vendredi 17 juin 2011 par Libération

A Abidjan, on circule toujours à ses risques et périls. Il y a quelques jours, un Français empruntant l'un des principaux axes de la ville, le VGE (les initiales de l'ex-président Valéry Giscard d'Estaing), s'est fait braquer son pick-up par des hommes en armes. Sur le boulevard qui longe la lagune Ebrié, des hommes en tenue militaire ont récemment stoppé le 4 x 4 du patron du renseignement militaire ivoirien, au beau milieu du trafic, avant de lui dérober son véhicule et ses téléphones. Il était un peu plus de 13 heures et ce responsable sortait d'une réunion au ministère de la Défense. Un Français, bien introduit dans les milieux économiques, raconte : La nuit, souvent entre 2 heures et 5 heures, il arrive encore que des entrepôts soient pillés par des individus solidement armés. Plus de deux mois après la fin de la crise en Côte-d'Ivoire, l'insécurité demeure, freinant d'autant le redémarrage économique du pays.
Réticences. Le maintien de l'ordre est toujours assuré, pour l'essentiel, par les Forces républicaines de Côte-d'Ivoire (FRCI), même si certains policiers et gendarmes sont réapparus aux principaux carrefours de la ville. Mais nombre d'entre eux hésitent encore à reprendre du service. Craignant des représailles, beaucoup se sont débarrassés de leur uniforme ou l'ont même brûlé au moment de la chute de Gbagbo, souligne un observateur étranger. Les commissariats sont squattés par les soldats du président Ouattara ; ce qui dissuade les anciens de revenir. Pour vaincre leurs réticences, le gouvernement a décidé de payer de la main à la main les fonctionnaires. Selon une source diplomatique, 2 000 d'entre eux manquaient à l'appel sur un total de 18 000.
Le gouvernement de Guillaume Soro, qui a fait du rétablissement de la sécurité sa priorité, est confronté à un double défi : il doit non seulement convaincre les anciens corps habillés (forces de l'ordre) de reprendre leurs activités, mais aussi démobiliser les nouveaux venus, pour la plupart des ... suite de l'article sur Libération

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