lundi 30 mai 2011 par L'intelligent d'Abidjan

?'Rassembler c'est la vocation de la République. Nous l'assumerons avec patience et acharnement''. Cette petite phrase extraite du discours d'investiture du Président Alassane Ouattara le 21 mai 2011 à Yamoussoukro sonne comme un sacerdoce dans la conduite des affaires de l'Etat pour les cinq années à venir. Pourrait-il en être autrement, face au tissu social déchiré par dix ans de crise et mis en lambeaux par une crise postélectorale qui aura duré cinq mois ? Une période au cours de laquelle les antagonismes sociopolitiques se sont accentués. Le numéro un ivoirien sait qu'il a du pain sur la planche. Comment concilier l'inconciliable ? Comment joindre l'utile à l'agréable ? Comment annihiler toutes les poches d'hostilité et ramener dans la République tous ceux qui s'en seraient éloignés ou qui en nourrissent des ambitions ? Il n'y a certainement pas mille solutions. ?'La Côte d'Ivoire veut se réconcilier et pour cette réconciliation, il faut que tous soient présents'', déclarait Alassane Ouattara lors de son séjour en France au sommet du G8 à propos du gouvernement qu'il compte mettre en place d'ici à la mi-juin. On pourrait trouver le délai long, mais il faut se donner le temps d'embarquer tout le monde dans le bateau. Ayant été un acteur majeur de cette dernière décennie de la vie politique en Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara sait très bien qu'il ne faut pas simplement vouloir un gouvernement d'union pour prétendre à la paix ou à la réconciliation. Ce n'est pas l'expérience de ce type qui a manqué. Gouvernement de large ouverture, gouvernement d'union, les qualificatifs ne sont pas nouveaux. L'après Marcoussis est encore vivace dans les esprits des Ivoiriens et on connaît les résultats. Mais face un problème, il y a une infinité de démarches et l'homme de la solution veut apporter sa touche personnelle. Le canevas est quant à lui déjà tracé. Confère le discours d'investiture du 21 mai : ?'je formerai un gouvernement d'union, regroupant toutes les forces politiques de notre pays et la société civile. Il sera constitué d'hommes et de femmes ayant un sens élevé de l'intérêt général selon des critères de compétence, de mérite et de probité''. Telle est la volonté exprimée. Mais nous sommes sur un terrain politique. Les intérêts sont divergents. Et le Premier ministre à qui le Président de la République a renouvelé sa confiance aura fort à faire pour arrondir les positions des uns et des autres. Il en a l'expérience, lui qui fait déjà un travail remarquable et important, selon les termes du Président Ouattara. De la gageure et de la détermination, il en faudra. Les aspirations du Fpi, ex-parti au pouvoir, font justement partie des obstacles à surmonter. La construction de la nation passe certainement par là.

S. Débailly

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