samedi 11 juin 2011 par Nord-Sud



Pour trois mois, Yao Kouadio Séraphin assurera la présidence du Rassemblement des jeunes pour la démocratie et la paix (Rjdp). Il parle ici de ses priorités et de la nécessité pour les houphouétistes d'aller en bloc aux futures échéances électorales.



Quels sont vos priorités pour la présidence du Rjdp ?

Ma première priorité, c'est la réconciliation nationale. C'est un point qui tient à c?ur au président Ouattara après cette crise douloureuse que le pays a traversée. En tant que jeunesse de la coalition qui l'a porté au pouvoir, nous l'aiderons à réussir cette mission. Nous envisageons même d'organiser une caravane pour la réconciliation nationale. Le second point, on ne peut pas avoir un président de la République fort si on ne tient pas les rênes de l'assemblée nationale. Les élections législatives pointent à l'horizon. C'est un challenge pour nous. Il faut que les jeunes commencent à se remobiliser. Nous allons y travailler et nous invitons nos coordinations à se mettre ensemble pour réveiller les sections, pour leur dire que ce n'est qu'une partie de la bataille qui a été gagnée. Mais la victoire finale viendra lorsqu'on aura gagné toutes les autres élections à venir.

Karamoko Yayoro a dit sa volonté de ne plus être à la tête du Rjr. Quel commentaire ?

Je ne sais pas ce qui se prépare au Rjr. Mais il faut dire que les présidents actuels de jeunesse du Rjdp ne font pas de fixation sur ces postes. KKB (Kouadio Konan Bertin, président des jeunes du Pdci, ndlr), par exemple, ne cesse de dire que sa succession est ouverte. Nous sommes en fin de mandat. Nous ne pouvons pas occulter cela. Et, il faut souligner que cela dépend de nos directions qui n'ont pu organiser de congrès du fait de la situation sécuritaire.
Vous évoquiez la contribution du Rjdp dans les législatives. Est-ce à dire que vous pensez que le Rhdp doit présenter des candidats uniques à ces échéances ?

Pour l'instant, nous sommes dans ce schéma, jusqu'à ce qu'un autre nous soit présenté. Je pense, en toute honnêteté, que ce qui est acquis, c'est qu'il y a des réflexions au sein de chaque parti dans ce sens. La convergence est que nous allions aux législatives en rang serré. J'encourage cela parce que nous avons vécu une belle expérience avec la présidentielle. C'est la preuve que nous serons toujours forts si nous restons ensemble. Personne ne peut prétendre remporter la majorité. C'est la conjugaison des efforts au sein du Rhdp qui nous permettra de rafler près de 90% des fauteuils. Et, nous y travaillons à la jeunesse. Pour l'instant, je ne pense pas qu'il y ait danger. Nous sommes dans l'esprit que nous irons aux législatives en un seul bloc.

Le Pdci a clairement affiché son intention d'avoir ses candidats et de rafler la mise...

Les partis au sein du Rhdp ne sont pas dissous. Le Pdci aura des candidats mais sous la bannière du Rhdp. Tout comme le Rdr aura des candidats de même que l'Udpci et le Mfa. Nous savons tous que le Rhdp a été une machine formidable pour la victoire d'Alassane Ouattara. Si nous nous amusons, et que nous perdons cela de vue, pour des intérêts politiciens, nous ferons fausse route.
Karamoko Yayoro et KKB ont confié qu'ils seront candidats aux prochaines législatives. Et, vous ?

J'invite les jeunes à se positionner pour les prochaines législatives. Ils doivent prendre une part active dans ces élections. Il faut que les jeunes puissent être à l'hémicycle pour se frotter aux aînés afin de bénéficier de leur expérience. C'est une école. Les jeunes qui seront les dirigeants de demain doivent se familiariser avec les arcanes de la gestion en entrant dans cette institution. Dans les bases, nous demanderons aux jeunes de ne pas rester en marge de ce processus et de chercher à occuper ces postes de responsabilités
Kouadio Séraphin sera-t-il candidat ?

Oui ! Parce que j'estime que j'ai la capacité d'assurer cette fonction pour avoir été président de jeunesse. Il appartiendra à la direction du parti d'orienter cela notamment par rapport à la circonscription idéale pour ma candidature.
Vous invitez les jeunes à postuler. N'allons-nous pas assister à un conflit de générations quand on sait que les aînés ne sont pas toujours disposés à laisser la place aux jeunes?

Chaque terrain a sa réalité. Il y a des localités où les jeunes ont suffisamment démontré leur puissance de mobilisation. Ils ont montré qu'ils sont efficaces. On doit leur donner leur chance.

Le Rjdp a dit qu'il n'est pas frustré après la formation du gouvernement. On a été surpris alors que plusieurs organisations ont dénoncé la non-présence de jeunes dans la nouvelle équipe.

Etre choqué, c'est méconnaître le fonctionnement d'un parti politique. Nous sommes des jeunesses de partis. Si nous avons des récriminations, ce n'est pas dans la presse que nous les exposons. Dans un parti, il y a des cadres pour cela.
Vous êtes donc réellement fâchés?

Il n'y a pas à être fâché. La jeunesse a un rôle à jouer. Nous l'avons déjà fait pour que le président Ouattara arrive au palais. Nous le reprendrons à la faveur des autres élections à venir. Le plus important est que le chef de l'Etat puisse faire ce pour quoi les Ivoiriens l'ont élu.

Entretien réalisé par Bamba K. Inza

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