lundi 22 aout 2011 par Nord-Sud

Alpha Blondy a un soutien. Aka Kouamé à l'état-civil et Lystrone Kouamé au plan musical, pense comme lui, qu'il faut dissoudre le Bureau ivoirien du droit d'auteur (Burida).


En quelle année avez-vous commencé à faire de la musique ?

J'ai débuté la musique dans les années 80. En 1987, j'ai participé à l'émission podium, la dernière édition animée par Roger Fulgence Kassy. Mon groupe a été classé 2e. En 1988, je me suis rendu en France pour la réalisation de mon premier tube que j'ai baptisé Abissa swing I .
On raconte que vous êtes la première personne à avoir modernisé la musique traditionnelle N'Zima. Qu'en est-il ?

Je suis effectivement celui qui a mis sur les sillons le rythme de l'Abissa sous sa forme musique moderne. C'était en fin 1988. Depuis, cette musique est devenue populaire.
Combien d'albums avez-vous à votre actif ?

J'ai réalisé quatre albums. Abissa swing I, sorti en fin 1988, Abissa swing II en 1990, Abissa punch en 1993 et le tout dernier album entre 2000 et 2001, intitulé Eblablessé.
Cet album semble méconnu des mélomanes

Absolument. Il est passé inaperçu. Il a manqué de promotion. C'est aussi dû au manque de moyens financiers. Pourtant, j'ai eu un producteur pour ce dernier volume. Mais, il n'a pas mis la main à la poche pour la promotion.

Des quatre albums, lesquels vous ont le plus marqué ?

Le premier et le troisième. Ce sont eux qui ont été bien vendus. Ces albums m'ont valu des tournées au plan national. Avec le premier, j'ai même été à Paris.
Quel bilan faites-vous de votre carrière ?

Il est positif à partir du moment où Lystrone Kouamé est toujours sollicité aussi bien à Grand-Bassam qu'à l'extérieur. L'année dernière, j'ai manqué de peu un voyage en Italie pour des tournées. Néanmoins, le projet tient toujours.

Le Burida a un nouveau Pca et un nouveau Dg. Quelle appréciation faites-vous de ces changements ?

J'ai un pincement au c?ur parce que depuis 1995, je n'ai rien perçu comme droit d'auteur alors que ma musique est distillée un peu partout sur les ondes des radios privées, dans les maquis, etc. Cela me décourage et ne me donne aucune envie de poursuivre ma carrière. Je suis d'accord avec Alpha Blondy quand il dit que cette structure doit être dissoute.
Pourquoi cette solution extrême ?

Je ne vis que de la musique. Tous les membres statutaires du Burida ne sont pas forcément des musiciens. Ils sont pour la plupart nos employés, nous les créateurs. Nous les employons et ils se doivent de mieux faire le travail pour lequel ils ont été désignés. Mais, il faut reconnaître qu'au temps de Valen Guédé, je percevais des commissions tirées de mes ?uvres.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis de ces responsables ?

Ce que je demande, c'est qu'ils essaient de réorganiser le Burida pour que nous les artistes puissions vivre convenablement de nos ?uvres.

Comment Lystrone Kouamé fait-il pour se maintenir dans le temps malgré les nouvelles tendances musicales ?

Mon rythme est l'Abissa. Et comme il y a la fête de l'Abissa chaque année, les gens viennent. Elle attire un beau monde. Partant de là, je suis encadré par des jeunes frères qui m'aident à promouvoir ma musique.

A quand votre prochain album ?

Je me prépare. Pour le moment, j'attends que la situation se normalise. Mes fans me verront sur scène bientôt et en puissance.


Entretien réalisé par Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam

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