mercredi 6 juillet 2011 par Le Patriote

En Côte d'Ivoire, après la chute du refondateur en chef, tout est devenu prioritaire. Priorité des priorités, tout est désormais priorité dans notre carré.

Il y a tellement à faire et à refaire que le plus doué des maçons ne saurait par où commencer. Quand la pluie se met à tomber, le bon peuple de Côte d'Ivoire se dit que l'urgence, ce sont les rues, les routes et les ponts. Voyez comment l'autoroute du nord s'est affaissée par endroits. Dans les quartiers d'Abidjan, de nombreux ponts ont rompu. A travers le pays, des axes routiers sont devenus impraticables. La route précédant le développement, qui ne répare pas ses voies de communication se coupent du progrès. Mais, et l'école ivoirienne alors ? Parce que le développement repose également sur les ressources humaines, ne pas résoudre les problèmes de l'école, de la formation des cadres, c'est retarder l'évolution. Vouloir former des cerveaux, c'est une bonne chose. Mais encore faut-il que ces cerveaux soient portés par des corps sains et des bras valides. Alors, la santé se présente aussi sous l'angle d'une priorité à prendre en compte. Or, les refondateurs n'ont jamais fait des infrastructures hospitalières, leur souci. Nulle part, ils n'ont bâti ne serait-ce que le plus petit des centres de santé. Les hôpitaux de référence dont ils ont parlé, n'ont été que des projets. Dans ce domaine le plus loin qu'ils aient pu aller, a été de poser la première pierre. Des cailloux que les herbes sauvages ont vite fait d'envahir. Comme la route et l'école, l'hôpital demeure une priorité. Et ce n'est pas tout. Il y a également la cohésion sociale. Un domaine où les refondateurs ont fait des ravages. Semer la haine et diviser les citoyens étaient leur spécialité. C'est d'ailleurs le seul secteur dans lequel ils ont obtenu des résultats. Il y a donc eu des tueries, beaucoup de tueries, des viols et autres méfaits. Par conséquent, la réconciliation est également une des priorités du nouveau régime. Patiemment, mais avec beaucoup de doigté, le nouveau président de la République doit recoudre le tissu social que les refondateurs ont réduit en lambeaux. Là aussi, il y a urgence. Un pays dont les habitants sont en conflit permanent ne peut prétendre ébaucher des plans de développement. Dans notre carré, tout est à refaire. Quand, avec tout cela, on entend des gens prétendre que le chef de la refondation était un homme éclairé qui ?uvrait pour le bien-être des populations, on se dit : en voilà qui ont une dent d'éléphant contre le bon peuple de Côte d'Ivoire.

Raoul Mapiéchon

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