jeudi 16 juin 2011 par AIP

Abidjan, 16 juin (AIP)-Le gouvernement ivoirien a décidé, mercredi, de créer une commission nationale d'enquête pour faire la lumière sur les violations des droits de l'homme commises pendant la période postélectorale.

Au terme d'un conseil des ministres tenu sous la présidence du Président Alassane Ouattara, le gouvernement a annoncé la mise sur pied d'une commission nationale d'enquête sur toutes les exactions perpétrées dans le pays après le scrutin présidentiel du 28 novembre 2010, révèle le communiqué dudit conseil publié jeudi dans la presse nationale.

Après avoir entendu une communication des ministres en charge des questions de droits de l'homme et de la justice, le gouvernement ivoirien, tout en déplorant la "partialité de certaines organisations de défense des droits de l'homme dans le traitement de récents cas" (d'exactions), s'est résolu, en plus de la commission nationale d'enquête, de conduire une "politique de communication plus intensive" sur ses actions en matière de respect des droits de l'homme, et de mettre sur pied, par ailleurs, d'un comité interministériel pour résoudre en urgence les problèmes se posant aux personnes déplacées et aux réfugiés ivoiriens.
Mercredi, dans un communiqué de presse publié à Dakar, les responsables de Human Rights Watch (HRW) ont attiré l'attention des autorités ivoiriennes sur la nécessité "d'enquêter, sans tarder, sur les crimes commis par les deux camps et demander l`aide des bailleurs de fonds, afin de mener des procès équitables et crédibles".
Après cinq missions de recherche en Côte d'Ivoire, ont-ils expliqué, HRW a mis en évidence "des meurtres, des disparitions forcées et des viols perpétrés par les forces pro-Gbagbo pour des motifs politiques et ethniques, constituant des crimes contre l`humanité, et des massacres dans l`extrême ouest du pays ainsi que des centaines de meurtres à Abidjan, même après l`arrestation de Gbagbo le 11 avril", précise le communiqué de presse.
"Pour l`heure, elle (HRW) n`a pas été informée de procédures effectives contre des éléments des FRCI accusés de violations des droits de l`homme", fait savoir Corinne Dufka, chercheuse senior pour l`Afrique de l`ouest à Human Rights Watch.
"Le clivage se creuse entre le discours du gouvernement Ouattara selon lequel personne n`est au-dessus des lois, et la réalité d`une justice qui semble être partiale et marcher au ralenti", a-t-elle conclu.
(AIP)

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023