jeudi 18 aot 2011 par L'Inter

Le président de l'Association de la Société Civile pour l'Eveil des Consciences(ASCEC), Stanislas THEBY, se prononce pour la première fois, après la crise post-électorale et l'actualité socio-politique en Côte d'Ivoire, 4 mois après les douloureux événements. Dans cet entretien, il fait ses propositions.

Quelle lecture faites-vous de la situation socio-politique actuelle, après la crise post-électorale?
Avant tout propos, l'ASCEC s'incline devant les dépouilles des nombreuses victimes des accidents qui ont eu lieu avant la fête de l'indépendance. Nous présentons nos condoléances à leurs familles et souhaitons un prompt rétablissement aux nombreux blessés. La Côte d'Ivoire ne méritait pas de tels drames, après la crise post-électorale. Maintenant que le gouvernement a apporté son soutien financier aux parents des victimes et leur a rendu un hommage solennel le 11 août dernier, nous attendons que la SOTRA indemnise les parents des victimes. Parce que ceux qui ont péri sont des pères et mères qui constituaient un espoir pour leurs familles. Pour en revenir à votre question, nous voudrons simplement faire remarquer que la Côte d'Ivoire se porte mieux, les activités économiques ont bien repris et cela augure d'un avenir radieux pour notre pays. Pour notre part, le gouvernement est vraiment au travail et le président de la République donne beaucoup de satisfaction à la suite des nombreuses visites qu'il opère partout dans le monde. Nous constatons que les aides financières affluent, de nombreux investisseurs frappent à la porte et c'est bien la preuve que le nouveau régime inspire confiance. La Côte d'Ivoire à travers ses nouveaux dirigeants, nous ramène positivement au-devant de la scène internationale.

Vous semblez beaucoup optimiste, même avec les rumeurs de déstabilisation qui se font de plus en plus retentissantes chaque jour
Sur ce sujet, nous voudrions marquer notre indignation devant ces rumeurs qui ne sont pas de nature à rendre sereins les nombreux investisseurs et opérateurs économiques qui s'installent ou qui en ont l'intention. C'est pourquoi l'ASCEC tient pour responsable premier, le soi-disant prophète Koné Mamadou alias Malachie Koné, qui se prend pour le confident de Dieu. Avec ses prophéties à la c, il trouble l'ordre public. Heureusement que le Procureur Simplice Kouadio Koffi a lancé un mandat d'arrêt contre lui pour atteinte à la sureté de l'Etat. L'ASCEC l'a exigé et nous sommes heureux que notre cri du c?ur ait été entendu. Les agissements nocifs de ce disciple du diable qui plombaient les activités des opérateurs économiques, n'avaient que trop duré. Il faut agir vite, pour qu'il réponde de ses actes. A l'image du Christ qui a assumé ses révélations et est resté avec ses disciples jusqu'à sa crucifixion, Malachie qui se dit prophète de Dieu, se devrait de rester en Côte d'Ivoire plutôt que d'aller trouver cachette ailleurs et pondre des messages inspirés par le diable. Nous félicitons les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire, l'ONUCI et la Force Licorne qui restent vigilantes et veillent au grain. Au-delà, nous interpellons les syndicats proches du régime déchu qui s'activent à organiser des grèves sauvages, afin de mettre à mal le pouvoir en place. Il faut que cessent ces pratiques et que nous pensions le pays avant les individus. Houphouët, Bédié, Guéi ont dirigé ce pays, ils sont partis. Alassane Ouattara joue aujourd'hui sa partition. Un autre viendra un jour. Les hommes passent, le pays demeure. Alors, soutenons le développement et non la déstabilisation.

Nous sommes à l'heure de la réconciliation et du pardon. Que pensez-vous de ceux qui disent que le président Ouattara tend un piège aux exilés de l'ancien régime en les invitant à rentrer avec des juges à leurs trousses ?
C'est bien dommage que des Ivoiriens raisonnent de la sorte. Mais nous sommes en démocratie et c'est bien un droit pour eux de penser ainsi. Ce que nous devons retenir, c'est que la réconciliation n'exclut pas la justice. Que font-ils dans les pays étrangers, pendant que les armes se sont tues et que la crise est loin derrière nous? Justement, c'est parce qu'ils se reprochent quelque chose. Sinon, nous voyons beaucoup de proches de l'ancien régime qui circulent partout dans le pays, sans être inquiétés. Il faut que chacun de ceux qui ont commis des crimes, réponde de ses actes. Ce serait une injustice faite aux victimes que de savoir que leurs bourreaux ne seront jamais punis, au nom de la réconciliation. Et c'est cela qui conduit à la vengeance. Il faut que chacun paie pour ses actes, parce qu'il les a posés en toute conscience.

Parlons des F.R.C.I. Des populations se plaignent de plus en plus de ces éléments...
Il ne faut pas brûler tous les éléments des FRCI. Ils sont même à féliciter. Seulement, comme dans tout groupement humain, il y a des brebis galeuses et cela a existé au sein des ex-FANCI et des ex-FDS. Chacun y vient avec ses habitudes et son éducation que la rigueur militaire ne peut totalement effacer. De plus, il faut remarquer que n'importe qui porte le treillis aujourd'hui. Cette tenue si noble, réservée à une catégorie de corps est en ce moment galvaudée, vulgarisée, détenue par n'importe quel citoyen et acquise à n'importe quel carrefour de ce pays. C'est pourquoi, en même temps que nous demandons aux Ivoiriens d'être indulgents, nous demandons au ministre de l'Intérieur et à son collègue de la Défense de changer prestement les treillis de nos forces armées et que chaque élément porte son immatriculation sur sa ténue. Que tous ceux qui seront en mission, pour des opérations de sécurisation ou de perquisition, détiennent des ordres de mission ou de perquisition dans les formes requises par les lois de notre pays. De sorte à ce que les voyous soient distingués des valeureuses Forces Républicaines.

