mercredi 29 juin 2011 par L'intelligent d'Abidjan

Alafé passe tout au peigne fin sur Africa 24
Invité de la rédaction de la chaîne de télé panafricaine, Africa 24, Alafé Wakili, directeur général du quotidien ivoirien, l'Intelligent d'Abidjan, a passé au scanner, toute l'actualité sur les conditions de travail des journalistes dans son pays, la liberté de la presse, mais surtout, la contribution des journalistes à la réconciliation nationale.

Le directeur général de L'Intelligent d'Abidjan a gardé un souvenir très amer de la situation postélectorale en Côte d'Ivoire. S'il s'est justifié d'avoir choisi le camp de la vérité, Alafé Wakili a voulu surtout que les journalistes tirent les leçons de cette crise. Beaucoup de regrets et d'inquiétudes, par rapport à aujourd'hui et demain. Nous souhaitons que ce genre de situations ne se reproduisent plus. Et que les journalistes puissent travailler librement. On nous reprochait simplement d'estimer que les élections s'étaient bien déroulées et, c'est vrai que des choses n'étaient pas tout à fait parfaites, il y avait des choses à améliorer, mais il était utile d'accepter les résultats tels qu'ils avaient été donnés. Donc nous avons eu la conviction que les résultats annoncés par la Commission Electorale Indépendante (CEI) étaient justes, nous avons essayé de le dire tout en donnant la parole aux autres personnes, mais cela n'a pas été perçu de cette façon. Nous avons reçu des menaces, des intimidations. Aujourd'hui, la leçon à tirer, est que les journalistes ne soient plus des instruments et des enjeux de la lutte pour le pouvoir , a-t-il fait savoir. Pour lui, les journalistes ivoiriens sont libres. Une liberté qu'il conditionne par le seul respect de la règle et de la déontologie. Oui, ils (les journalistes) sont libres dans la limite du respect de la règle et de la déontologie. Nous avons un code de déontologie, nous avons une loi sur la presse qui exige un certain nombre de choses et qui nous octroie une certaine liberté totale dans une certaine mesure. Nous, nous ne pouvons pas aller en prison pour nos écrits. Je pense que cet élément est primordial. C'est un acquis considérable que nous devons préserver. Et à partir de cela, nous sommes libres de tout écrire, mais avec la manière. En respectant les règles de déontologie, en équilibrant l'information, en donnant la parole à tout le monde , a-t-il argué. Mieux, l'auteur de Instants de vies, pense que le journaliste ivoirien peut tout dire, tout écrire, avec pour arbitre, la loi et sa conscience. Vu sous cet angle-là, je pense que nous sommes libres et que les journalistes peuvent tout écrire, tout dire avec comme seuls censeurs, la loi et puis leur conscience , a-t-il ajouté. En ce qui concerne la contribution des médias à la réconciliation nationale, il estime qu'il faut d'abord tirer les leçons, les vraies leçons , de cette crise qui a endeuillé la Côte d'Ivoire. Aussi, conseille-t-il aux journalistes de faire leur auto-critique, de ne pas se taire, ni passer pour complice d'aucune autorité qui qu'elle soit. En essayant de voir quelle est leur part de responsabilité et en s'engageant à ne pas reproduire les mêmes erreurs. Surtout ne pas taire les exactions, même si on a des affinités avec les dirigeants. Que ce soit hier ou aujourd'hui, lorsque ceux-ci s'écartent des principes de bonne gouvernance, du respect de l'Etat de droit, et qu'on entre dans le favoritisme, dans l'exclusion, dans des règlements de comptes, il ne faut pas se taire. Hier, il ne fallait pas se taire, parce qu'on était journaliste proche de Laurent Gbagbo, aujourd'hui, il ne faut pas se taire parce qu'on est journaliste proche du Président Ouattara. S'il y a un problème, il faut le dire. Il faut le soulever peut-être avec la manière. Mais, il ne faut pas se taire, il ne faut pas se rendre complice des exactions et des abus des droits de l'Homme. Il faut le dire et je pense que c'est de cette façon que les journalistes pourront contribuer à la réconciliation nationale , a-t-il conclu.

Aymar D

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