mardi 5 juillet 2011 par L'Inter

? Tout sur les détails de l'affaire

Dame Diabaté Oumou ne sait plus à quel saint se vouer. Veuve de son état, elle a
hérité en 1993 de feu son mari, Diagana Moussa, d'un immeuble bâti sur un terrain de
800 m2 à Koumassi Nord-Est. Terrain qu'il a acheté avec Diawara Mamadou.
Depuis cette date, Diabaté Oumou et les siens qui partageaient ces lieux avec des
locataires, n'avaient d'autre histoire que celle des gens heureux à qui le bonheur ne
laissait rien à désirer. Malheureusement, cette quiétude sera perturbée en juillet 2010
par un certain Marc Abdoul Diawara, revenu au bercail après un long séjour dans
l'Hexagone. Par exploit d'huissier en date du 17 juillet 2010, ce dernier a expulsé
Oumou et ses enfants au motif que l'immeuble qu'ils habitent est la propriété de feu
son père Diawara Mamadou. Pourtant, ni la veuve avec laquelle le défunt était uni
dans les liens sacrés du mariage depuis 1969, ni sa famille biologique n'ont
connaissance de l'existence de cet enfant né d'un précédent lit. Face à ce litige, dame
Diabaté Oumou a porté sa croix, mardi 28 juin dernier, jusqu'à notre Rédaction pour
faire connaître sa misère. ''Mon mari a acquis ce terrain en 1987 avec Diawara
Mamadou qui est en réalité son ami. Les deux parties étaient chez le notaire, maître
Assi Ohouot, pour finaliser l'acte de vente quand le vendeur Diawara est décédé en
1992. Mon mari Diagana qui construisait un immeuble sur le terrain acquis est mort,
un an après, à son tour. Je vivais dans cet immeuble dont j'ai mis une partie en
location, quand le 17 juillet 2010, j'ai reçu une ordonnance d'un jugement civil pour
mon expulsion. D'ailleurs, tous mes biens ont été volés dans cette action injuste'',
s'est-elle indignée, ajoutant que le sieur Marc Abdoul Diawara s'est prémuni d'un
faux acte d'hérédité N° 597 du 10 février 2010 pour obtenir le jugement d'expulsion.
Depuis cette date, rappelle Oumou, les loyers qui sont estimés à plus de 600 mille
francs le mois sont perçus par ce dernier. Le hic dans cette affaire, confesse-t-elle,
c'est que les vrais ayants-droit de Diawara Mamadou qui ont été témoin de la
transaction du vivant de leur père, reconnaissent pour leur part la vente du terrain ; de
sorte que, le 18 novembre 2010, les deux familles se sont retrouvées, à nouveau, chez
le notaire pour finaliser la vente du terrain. ''Malgré l'acte de vente conclu entre les
deux familles, l'huissier de justice Konan Koffi Emmanuel a continué d'encaisser le
loyer pour le compte de son client Marc Abdoul en s'aidant dans cette forfaiture d'éléments du CeCOS'', a fustigé dame Oumou qui dit avoir porté plainte, en janvier 2011, contre celui qui constitue à ses yeux aujourd'hui toute sa misère morale ; c'est- à-dire Marc Abdoul Diawara. Malheureusement, au bureau du procureur, rapporte-t-elle, son fils qui avait formulé la plainte a été arrêté et jeté au violon. ''C'est à croire que notre bourreau (Ndlr ; Marc Abdoul) agit sous un parapluie atomique au niveau du parquet'', s'est convaincue la visiteuse du jour qui prend ainsi à témoin l'opinion nationale et internationale sur cette injustice criante.

