vendredi 22 juillet 2011 par L'intelligent d'Abidjan

Président de la Jrgn (Jeunesse pour la renaissance du Grand Nord), Bakayoko Moussa explique ses ambitions pour les jeunes du Grand Nord et se prononce sur l'actualité du moment, notamment la récente sortie par vidéo-conférence de Charles Blé Goudé.

Vous êtes le président de la Jrgn. Qu'est ce qui a essentiellement inspiré la mise sur pied de cette structure ?

C'est le chômage et la pauvreté des jeunes du Nord, qui ont motivé la création de ce mouvement. Notre objectif est d'insérer les jeunes nordistes dans le tissu socioprofessionnel. Et ce, en nous battant pour avoir des projets de développement pour le Grand Nord. Aussi, entendons-nous interpeller les cadres du Nord qui construisent seulement à Abidjan, en leur disant d'investir aussi dans leurs contrées, afin de favoriser le développement de leur région. Nous allons également, nous battre pour chercher des projets pour réhabiliter les pompes villageoises, etc. Vous savez, le Président Alassane Ouattara a promis au cours de son mandat, de créer des milliers d'emplois pour les jeunes. Et nous lui faisons confiance. Dans cette dynamique, le Président d'honneur de notre structure, M. Konaté Souleymane veut également aider la jeunesse ivoirienne à s'insérer aisément dans le tissu socioprofessionnel. Il a, à cet effet, plusieurs projets pour les jeunes du Nord. Avec son soutien, nous allons mettre sur pied des projets de développement au Nord surtout dans le domaine de l'anacarde, du coton. Aussi, notre mouvement veut créer des micros finances qui permettront aux jeunes de s'auto-employer. Toutefois, nous demandons l'appui des cadres nordistes dans cette mission.

Le 30 juillet prochain, vous organisez un meeting au stade de Williamsville. Quel est le message fort que vous voulez faire passer ?

La Côte d'Ivoire vient de traverser une crise postélectorale aiguë. Alors, en tant que jeunes du Nord, nous voulons organiser une journée de pardon, de réconciliation et d'hommage aux Forces républicaines de Côte d'Ivoire. Parce que le Nord a payé un lourd tribut dans cette crise. Des nordistes ont été enlevés, tués. Des femmes du Nord ont été violées. Mais, en même temps, nous devons pardonner et aussi demander pardonner aux autres. Car, par certains actes, un moment donné, nous avons aussi frustré des personnes. C'est pourquoi, nous avons décidé d'organiser cette journée de réconciliation et de pardon. Car, sans la réconciliation nationale, le Président de la République ne pourra pas mettre son programme de gouvernement en ?uvre pour le bien-être des Ivoiriens.

Qu'est ce que la Jrgn entend faire concrètement pour la réconciliation nationale ?
Nous avons déjà commencé à sensibiliser la population sur la nécessité d'aller à la paix et à une vraie réconciliation nationale. Le dimanche dernier, nous étions pour la circonstance, à Abobo derrière rail. Nous sommes déjà en tournée pour appeler les populations à tourner le dos à la vengeance et à pardonner. C'est dans la même veine, que nous organisons le meeting du 30 juillet prochain, qui marquera le démarrage effectif de nos activités.

Vous voulez rendre hommage aux Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) dont des actions sont critiquées par des populations
Vous savez, beaucoup de personnes parlent des Frci sans bien les connaître. Il n'y a pas longtemps, en Côte d'Ivoire, on décriait les bavures policières. Il faut que les uns et les autres, sachent que les Frci ne sont pas une armée pro-Ouattara. Mais, c'est une armée nationale qui est en construction. Il ne faut pas ignorer que les prisonniers ont été libérés et des soldats pendant la guerre ont abandonné treillis et kalachnikovs. Ce qui fait qu'aujourd'hui, des bandits de grand chemin sont en treillis et avec des armes, commettent des actes de banditisme. Sur cette question, le Premier ministre, ministre de la Défense et le ministre de l'Intérieur travaillent d'arrache-pied, pour résoudre le problème. Aujourd'hui, grâce aux Frci, un quartier comme Ajamé-Bracodi, qui était le nid des bandits est débarrassé de tous les gangsters qui agressaient nuit et jour les populations. Malgré le travail remarquable de nos forces, nous allons les aider dans cette tâche qui n'est pas aussi aisée. Nous allons sensibiliser les jeunes à dénoncer tous les brigands, sortis de la Maca (Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan) et qui agressent en treillis, jetant ainsi, un discrédit sur les Frci. Je peux vous rassurer que nous avons les moyens pour accomplir cette mission. Car les hommes pour cette tâche, nous les avons partout en Côte d'Ivoire.

Malgré tout, des velléités de coups d'Etat sont annoncées ça et là. Votre commentaire ?
Nous faisons confiance au Chef de l'Etat et au Premier ministre, ministre de la Défense. Ils sont conscients de cette situation. Et nous avons foi qu'ils prendront toutes les dispositions pour faire front contre toute tentative de coup d'Etat. L'armée ivoirienne est aujourd'hui dirigée par des personnes aguerries comme les généraux Soumaïla Bakayoko et Détoh Léto qui sont à même d'assurer une réelle protection du pays. Toutefois, nous savons qu'il n'y a pas de sécurité à 100%. Mais, nous pouvons dire qu'aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, il y a un minimum d'indice qui prouve que les gens peuvent vaquer librement à leurs occupations.

