mardi 21 juin 2011 par Le Nouveau Réveil

Après avoir suivi l`actualité politique dans le silence, le délégué départemental du Pdci à Yamoussoukro, Kouacou Gnrangbé Kouadio Jean, sort de sa réserve. Dans un entretien qu`il a accordé aux hommes de presse, le président du directoire du Rhdp de la cité des Lacs s`est prononcé sur ce qui pourrait être le découpage électoral et surtout sur la grogne qui a lieu en ce moment au sein du plus vieux parti ivoirien quant au partage des postes ministériels. Un clin d`?il a été fait au marché parti en fumée et au plan d`urgence du gouvernement. L`intégralité de l`entretien.
Ce qui pourrait être le découpage électoral a été publié dans le quotidien " Le Nouveau Réveil ". Yamoussoukro pourrait avoir trois députés si on en reste là. Quelle appréciation faites-vous ?
Effectivement, le découpage, je ne sais pas s'il a été fait, mais j`ai lu dans " Le Nouveau Réveil " ce qui pourrait être le découpage. Et je dois avouer que ce n`est pas à la satisfaction des habitants de Yamoussoukro. Parce qu`à Yamoussoukro, il y a la commune, il y a la sous-préfecture de Kossou, et il y a la sous-préfecture de Yamoussoukro. Si on a tenu compte de la sous-préfecture de Kossou et de la commune de Yamoussoukro, il reste bien la sous-préfecture de Yamoussoukro. Donc, si vous le voulez, nous réclamons une circonscription électorale pour la sous-préfecture de Yamoussoukro. Donc au lieu de trois députés, nous pensons que nous méritons quatre (4) députés par rapport au nombre de populations, par rapport aux distances.

Certaines voix au sein du Rhdp parlent d`aller à ces législatives en rangs dispersés. D`autres opinions soutiennent la thèse contraire. Vous, quelle est votre position ?
C`est la stratégie qui paye qu`il faut utiliser face à l`adversaire. Il se trouve qu`il y a localement des zones où le Rhdp est majoritaire. Où le Rhdp ne partage aucune parcelle de pouvoir avec les adversaires. Et là, il faut laisser chaque candidat du Rhdp se présenter. Et à terme, le candidat qui sera élu sera le député du Rhdp. Alors la victoire sera remise à Henri Konan Bédié et à Alassane Ouattara pour qu`ils puissent gouverner. Dans les zones où nous pensons qu`il faut une stratégie de coalition, où nous pensons qu`il faut aller en rang serré pour battre l`adversaire, il faut aller en serré. Et c`est ce que nous pensons ici à Yamoussoukro. Le débat est ouvert, il est actuel. Et les avis sont divers. Et je pense que le voyage de Monsieur Alassane Ouattara à Daoukro a été ponctué par cet aspect-là.

Les législatives suscitent assez d`engouement dans votre localité car beaucoup de candidats sont annoncés. Alors, comment se fera le choix de celui qui représentera votre chapelle politique ?
Que les candidats soient nombreux à Yamoussoukro, c`est tout à fait légitime. Nous avons le devoir chacun d`avoir des ambitions. Je dis que nous avons le devoir parce que j`aurais été frustré si aucun cadre ne s`intéressait à la politique de son département ou de sa ville. Donc je suis très fier de l`engouement que les législatives suscitent au sein des cadres à Yamoussoukro. Mais le choix des candidats ne relève pas seulement de la délégation départementale. Nous, nous faisons des propositions, mais en définitive le choix est fait par la direction du parti avec des critères bien précis. Les critères d`ancienneté, les critères de loyauté, de militantisme. Parce qu`il faut être sûr que le candidat que nous allons choisir ne fasse volte-face pour se retrouver dans un autre parti comme il nous a été donné de constater les années antérieures.

