mercredi 6 juillet 2011 par Nord-Sud

A deux mois des examens à grand tirage de l'Education nationale, faisons l'état des lieux de l''exécution des programmes et de la disponibilité des infrastructures.

224 établissements scolaires touchés par la crise post-électorale dont 112 à Abidjan, selon le dernier rapport de l'Unicef. A la direction régionale de l'éducation nationale d'Abidjan 3 qui regroupe Attécoubé, Songon et Yopougon, la réalité est catastrophique. Cette zone d'enseignement qui constitue le dernier champ de bataille de la récente guerre paye un lourd tribut. Pillage de tables-bancs, des salles de classes bombardées, du matériel informatique emporté, etc. La disponibilité des infrastructures scolaires sur l'ensemble du territoire national demeure, à ce jour, une équation non résolue, alors que la période des examens avance à grands pas.

Des résultats
catastrophés annoncés

Et la réfection annoncée par de bonnes volontés tarde à s'achever, s'alarment des acteurs du milieu. Des établissements scolaires demeureraient encore aux mains d'hommes en armes. Et les pourparlers se poursuivent pour la libération des sites, fait-on observer du côté du ministère de tutelle. Du coup, un nombre important d'élèves n'a pu poursuivre les cours depuis la reprise.
Au niveau pédagogique, les programmes ont pu s'achever dans les zones épargnées par la guerre. Mais les encadreurs restent pessimistes pour les élèves dont les établissements demeurent inaccessibles. Ces inquiétudes sont également celles d'un leader syndical de l'enseignement primaire. Il révèle que la situation sécuritaire n'est toujours pas rassurante pour certains de ses collègues. Dans de telles conditions, ces derniers restent inaptes à l'encadrement des candidats. Un censeur au collège moderne de Cocody annonce, quant à lui, des résultats catastrophés à cause du découpage des cours. Pour rappel, deux zones d'enseignements sont instituées du fait de la crise post-électorale. Dans la zone Sud, les programmes sont prévues s'achever dans une vingtaine de jours, c'est-à-dire, le 29 juillet et dans une quarantaine de jours pour la zone Nord, le 12 août. La période des examens est fixée entre septembre et octobre. Notre censeur comprend l'exception du moment. Mais il estime que la variante de l'attente des dates de compositions est à l'avantage de ceux qui auront achevé les programmes le 29 juillet. Il indique qu'à Bonoua, par exemple, les candidats sont tellement en avance qu'ils sont déjà à l'étape des révisions. Une autre réalité est que dans le milieu scolaire, on s'attend à un taux d'absents élevé pendant ces examens. C'est que, les élèves replacés dans des établissements d'accueil, doivent impérativement regagner leurs zones d'origine pour la composition, si tant est qu'ils s'y sont inscrits. Une mesure que redoutent certains candidats qui n'entendent pas regagner leurs villes d'origine. Parce qu'ils craignent d'être dans le viseur du voisinage pour activisme politique. Ils évoquent aussi des problèmes de transport et d'hébergement. A cela, il faut ajouter que de milliers d'élèves sont introuvables dans plusieurs localités et parmi eux, figurent des candidats. A Sinfra, ce sont quelques 4000 élèves qui sont portés disparus. Dans l'Ouest du pays, l'école tarde à se relancer. Un autre spécialiste du milieu se veut, quant à lui, optimiste pour la suite des événements. Il annonce que les centres d'examens seront fonctionnels avant le jour j pour ce qui est de la réhabilitation des infrastructures. Certainement que cette question sera abordée au cours du séminaire du gouvernement en cours. Surtout qu'à l'occasion de sa visite des infrastructures scolaires et universitaires le 23 juin dernier, le premier ministre Soro Guillaume s'est lui-même rendu compte de l'état de dégradation prononcée dû aux bombardements de la guerre. Il avait promis des réponses dans un délai de deux semaines c'est-à-dire d'ici le 7 juillet (demain). On attend donc de voir.
Nesmon De Laure

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