Les élections législatives c'est pour décembre prochain, comme l'a indiqué le président de la République. Que pensez-vous des conditions posées par l'opposition pour y aller?
Disons les choses avec clarté. Nous avons lu, comme tous les Ivoiriens, dans la presse, que le FPI demande la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI). Nous voudrions faire remarquer que la composition de cette commission est un acquis des accords de Linas Marcoussis et de Pretoria. Il se trouve que certains des représentants de la présidence de la République et des ministères techniques proches du FPI, qui siégeaient au sein de cette commission, ont été remplacés à la faveur du nouveau gouvernement. Ce qui réduit considérablement les chances du FPI d'influer sur les grandes décisions et les grandes orientations qui vont régir les élections législatives. Mais le FPI doit accepter et comprendre ces nouveaux changements. Ces animateurs seront plus à l'aise à exiger, lorsque nous aurons fini avec toutes les élections et que nous sortirons des accords de Marcoussis et de Pretoria. Maintenant, il y a des organisations qui exigent le départ du président de la commission, Youssouf Bakayoko. Qu'est-ce qu'on lui reproche fondamentalement? Nous n'en voyons pas, sauf que des gens en mal de publicité veulent voir les Ivoiriens prêter attention à leurs humeurs. Souvent, certains oublient d'où nous venons. N'est-ce pas Youssouf Bakayoko qui, le premier, a permis, de par son courage, de mettre fin à l'imposture pendant les élections présidentielles? Ne mettons pas en doute son intégrité. L'ASCEC est pour le maintien de Youssouf Bakayoko et nous lui apportons notre soutien pour le reste des missions à accomplir. A savoir les législatives, les municipales et les conseils généraux.

Votre avis sur les nominations du président de la République, notamment le choix de l'ex-président de la C.E.I, Robert Beugré Mambé, à la tête du District d'Abidjan, celui du PR. Francis Wodié comme président du Conseil constitutionnel, etc?
Nous allons répondre au cas par cas. Robert Beugré Mambé vient d'être réhabilité et honoré par le chef de l'Etat. Pour quelqu'un qui avait été injustement accusé par les ouailles du pouvoir FPI, de vouloir frauder sur la liste électorale, ce n'est que justice rendue. Pour le Pr. Francis WODIE, c'est le juriste de consensus qui pouvait tenir le Conseil constitutionnel. Nous pensons que la Côte d'Ivoire aurait connu meilleur sort, après les élections présidentielles, s'il avait été le président de ce Conseil. Ces différentes nominations montrent bien que le président Ouattara a une grande vision pour notre pays.

L'actualité, c'est aussi l'opération ville propre en cours qui fait des grincements de dents au sein des commerçants. Qu'en dites-vous?
C'est une situation difficile à supporter par les commerçants. C'est douloureux, mais nous devons tous comprendre le bien-fondé de ces mesures. Abidjan mérite de nouveaux habits. Il y avait trop d'abus et certains magasins étaient construits sur des caniveaux, sur le domaine de l'Etat et causaient des blocages à l'évacuation et au ruissellement des eaux de pluies. Combien de vies humaines n'avons-nous pas perdu ces dernières années du fait des fortes pluies, et combien d'habitations et de biens meubles n'ont pas été endommagés? Prenons l'exemple des communes d'Adjamé et d'Abobo où des commerces étaient tenus en plein trottoir, des magasins qui ressemblaient à des dépotoirs. Abidjan, la capitale économique de notre si beau pays, qui faisait la fierté de l'Ivoirien, ne méritait pas pareille couleur. Il faut qu'elle redevienne la perle des lagunes connue au-delà des frontières africaines et qui attirait tant de touristes par le passé. Nous demandons aux commerçants de ne pas en vouloir au Gouverneur Mambé et au ministre Anne Oulotto que nous félicitons pour avoir mis à exécution ce plan d'assainissement.

Pascal Aka Brou a été débarqué de la tête de la RTI, 3 mois après s'être sacrifié pour l'avènement du nouveau régime. Comment appréhendez-vous ce débarquement?
Nous reconnaissons le professionnalisme et le courage de ce grand journaliste qui, dès les premières heures de la crise post-électorale, a pris position en allant du côté du golf hôtel. Nous comprenons les Ivoiriens qui veulent savoir ce qui s'est réellement passé, au risque de taxer les hommes politiques d'ingrats. Mais ce que l'ASCEC retient, c'est que le débarquement de Brou Aka est un signal fort à toute la chaine de l'administration ivoirienne et à ses premiers responsables. C'est dire que la rigueur est de mise désormais, avec le président Ouattara et que l'époque des bébés gâtés et des protégés est finie. C'est la Côte d'Ivoire au travail.

Entretien réalisé par Check Koné

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