mardi 19 juillet 2011 par Le Nouveau Réveil

Lecture diplomatique et sécuritaire intelligente. Le chef de l`Etat Alassane Ouattara a très vite compris que pour assurer et garantir la paix aux Ivoiriens qui ont tant souffert des affres de la guerre, la Côte d`Ivoire a besoin de parler avec ses voisins immédiats, entretenir une politique de bon voisinage. Depuis sa prise de fonction, il ne ménage aucun effort dans ce sens, contacts diplomatiques discrets, émissaires, visite de travail, appels téléphoniques, rencontre d`échanges et de concertations, mise en ?uvre de plan stratégique de lutte contre l`insécurité transfrontalière, Alassane Ouattara est un président préoccupé et prévenant.
Au Libéria, la guerre est terminée depuis plusieurs années. Pourtant à notre arrivée, vendredi dernier, dans la capitale libérienne, nous avons découvert un pays auquel la Côte d`Ivoire même sinistrée, balafrée par des années de conflit n`a vraiment rien à envier. La misère est rampante, les coupures d`eau et d`électricité sont des désagréments auxquels la population a fini par s`habituer, cela fait partie de son quotidien. L`aéroport de Monrovia, un scandale, bitume dégradé, sans électricité. Ce qui rend impossible un atterrissage ou un décollage la nuit tombée. Heureusement qu`à ce niveau, le gouvernement en place est en train de construire un nouvel aéroport international à Roberville, 45km de Monrovia où les gros porteurs pourront se poser sans problème. La guerre qui a déchiré le Libéria pendant 13 ans a donc beaucoup fait de mal à ce pays qui bénéficie des mêmes avantages climatiques et qui a un sous sol aussi riche que notre pays. 13 ans que la vie s`est arrêtée ou plutôt 13 ans de reculade, pas d`écoles, pas de centre de santé, pas d`emploi et d`économie à part les trafics qui prospèrent en temps de guerre. Quatre ans après l`arrivée de la démocratie et de Mme Sirleaf, le Libéria se cherche toujours, le pays a du mal à cacher ses plaies.
De fait, la situation en Sierra-Léone n`est pas très différente de celle du Libéria. La Côte d`Ivoire a fait en quelques mois l`amère expérience de la guerre, la Guinée l`a évitée de justesse. Mais personne n`est véritablement à l`abri du danger. La menace est réelle. Des enfants soldats devenus aujourd`hui des combattants et des mercenaires ne sachant rien faire d`autres que la guerre sont au chômage entre les frontières de ces quatre pays. Il y a donc urgence à agir. Et c`était-là le c?ur du récent sommet du fleuve Mano qui s`est tenu à Monrovia.

Verrouillage du carré

C`est par l`Ouest que les mercenaires de Gbagbo sont arrivés, c`est également par l`Ouest qu`ils ont fini dans leur débandage, c`est encore l`Ouest qui a subi les plus graves destructions du fait de cette guerre. Le chef de l`Etat, Alassane Ouattara, a donc rapidement identifié le problème. D`importants moyens ont été déployés pour pacifier toute la région, l`aseptiser en quelque sorte. De nouveaux camps militaires ont été érigés, les forces onusiennes sont venues en renfort. Mais le président de la République est aussi conscient que pour sécuriser son pays, il ne suffit pas de sécuriser ses frontières. Il faut dresser le rideau au-delà de nos frontières. Et c`est à ce niveau que la collaboration des Etats voisins se révèle essentielle dans la lutte contre ces combattants qui émigrent d`une zone à une autre. Dans ce sens, la Cedeao et l`Union du fleuve Mano se sont révélées pour le président ivoirien de précieux outils. A Monrovia, tous les 4 pays membres du Mano River se sont rendus compte qu`ils avaient le même problème. Des réflexions ont été engagées et des solutions proposées. De part et d`autre des frontières, on prendra des dispositions sécuritaires adéquates pour freiner les mercenaires. Mais le chef de l`Etat ivoirien ne s`arrête pas à l`Ouest, il développe avec son voisin de l`Est, le Ghana, la même diplomatie de proximité. Car le tout n`est pas d`acheter des armes, il faut surveiller étroitement ses frontières.
Akwaba Saint-Clair

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