Certes, les 17 personnes pro-Gbagbo qui viennent de quitter l'hôtel Pergola n'avaient jamais été inquiétées par le nouveau pouvoir mais, le fait qu'elles aient pu rejoindre leurs domiciles, en toute quiétude, est un signe de décrispation. En effet, en dépit de leurs accointances avec le régime déchu de Laurent Gbagbo, les nouvelles autorités du pays ne leur ont tendu aucun filet pour les ?'cueillir'' à leur sortie de la Pergola. Aussi librement qu'elles ont pris la décision de retourner à leurs domiciles respectifs, les 17 personnes qui se réclament de Laurent Gbagbo, ont retrouvé depuis, dimanche dernier, leurs familles, en toute liberté et en toute sécurité. Même si dans leur ensemble, elles préfèrent se cacher et hésitent à décrocher leurs téléphones, la bande à Michel Amani N'Guessan, Sébastien Dano Djédjé, Yanon Yapo et autres Odette Lorougnon doit se faire à l'idée qu'elle peut vivre tranquillement avec ses concitoyens. Mieux, ces disciples de Laurent Gbagbo doivent rendre le témoignage qu'Alassane Ouattara n'est pas venu au pouvoir pour casser du ?'frontiste''. Après leur avoir offerts gîte et le couvert dans un hôtel où leur sécurité paraissait plus garantie, le nouvel exécutif leur permet de renouer avec une vie normale sans être inquiétés. Ce même témoignage devrait être également rendu par la direction intérimaire du Front populaire ivoirien (Fpi) qui avait appelé à la libération de ses camarades, apparemment innocents. Il faut saluer ce genre d'acte qui vient d'être posé. Il faut encourager les autorités à pousser le geste un peu plus loin , n'a pas manqué de relever Sylvain Miaka Ouréto, secrétaire général de l'ex-parti présidentiel. Il est vrai que les ?'frontistes'' qui viennent de retrouver la vie normale, à des exceptions près, ne pèsent pas grand'chose mais, c'est en faisant, chacun à son niveau, des gestes allant dans le sens de la concorde nationale que l'environnement finira par se décrisper totalement. Ces gestes, pour valoir leur pesant d'or, doivent reposer sur le maximum de réalisme politique. Exit donc les préalables tels que la libération de Laurent Gbagbo ou de Pascal Affi N'Guessan.
Marc Dossa