Le patron de la Gendarmerie nationale sous l'ancien régime, le général de corps d'armées, Edouard Kassaraté Tiapé, aurait lâché Laurent Gbagbo au plus fort de la crise post-électorale. C'est ce qui explique que la Gendarmerie n'ait pas défendu son fauteuil en affrontant les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci). C'est en tout cas ce qu'a révélé le journaliste-consultant Bamba Alex Souleymane, alors conseiller du Premier ministre Guillaume Soro. Au cours d'un point presse animé vendredi 19 août dernier à la mairie de Treichville pour annoncer son adhésion au Rdr, le journaliste s'est laissé aller à des confidences sur le rôle joué par le Commandant de la Gendarmerie sous Laurent Gbagbo.
Le général Kassaraté, a-t-il soutenu, lui a soufflé pendant la crise : Petit frère, reste tranquille, c'est Ouattara qui a gagné et je m'emploierai à ce que la Gendarmerie ne combatte pas. Nous sommes pour la loi et la loi, c'est Alassane Ouattara . Ces révélations de Bamba Alex, alors proche parmi les proches de Guillaume Soro, viennent conforter les informations qui circulaient en son temps, selon lesquelles le général Kassaraté n'aurait pas pris parti pour l'ancien chef de l'Etat, d'où la timide implication de la Gendarmerie dans la résistance des soldats pro-Gbagbo. L'information, qui était considérée comme une rumeur, a été amplifiée par les interventions récurrentes de Guillaume Soro, au cours desquelles il indiquait que seuls trois généraux s'étaient engagés à défendre le trône de Gbagbo : Bruno Dogbo Blé, Vagba Faussignaux et Guai Bi Poin. A aucun moment, le nom du général Kassaraté n'a été cité. Ce qui avait eu pour effet d'amener le concerné à donner le change en faisant des déclarations fracassantes tendant à rassurer l'ancien pouvoir qu'il était de son côté. La suite, on la connaît. Aujourd'hui débarqué de la tête de la Gendarmerie, le général Kassaraté s'est vu proposer un avenir de diplomate par les nouvelles autorités.
Assane NIADA