Signe qu'ils adhèrent à son idée d'appel à candidature, plus d'un millier d'Ivoiriens ont déposé leurs dossiers pour être soit directeur, soit conseiller à la primature.
Cela s'appelle être en phase avec son peuple ! L'idée de recruter désormais les hauts cadres de la primature par appel à candidature a l'adhésion des Ivoiriens qui se bousculent, chaque jour, pour déposer leurs dossiers auprès des cabinets commis à la sélection des nouveaux collaborateurs du chef du gouvernement ivoirien. Jusqu'à la date d'hier, ce sont pas moins de 1000 dossiers qui ont été enregistrés au titre des postulants au poste de conseillers à la primature. S'agissant des postes de directeurs des trois structures sous tutelle de la primature et pour lesquels, l'appel à candidature a été lancé mardi, par voie de presse, ce sont 300 dossiers qui ont été reçues par le cabinet de Guillaume Soro. Mais, à ce niveau, vu l'engouement suscité par l'appel à candidature, notamment chez les Ivoiriens de l'extérieur, le Premier ministre a décidé d'accorder une période de grâce aux personnes intéressées par les trois postes en jeu. Pendant une semaine, c'est-à-dire jusqu'au 1er août prochain, elles peuvent encore déposer leurs dossiers auprès du cabinet Deloitte, chargé du recrutement des nouveaux patrons du Centre de promotion des investissements (Cepici), de la Société nationale de développement informatique (Sndi) et du Comité national de télédétection et d'information géographique (Cntig). Cette rallonge, les postulants au poste de conseillers techniques ne devraient pas l'avoir. Pour les 8 postes en jeu, ce sont 1000 candidats qui ont déposé leurs dossiers chez Afric Search. Sous-traitant du cabinet français KPMG, Afric Search, spécialisé dans le recrutement et les conseils en ressources humaines en Afrique, a déjà procédé à un premier tri des dossiers reçus. Pour chaque poste de conseiller technique, le cabinet inter-africain a présélectionné quatre postulants. Ce qui donne un total de 32 dossiers, transmis au cabinet de Guillaume Soro. C'est dans ce lot que les meilleurs parmi les meilleurs seront retenus pour être les collaborateurs du Premier ministre ivoirien.
Ce qui se dégage de cet exercice, c'est que les Ivoiriens semblent adhérer à ce mécanisme de promotion dans l'administration ivoirienne, proposé par Guillaume Soro. Cela augure donc d'une nouvelle manière de gérer les affaires de l'Etat. Mieux, grâce à cette adhésion en masse, les Ivoiriens devraient avoir droit à une administration plus performante. En la matière, l'exemple palpable est incontestablement celui du ministre Gnamien Konan. C'est à travers ce même mécanisme d'appel à candidature que ce cadre a été révélé aux Ivoiriens. Sur la base de la performance qui sous-tend ce mode de recrutement, M. Gnamien a engagé d'importantes réformes qui ont soustrait la douane ivoirienne de la gestion opaque qui l'avait jusque-là caractérisée.
L'autre grande leçon qui se dégage des appels à candidatures initiés par Guillaume Soro, c'est la volonté du chef du gouvernement ivoirien d'insuffler une bonne dose de transparence dans la gestion de l'Etat. Et, cela commence évidemment par le choix des hommes. Là encore, M. Soro ne pouvait pas trouver meilleure idée que de confier ce recrutement à un cabinet. Même pour dessiner la nouvelle ossature de l'administration de la primature, Guillaume Soro a choisi de faire encore appel à un cabinet.
C'est donc visiblement un grand coup de main que le Premier ministre donne au chef de l'Etat, Alassane Ouattara, élu sous le slogan du changement qu'il a promis aux Ivoiriens lors de la campagne électorale. Gageons simplement que les cabinets ministériels, réputés être la chasse gardée des partis auxquels ils échoient, s'alignent sur cette démarche-qualité.
Marc Dossa