Blé Goudé a encore fait une sortie. Il accuse le régime Ouattara de tribaliste, de dictatorial, etc. Qu'est ce que cela vous inspire ?

Je pense qu'aujourd'hui, en Côte d'Ivoire, il y a une jeunesse responsable. On ne devait même plus parler des personnes comme Charles Blé Goudé. Il n'est pas un exemple à suivre. Blé Goudé parle de tribalisme, mais où était-il, lorsque Laurent Gbagbo avait caporalisé l'armée ivoirienne et créé les escadrons de la mort pour traquer et assassiner les jeunes et cadres du Grand Nord ? Où était-il lorsque Laurent Gbagbo a tribalisé l'administration de Côte d'Ivoire ? Il traite le Président Alassane Ouattara de tribaliste, mais, il faut qu'il sache que les ministres Mathieu Babaud Darret et Légré Philippe n'ont pas été nommés par le Chef de l'Etat parce qu'ils sont Bété. Mais, parce qu'ils sont compétents. Patrick Achi n'a pas été nommé parce qu'il est Attié, Soro Guillaume n'est pas Premier ministre parce qu'il est Sénoufo, etc. Je voudrais dire, à Blé Goudé qu'Alassane Ouattara n'est pas complexé. C'est lui Blé Goudé, à l'issue de sa vidéoconférence qui se présente comme un pur tribaliste et un revanchard. Il n'a pas daigné demander pardon à la Nation, depuis son exil, pour les torts causés par son camp. Alassane Ouattara a dit, s'il y a dix Bété compétents en Côte d'Ivoire, il va nommer les dix Bété. Pourvu que la Côte d'Ivoire aille de l'avant. Blé Goudé est mal placé pour parler de tribalisme. Aussi, lorsqu'il déclare que le pouvoir pratique une justice à double vitesse, je suis choqué. Même si le Président Ouattara pratiquait effectivement cette justice, on allait dire félicitations. Parce que lui et Laurent Gbagbo, n'ont pas laissé Yves Lambelin et les autres enlevés à l'hôtel Novotel aller en justice avant de les exécuter, pareil pour le Colonel Dosso Adama, assassiné presque dans les mêmes conditions. Les sept femmes d'Abobo tuées par des chars n'ont pas eu droit à un jugement. Nous savons que Blé Goudé, aidé par un jeune du Nord qui était chargé de repérer tous les cadres de cette région pour les tuer, a assassiné plusieurs personnes, tout simplement, parce qu'elles venaient du Nord. Blé Goudé était également appuyé dans ces massacres par Zasso Pratrick alias ?'En global''. C'est la démocratie qui permet à ce monsieur de parler aux Ivoiriens en ce moment par vidéoconférence à Paris, en France, le pays qui l'a tant vilipendé. Sinon, il ne devrait plus avoir droit à la parole. Blé Goudé doit savoir, que son temps est passé. Il ne viendra jamais en Côte d'Ivoire pour faire l'opposition parce qu'il fera tout le reste de sa vie en prison. Qu'il arrête de parler du Chef de l'Etat comme si, c'était son ami. Alassane Ouattara est le Président de la République de Côte d'Ivoire. Blé Goudé pense qu'il est caché. Nous savons où il se trouve avec ses hommes. Bientôt, nous allons aider efficacement le gouvernement en allant le chercher où il est, pour le ramener, le faire juger en Côte d'Ivoire et le condamner pour les crimes qu'il a commis.

Avant le meeting du 30 juillet, Bakayoko Moussa veut-il lancer un appel ?

Je voudrais, avant de lancer mon appel, dire merci au directeur général de L'Intelligent d'Abidjan, monsieur Alafé Wakili qui vient fraîchement d'être élu Président d'une Ong qui entend ?uvrer pour la promotion de la paix et de la démocratie. Je voudrais également, remercier monsieur Konaté Souleymane, qui fait beaucoup pour la jeunesse. Il est aujourd'hui, un espoir pour nous les jeunes. En même temps, on souhaiterait dire au Président de la République et au Premier ministre, qu'ils continuent de travailler et qu'ils fassent confiance aux jeunes de Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, il y a une jeunesse responsable qui n'a rien avoir avec celle que, Blé Goudé a instrumentalisée avant de fuir. Ces jeunes manipulés sont devenus actuellement des ivrognes et des drogués et lui Blé Goudé, à l'abri dans des climatiseurs, continue de parler. Je demande à la majorité silencieuse qui durant dix ans à été empêchée de s'exprimer de se mobiliser pour le meeting du 30 juillet 2011. On a fait croire aux gens qu'il n'y avait rien en face. Cette rencontre, sera pour nous, le lieu de montrer au monde entier qu'en face, il y a une jeunesse majoritaire et responsable. Nous allons démontrer que la mobilisation est du côté du Rhdp. Nous allons placer au moins 20 bâches et 2 000 chaises. Nous demandons aux jeunes de ne pas s'asseoir. Les places seront réservées aux parents et aux autorités. Nous attendons 20 000 à 30 000 jeunes au Stade de Williamsville afin de démontrer qu'il y a une jeunesse responsable en Côte d'Ivoire qui soutient son Président, son gouvernement et accompagne les Frci pour leur combat pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire.

R. Dibi

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