jeudi 12 mai 2011 par L'Inter

Les informations vont très vite, et les sons, tous aussi discordants sur ce qui se passe entre mercenaire libériens, d'éventuels miliciens et combattants des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) à l'ouest, précisément dans la sous-préfecture de Okrouyo. On dénombre des exactions et exécutions sommaires dans cette localité du département de Soubré, devenue le lieu d'une chasse à l'homme depuis la pacification de la commune de Yopougon, théâtre de la résistance des partisans de l'ex-président de la République déchu le 11 avril dernier. Des sources indiquent que les autorités de Okrouyo et leurs populations, ont coopéré avec les mercenaires et miliciens en fuite, lors de leur passage, dans leur localité. Toute chose, qui leur aura attiré la foudre des FRCI, qui ont perdu des hommes dans les affrontements successifs avec ces combattants menant la résistance pour l'ancien régime. Tard dans la soirée d'hier, un autre coup de fil reçu d'un habitant de la région, témoin des faits qui s'y déroule, fait d'autres révélations. Selon cet interlocuteur anonyme, pour raison de sécurité, il est étonnant que l'on parle de complicité des autorités de Okrouyo exécutées par les FRCI et de leurs populations avec les mercenaires libériens. Les mercenaires sont à Tanyo, à ''Grebro pont cassé'', derrière la palmindustrie de Ottawa. Les gens (les mercenaires, NDLR) ne sont pas à Okrouyo. Comment les populations de Okrouyo peuvent-elle être en contact avec eux? D'ailleurs, même s'ils étaient là et qu'on leur donnait à boire et à manger comme on le dit, c'est sous la menace de leurs armes. Que pouvons-nous faire face à des individus en armes, qui nous demandent des choses?, s'est interrogé notre interlocuteur, qui dénonce une sorte de règlement de compte sur dénonciation dans sa région. Ce dernier a, en effet, évoqué l'arrestation de bien de gens des villages de Okrouyo, de Zegbodoua et de Gbalebouo, toutes des localités éloignées des zones assiégées par les mercenaires. Ces gens pris sont pratiquement à 30km de là où se trouvent les mercenaires. Comment peuvent-il être en contact avec ceux-ci?, plaide notre informateur désabusé, qui a révélé les identités de trois de ces captifs, à savoir le chef du village de Zegbodoua, Edmond Zady et deux autres habitants, Sylvain Mahi et Franck Zady. Ces trois personnes arrêtées, dont l'un serait le petit frère du directeur local de campagne du RHDP, M. Gadou, auraient été transférées à Soubré d'où ils devraient être exécuter hier soir, au cimetière, selon les informations livrées par le même interlocuteur. Vrai ou faux? Qui dit vrai finalement sur ce qui se passe à l'ouest?

Qu'y a-t-il bien lieu dans cette zone où, visiblement, l'on est en train de donner un coup de poignard au processus de réconciliation par ces tueries et autres exactions à relent tribal sur fond de règlement de compte politique, après la terreur de Yopougon. Vivement, une décision courageuse pour freiner cette autre dérive susceptible de complexifier davantage l'élan de réconciliation prôné par les nouvelles autorités.

F.D.BONY

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