vendredi 17 juin 2011 par Nord-Sud

Y a-t-il du deux poids, deux mesures dans les enquêtes diligentées par Alassane Ouattara contre les barons du régime déchu de Laurent Gbagbo ? C'est la question que se posent beaucoup d'Ivoiriens qui ne comprennent pas pourquoi certains bras droits de Laurent Gbagbo sont inquiétés et pas d'autres. Au nombre des pontes de la ?'Refondation'' qui continuent de respirer l'air frais de la liberté, se permettant même de narguer les victimes de la crise post-électorale, Jacques Anouma, anciennement directeur financier de la présidence de la République. Ce qui ulcère le commun de ces victimes du bras de fer entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, c'est que Jacques Anouma donne bien l'impression de bénéficier d'un parapluie qui le met à l'abri de toute poursuite. De bonnes sources, ce sont d'ailleurs ces protecteurs, de très proches collaborateurs du président de la République qui ont organisé le retour, mercredi nuit, du président de la Fédération ivoirienne de football au bercail. Sous le prétexte qu'il vient accompagner le couple Didier Drogba (qui vient de se marier officiellement), les amis de Jacques Anouma l'ont aidé à regagner Abidjan. Il a donc atterri, à l'aéroport de la capitale économique ivoirienne, a accompli ses formalités administratives et est rentré chez lui sans être aucunement inquiété. Aux petits soins de ce compagnon avec qui ils ont l'habitude de faire les 400 coups, les collaborateurs d'Alassane Ouattara avaient engagé, depuis quelques semaines, une opération de charme auprès des deux têtes de l'exécutif. Selon l'argumentaire présenté à Alassane Ouattara et à Guillaume Soro, Jacques Anouma, connu comme un cadre du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda), ne serait en rien mêlé aux frasques ou aux violences orchestrées par le clan Gbagbo. Une défense bancale qui ne devrait convaincre personne dans la mesure où en sa qualité de Daf de la présidence, le footeux Anouma n'est pas étranger aux sorties de fonds qui ont servi à acheter les armes de Laurent Gbagbo. S'il avait fui le pays comme d'autres argentiers du clan des les premiers clashs, l'on aurait pu lui concéder une circonstance atténuante. Mais, que non ! Jusqu'au bout, il aura soutenu son mentor. Sans doute était-il persuadé que c'est avec lui qu'il échappera à la justice pour les crimes économiques dans la filière café-cacao à laquelle son nom est associé? Sans doute croyait-il qu'avec Laurent Gbagbo au palais, il n'aurait jamais besoin de justifier l'utilisation des fonds mis à sa disposition ou engrangés lors des deux coupes du monde auxquelles la Côte d'Ivoire a participé ? Après avoir échappé à la justice sous Laurent Gbagbo, Jacques Anouma est en train de se tirer d'affaires avec la complicité de collaborateurs du président Ouattara. Une échappatoire qui risque de ternir l'image du nouveau régime.

Kouakou Liza

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