fait, basée sur des divergences de principes. Pour ceux qui me connaissent, je n'ai jamais été un faucon. Je ne me sentais pas à ma place au FPI. Mon seul regret est de n'avoir pu influer sur le cours des événements. Je n'étais pas là où il faut pour le faire , s'est-il désolé. En ce qui concerne la reprise des activités de son parti, le président de la NADCI-JDP a rappelé aux uns et aux autres qu'il n'a jamais dissous son parti. Encore moins fait adhérer la NADCI-JDP à un groupement de partis politiques tels que CNRD et LMP. S'agissant de son sentiment sur la chute du président Laurent Gbagbo et les conditions dans lesquelles, il est détenu en résidence surveillée, Blé Blé Charles a répondu en ces termes : On demande mon sentiment personnel sur l'arrestation du président Gbagbo et les conditions dans lesquelles il est détenu. Je me demande s'il compte vraiment dans les grandes affaires qui engagent l'Etat. Ce qui est sûr, il faut retenir qu'on s'endort comme on fait son lit. Dans ce cas, les fruits que nous avions aujourd'hui ne sont pas à la hauteur de ce que nous avions rêvé à l'époque . Pour terminer, sur la question de son éventuelle participation au gouvernement du président actuel, le président de la NADCI-JDP s'est voulu clair : Si c'est pour la réconciliation nationale et pour faire avancer le pays, il n'y a pas de problème. Mais si c'est pour des bagarres rangés, cela ne vaut pas la peine .
Jean-Claude Claude Coulibaly

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023