samedi 28 mai 2011 par Le Patriote

Au moment où la Côte d'Ivoire affirme sa détermination à aller à la réconciliation nationale, chacun est conscient que les droits humains et les libertés individuelles ou collectives restent partout les mêmes pour tous. Que l'on se trouve au Sud, au Nord ou à l'ouest de la Côte d'Ivoire, ils doivent être respectés. Et les atteintes, sous quelque forme qu'elles soient, doivent être dénoncées. Le Chef de l'Etat lui-même, soucieux des questions des droits de l'Homme a demandé, officiellement, à la cour pénale internationale d'ouvrir une enquête sur les crimes les plus graves commis en Côte d'Ivoire.
Dans cette enquête, le cas de Duékoué semble préoccuper à plus d'un titre les organisations de défenses des droits de l'Homme. C'est que lors des affrontements postélectoraux qui se sont déroulés dans le Moyen Cavally, on a évoqué pour la première fois en Côte d'Ivoire le terme massacre à grande échelle . Au niveau des responsabilités, la polémique bat son plein. Tandis que les Guéré accusent les malinkés d'avoir planifié un massacre avec l'aide d'hommes en arme, les mis en cause se défendent en rappelant que le site où a eu lieu les combats était par le passé une zone confligène où les accrochages étaient monnaie courante. D'autant plus que les ex-forces de défense et de sécurité n'avaient pas d'emprise sur ce quartier aux mains de redoutables miliciens. D'où la confusion qui a régné dans ledit quartier lors des évènements malheureux qui sont survenus en fin mars. Pour les voisins des Guéré, il ne peut donc que s'agir d'effets collatéraux liés à la guerre. Et, ce n'est pas en allant à des accusations hâtives sur le dossier de Duékoué, à propos de duquel beaucoup de réserves demeurent, que l'on facilitera la manifestation de la vérité. Loin s'en faut.
A dire vrai, il est pour l'heure difficile de porter un jugement dans cette affaire où la lumière est loin d'avoir été faite. Et où les uns et les autres se rejettent la responsabilité des crimes qui ont été commis. Quoiqu'il en soit, le plus important est d'emprunter le chemin de la paix pour faire oublier toutes ces atrocités et pour faire en sorte que les Guérés et les Malinkés puissent revivre en peuple frère, comme par le passé. Même si les responsabilités ne manqueront pas d'être situées en toute objectivité.
Il faudra bien que les Ivoiriens où qu'ils soient et quel que soit le drame vécu, parviennent à surmonter toutes les épreuves douloureuses pour s'engager dans la voie de la réconciliation nationale. Pour que ce qui s'est passé à Duékoué ne se reproduise plus jamais dans ce pays, qui a tant besoin de paix après toutes ces années de crise

A.Lebel

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