samedi 11 juin 2011 par Le Temps

La Banque africaine de développement (Bad) annonce son retour prochain sur les bords de la lagune Ebrié. La nouvelle réjouit plus d'un Ivoirien. Mais, l'on se demande si les conditions sécuritaires réclamées à Laurent Gbagbo il y a quelques mois sont réunies.

Au cours des dernières assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad) qui se sont ouvertes jeudi, à Lisbonne au Portugal, les responsables ont décidé du retour de l'institution sur les bords de la lagune Ebrié. Ce, après huit années de délocalisation à Tunis, en Tunisie. Raison invoquée à l'époque : la Côte d'Ivoire selon la présidence de l'institution était un pays infréquentable. A cause de l'indice sécuritaire qui avait selon eux atteint 3 points au lieu de 2. La zone rouge étant de 5 points, Donald Kabéruka, le Président de l'institution africaine et ses collaborateurs n'ont pas voulu entendre raison. Ils ont plié bagage. Malgré les assurances données par le Président de la République, Laurent Gbagbo et Paul Antoine Bohoun Bouabré, alors Administrateur pour la Côte d'Ivoire au sein de l'institution. Depuis cette date, les autorités ivoiriennes avaient renforcé le dispositif sécuritaire et rassuré les dirigeants. Mais, rien n'y fit. Lors des assemblées annuelles de la Bad à Abidjan l'année dernière, le Président Gbagbo qui assistait à la cérémonie d'ouverture avait salué les conditions de sécurité importantes mises en ?uvre par son gouvernement et invité la Bad à revenir à la maison. Là encore, Donald Kabéruka a émis des réserves sur la sécurité. A peine Alassane Dramane Ouattara arrive au pouvoir dans des conditions tout aussi calamiteuses que ses amis décident de retourner au siège initial de l'institution à Abidjan. Avec à la clé, un appui de 77 milliards de Fcfa. Le hic, c'est que les conditions sécuritaires laissent à désirer. Beaucoup d'armes de guerre sont entrés sur le territoire national et particulièrement dans la capitale économique à Abidjan qui abrite le siège de l'institution. Plus graves, des bandits de grands chemins ont été libérés par les hommes de Ouattara pour rejoindre ceux qu'on appelle les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci), arrivées de Bouaké. Une situation qui fait d'Abidjan un nid du grand banditisme. Car, il ne se passe pas d'heure sans que ces éléments en treillis bigarrés, armes au poing ne dépossèdent les honnêtes citoyens de leurs véhicules ou de leurs biens pour ceux qui ont la chance. Au niveau même de la sécurisation de la ville d'Abidjan, les nouvelles autorités du pays ne savent même pas qui est qui et qui fait quoi. Parce que, les commissariats de police, les brigades de gendarmerie ainsi que les casernes sont occupés par des personnes en tenues bigarrés qui ne sont ni Officiers encore moins des Sous officiers de police judiciaire. Le général Soumaïla Bakayoko, Chef d'Etat major des ex-Fafn, dans les colonnes du quotidien Nord sud du mercredi 9 juin dernier indiquait à ce sujet que sur 26000 éléments, seulement 9000 sont de vrais éléments. Les 17000 autres ne sont que des supplétifs. C'est justement tous ceux-là qui favorisent l'insécurité à Abidjan. Et dire qu'il y a une véritable condition sécuritaire à Abidjan pour le retour de l'institution africaine sur les bords de la lagune Ebrié, c'est un véritable mensonge. D'ailleurs, l'ex-Président du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), Françis Romain Wodié, conscient de la situation très grave de l'insécurité propose les Etats généraux de la défense et de la sécurité. Car, selon lui, Abidjan ploie sous les armes.
Joseph Atoumgbré

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