Dans le monde de la refondation, un pays est au centre de toutes les passions : la France. Ancienne puissance coloniale, elle a servi d'alibi au pouvoir Gbagbo pour justifier ses penchants extrémistes. C'est au nom de l'affranchissement de la tutelle de Paris que l'ancien régime s'est mis à pourchasser ses propres citoyens accusés d'être des hommes de paille de l'Hexagone. A la moindre escarmouche politique, le Front populaire (Fpi) dirige ses milices contre les intérêts et les ressortissants de la France. En novembre 2004, les exactions contre les Européens, principalement contre les compatriotes de Chirac ont atteint leur pic. Dans les mémoires trottent encore ces slogans de la mort : ??A chacun son Français''. La suite a été entre autres, le meurtre devant l'entrée de la direction de la police nationale de Jean Hélène, le correspondant de RFI en Côte d'Ivoire par un agent abreuvé de haine de lapolice nationale. Hier pourtant, c'est sur les antennes de la même radio française que l'un des auteurs clés de la déshumanisation d'une partie de la jeunesse ivoirienne, le sieur Blé Goudé a répandu sa morgue contre le nouveau pouvoir ivoirien. Rien d'étonnant. Blé Goudé comme les autres barons de l'ancien système vivaient et continuent de vivre un sentiment de mal aimé de la part de la si haïe mais si désirée France. Ce pays servait, certes, d'exutoire bon marché pour une jeunesse sans emploi, sans formation et sans avenir.
Mais il était pour la classe des privilégiés du système la mesure de la réussite sociale. Blé Goudé lui-même n'a pas trouvé autre chose que d'envoyer sa compagne accoucher en France. Dans la patrie du colon présentée aux Ivoiriens comme le mal, la cause de tous leurs malheurs. Qui des pontes de la refondation pouvait démontrer sa puissance et ses richesses sans s'offrir des vacances ou un appartementen France ? La magie France continue à opérer sur le résidu de l'ex-planète Gbagbo. Encore et encore !
D. Al Seni