mardi 12 juillet 2011 par Le Patriote

11 avril 2011. Cocody Ambassade. Le périmètre qui abrite la résidence présidentielle est bouclé. Une colonne de chars se dirige vers le bunker où s'est réfugié Laurent Gbagbo. A la veille, la résidence des chefs d'Etat de Côte d'Ivoire où s'étaient réfugiés l'ancien président et ses proches, a reçu un déluge de feu de la part des hélicoptères onusiens et de sa force de soutien, la Licorne. Déjà, dès les premières heures du matin, la rumeur parle d'intenses combats au sol. En fin de matinée, la nouvelle fait le tour d'Abidjan. Laurent Gbagbo a été capturé , entend-on partout. Avant même de vérifier l'information, les chaînes internationales de radios et de télévisions passent la nouvelle en boucle. Les images passées par la chaîne Télé Côte d'Ivoire finissent par lever les derniers doutes sur la véracité de nouvelle. Laurent Gbagbo, aussitôt capturé, est conduit à l'hôtel du Golf par les hommes du commandant Touré Hervé dit Vetcho qui ont mis la main sur lui. Il est suivi d'une centaine de proches et de compagnons qui étaient retranchés avec lui dans le bunker. Laurent Gbagbo loge désormais dans la suite 468 de l'hôtel du Golf. Ironie du sort. Quatre mois auparavant, il avait confiné son rival Alassane Dramane Ouattara dans ce complexe hôtelier par un blocus. Je souhaite qu'on arrête les armes et qu'on rentre dans la partie civile de la crise, et qu'on conclue rapidement pour que le pays reprenne , a déclaré l'ancien président. Mais pour lui, les choses ne faisaient que commencer. Car après avoir passé trois semaines à l'hôtel du Golf, l'ex-chef d'Etat, par mesure de sécurité, est transféré au nord de la Côte d'ivoire, à Korhogo. Tandis que sa femme, elle, conduit à Odienné également au nord de la Côte d'ivoire. Quelques jours plus tard, ils sont officiellement inculpés pour les graves crimes commis au cours de la période post-électorale. Une enquête pour situer leur part de responsabilité est ouverte. L'instruction est conduite par le procureur de la République, le juge Kouadio Kouamé. Début mai, Laurent Gbagbo et son épouse sont interrogés par le procureur de la République. Ainsi d'autres pontes du pouvoir, soupçonnés d'avoir pris une part active dans les tueries de la crise post-électorale passent devant le juge. Début juin, les avocats de Laurent Gbagbo qui avait une fois échoué à voir leur client, finissent par le rencontrer à Korhogo. Dans le mois de juin dernier, l'ancien chef d'Etat est une fois de plus interrogé par le procureur de la République. La Cour pénale internationale lance le 17 juin dernier un appel à témoin sur les graves violations des droits de l'Homme commises au cours de la crise post-électorale. Du 27 au 29 juin, le procureur général adjoint de la CPI, Mme Bensouda Fatou effectue une visite en Côte d'Ivoire pour voir dans quelle mesure la juridiction internationale peut enquêter et se saisir du dossier sur les crimes de guerre et contre l'humanité perpétrés par le régime FPI. A cette occasion, en l'absence de la ratification du traité de Rome, un accord permettant à la CPI, d'enquêter et éventuellement de se saisir du dossier ivoirien, est signé. Aujourd'hui, l'instruction tant du côté des civils que des militaires, suit son cours. Le président Laurent Gbagbo, après avoir été entendu par le procureur, attend son procès. Le ministre de la Justice, Me Ahoussou Jeannot, a averti. Le procès de l'ancien chef d'Etat ne se tiendra pas avant 2012. De plus en plus, il est question de juger l'ancien chef d'Etat à Bouaké et non à Abidjan. En attendant, trois mois après la chute de Laurent Gbagbo, la Côte d'Ivoire continue de panser ses plaies et les Ivoiriens réapprennent à revivre entre eux.

Jean-Claude Coulibaly

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