Monsieur le délégué, depuis la formation du gouvernement, le 1er juin, des grognes se font entendre au sein de votre parti, le Pdci. Partagez-vous la position de ceux qui grognent ?
Vous savez, je ne sais, si après la victoire du Rhdp avec Alassane Ouattara, il y a eu un partage de poste au niveau du gouvernement. Mais à mon humble avis, je pense que l`essentiel aujourd`hui est de pouvoir aider Alassane Ouattara à gouverner. Chaque cadre peut servir à tous les niveaux. A tous les postes, on peut servir le pays. Sans vouloir décourager ceux qui se mettent dans ce débat, pour moi, c`est un faux débat. Le vrai débat, c`est le débat de développement. Le vrai débat, c`est comment faire aujourd`hui pour assurer la sécurité des Ivoiriens et de leurs biens. Le vrai débat, c`est de montrer la capacité du Rhdp à donner une nouvelle Côte d`Ivoire aux Ivoiriens avec des espoirs légitimes qu`ils attendent. Le vrai débat, c`est la jeunesse. Cette jeunesse qui a été embrigadée par le pouvoir d`alors et qui n`a plus de repère. Il faut donc canaliser cette jeunesse-là et lui offrir un cadre agréable de développement. Voici le vrai débat. Attendons car tout arrive à temps à qui sait attendre. Mener un tel débat dévalorise notre loyauté envers nos dirigeants. C`est ensemble que nous avons gagné les élections, c`est ensemble que nous allons gouverner. Car, c`est ce que dit la feuille de route du Rhdp. Pour ceux qui se sont sentis frustrés, je leur demande d`être patients car, nos aînés Bédié et Alassane sauront nous satisfaire.

Monsieur le Maire, nous venons de vivre un évènement malheureux avec l`incendie du grand marché. A quand la construction d`un marché digne de la capitale politique et administrative ?
Nous avons vécu encore une fois un évènement douloureux. Je voudrais profiter de votre entretien pour saluer mes amis commerçants qui ont été encore une fois durement éprouvés. Leurs biens se sont envolés sous nos yeux dans les flammes. Et nous avons regardé impuissant ces biens-là se calciner. En même temps que je traduis ma compassion, je voudrais dire que nous sommes à leur côté pour les soutenir. Nous sommes partenaires car quand un marché brûle, c`est tout le budget d`une mairie qui s`en va. Cela dit, depuis 2007, le gouvernement de Charles Konan Banny nous a donné une notification budgétaire d`un milliard de francs pour que nous puissions reconstruire le marché. Nous avions fait des appels d`offres dans le temps et ces appels d`offres n`ont pas pu être exécutés par manque de trésorerie. Et depuis je cours après ce milliard de francs pour construire le nouveau marché devant accueillir les sinistrés. Cette année encore, on nous a repositionné pour que nous puissions reconstruire le nouveau marché. Hélas, cette catastrophe arrive encore comme pour nous dire, " reconstruisez le nouveau marché ". A quelque chose malheur est bon. Ce qu`il faut faire, c`est de revoir les marchés qui ont été attribués depuis 2007 parce que les prix sont devenus caducs. Ce qui veut dire qu`il faut rallonger le budget de quelques centaines de millions pour pouvoir faire le travail qui devrait être fait depuis 2007. D`ailleurs les commerçants et moi, nous nous sommes rencontrés pour parler de la sécurité, des installations électriques qui sont faites de façon anarchique sur le marché. Et cela en présence des responsables de la Cie, de l`Institut d`hygiène, de l`environnement

Il a été annoncé un programme d`urgence de gouvernement. Aujourd`hui, où en sommes-nous ?
Je n`ai encore rien vu et je réclame ma part, parce qu`il y a des voies dégradées et il faut les réhabiliter. Il y a quelques voies qui ne sont pas bitumées, il faut commencer à bitumer quelques-unes. On ne va attendre d`avoir des centaines de milliards pour bitumer toutes les voies de Yamoussoukro, la capitale politique et administrative de Côte d`Ivoire. Il faut en bitumer, comme ça, comme un nid d`oiseau, toutes les rues seront bitumées. Donc en tant premier responsable de la commune, j`attends la part qui revient à Yamoussoukro pour mener ces travaux-là. La jeunesse et moi, les femmes et moi, le Conseil municipal et moi, les populations et moi, attendons notre part. Et j`ai vu en allant à Abidjan, je vois qu`Abidjan est déjà servi et nous sommes jaloux et donc nous attendons notre part.
Interview réalisée par
JEAN PAUL LOUKOU

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