mardi 19 juillet 2011 par L'expression

Des marchandises éparpillées, des hangars réduits en morceaux, des commerçants dans le désespoir. C'est le décor hier matin dans les environs du grand marché d'Abobo, non loin de la pharmacie La Mé où des commerçants se sont installés sur la chaussée, encombrant ainsi la circulation. Ces victimes n'avaient que leurs larmes pour s'exprimer face à l'opération de ?'nettoyage'' des Frci. On n'a pas été informés du déguerpissement. A notre grande surprise ce matin (hier, Ndlr), nous avons retrouvé nos magasins cassés. C'est vraiment difficile pour nous en ce moment. Puisqu'on ne nous a pas indiqué d'endroit où se recaser, s'indigne Laurent Kouakou, vendeur de téléphone portable. Il explique qu'il n'est pas contre cette opération mais s'offusque que rien n'a été prévu pour les recaser avant de les chasser. Une autre déguerpie, Saly Bakané, ne décolère pas. C'est ici que nous trouvons à manger. Ils ont tout détruit. Je me suis installée en bordure de route parce que je n'ai pas eu de place au marché. Etant ici, j'arrivais à subvenir aux besoins de ma famille. Comment vais-je faire pour nourrir mes trois enfants , s'interroge-t-elle la gorge nouée d'émotion. La quasi-totalité des personnes qui ont vu leurs petits commerces détruits ne savent plus à quel saint se vouer. Les vendeurs de friperies, de téléphones portables, de chaussures et les occupants de box de quincaillerie n'ont pas compris ''l'acharnement'' des Frci contre eux. Sidibé Ibrahim informe que c'est depuis deux semaines qu'ils ont reçu des Frci des mises en demeure, les invitants à déguerpir le site. Mais les commerçants n'ont pas bougé vu qu'aucun site de recasement ne leur a été indiqué. A l'en croire, les responsables des Frci veulent dégager les commerçants ?'véreux'' qui continuent d'encombrer les artères de la commune d'Abobo. Cependant, ajoute-t-il, ces ?'nettoyeurs'' manquent de maitrise de soi. Une indiscrétion révèle que pendant qu'ils détruisaient les baraques et hangars une bagarre a éclaté entre les Frci commis au nettoyage. Les quelques éléments Frci trouvés sur place étaient plutôt agressifs face à tous ceux qui demandaient des explications. Qu'il s'agisse de l'opération d'assainissement ou de la bagarre, les Frci nous ont demandé de quitter les lieux et nous ont même menacés de nous passer à tabac.
Dacoury Vincent, Stagiaire
Lég : A l'image d'Adjamé, les Frci ont décidé de désengorger les grandes artères d'Abobo pour faciliter la circulation. (Ph : Cyrille B.)

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