De vastes zones d'ombre

Pour mieux démêler cet imbroglio, nous nous sommes mis en rapport avec l'huissier
de justice. Mais, nous n'avons pu obtenir une meilleure compréhension de sa part. Il a
préféré nous mener en bateau. ''Pourquoi avez-vous accepté de recouvrer une
créance pour le compte d'une personne qui n'a pas qualité d'héritier ? Quelle lecture
faites-vous de l'acte de vente en date du 18 novembre 2010 ?'' Sur ces différentes
questions, maître Konan Koffi Emmanuel que nous avons joint par téléphone le jeudi
30 juin dernier est resté évasif. ''Depuis février 2011, je ne suis plus allé là-bas pour
recouvrer des créances. Madame Oumou a pris des FRCI pour me menacer de
mort'', a réagi l'huissier, avant de nous inviter à prendre contact avec un certain
Ouattara Aboubakar pour mieux être éclairé. ''Quelle est la qualité de ce dernier ? Et
pourquoi cette adresse ? Qui est cet homme ?''; avons-nous rétorqué.
Malheureusement, l'officier ministériel a refusé de nous en dire davantage en usant
de dilatoire. ''Excusez-moi monsieur, je vous rappelle...je vous rappelle'', a-t-il promis
pour ne plus s'exécuter. Nos investigations nous ont conduit à Marcory Groupement
foncier chez la veuve du vendeur Diawara. Après avoir confirmé la vente du terrain
entre son mari et la famille Diagana, dame Fatima Bah, épouse Diawara Mamadou, a
nié tout lien de parenté avec Marc Abdoul Diawara. Elle a soutenu n'avoir jamais
entendu parler d'un enfant hors mariage du vivant de son mari. A l'en croire, ce
dernier est arrivé un jour chez elle pour se présenter comme étant un Diawara, mais
qu'il vivait jusque-là en France. Il a réussi à se familiariser à la famille avant de
réclamer des papiers aux enfants. Une requête face à laquelle elle a toujours opposé
une fin de non recevoir. Mais un jour, a-t-elle poursuivi, alors qu'elle était absente,
Marc Abdoul a réussi à convaincre l'une de ses filles qui lui a remis des documents
administratifs de la famille. ''Après avoir obtenu certains papiers, Marc Abdoul a
disparu de la circulation. La suite, c'est qu'il a engagé une procédure contre la veuve
de Diagana Moussa qui, je le rappelle, est propriétaire légitime de ce terrain que
mon mari a effectivement vendu à son mari'', a expliqué dame Fatima Bah, qui
précise que ce jeune homme n'a pas reçu mandat de la famille Diawara pour agir en
son nom. Et de poursuivre que, c'est sur un acte d'hérédité en possession de ce
dernier, établi en 2010, que la famille Diawara a su que celui-ci agissait en son
nom. ''Mes sept (07, enfants que j'ai eus avec mon époux sont tous là. Ils vous diront
qu'ils ne savent pas qui est Marc Abdoul Diawara, encore moins où il habite. Il ne
igure pas, en tout cas, dans le livret de famille ; puisque je suis son épouse légitime
depuis 1969 '', a-t-elle indiqué. Toujours pour mieux cerner les contours de cette affaire, nous sommes rentré en contact téléphonique avec l'acteur principal de ce feuilleton, en l'occurrence Marc Abdoul Diawara qui revendique le titre d'ayant-droit.

L'homme s'est dit menacé par le camp adverse ; raison pour laquelle, a-t-il déclaré, ils'est mis à l'abri dans un village. Cependant, il a promis nous rencontrer dans les meilleurs délais. Joignant l'acte à la parole, Marc Abdoul s'est rendu, hier lundi 04 juillet, à notre Rédaction. La main sur le coeur, il a promis laisser ce bras de fer qu'il qualifie d'inutile avec ses frères. ''Pour moi, il s'agit d'un bien familial que j'ai voulu récupérer avec mes frères. Malheureusement, je suis incompris. Je demande à la

partie adverse de rembourser au moins une partie des frais que j'ai engagé dans le cadre de cette affaire et je me retire'', a-t-il suggéré. Cette main tendue de Marc sera-
t-elle acceptée ? Seul l'avenir nous le dira.

G. DE GNAMIEN

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