lundi 22 aout 2011 par L'expression

Après deux semaines de vacances, le ministre de la Culture et de la francophonie, Maurice Bandaman, comme ses collègues du gouvernement, reprend du service dans quelques jours. Malgré le travail abattu en quatre mois, beaucoup reste encore à faire.


Il a clairement affiché ses ambitions en accédant à la tête du département. Faire de la Culture une des pierres angulaires de l'action gouvernementale. Dans cette veine, Maurice Kouakou Bandaman, a posé un certain nombre d'actions, à l'effet de redonner à la culture ses lettres de noblesse. Après une visite dans la plupart des structures sous sa tutelle ? Burida, palais de la culture, bibliothèque nationale, Insaac, etc. ? le patron de la culture en Côte d'Ivoire a donné le ton, en démettant les patrons du Bureau ivoirien du droit d'auteur (Burida), pour remédier à l'irrégularité dans le processus de leur installation. Remettre le secteur sur les rails et en faire un outil de développement passe aussi, de l'avis de Maurice Bandaman, par la restauration des infrastructures ? salles de spectacles, de cinéma ? qui ont été pillées ou rendues inopérantes par leur non entretien. Si après quatre mois d'activité le ministre de la Culture et de la francophonie a montré à tous son désir de sortir le secteur de l'ornière, il reste cependant beaucoup à faire. Les chantiers qu'il a ébauchés avant de prendre ses vacances attendent qu'il veuille les terminer. L'opération de recensement des opérateurs culturels (bars, maquis et espaces de loisir) entamée à la rue Princesse ? quelques semaines avant sa démolition ? est restée en suspens. De même, le palais de la culture de Treichville, dont la réhabilitation est impatiemment attendue par les organisateurs de spectacles, n'a véritablement pas encore débuté. Que dire du Musée des civilisations d'Abidjan qui a été complètement pillé lors de la crise postélectorale ? Les estimations font état d'une perte de plusieurs centaines de millions de francs Cfa. C'est au ministère de la Culture qu'il revient de ressusciter ce musée en le dotant de moyens conséquents pour assurer son fonctionnement. La Bibliothèque nationale n'est pas mieux lotie. Ecrivain lui-même, le Grand Prix littéraire d'Afrique noire est appelé à trouver un mécanisme efficient pour regarnir les rayons de la bibliothèque dont les livres se cherchent une autre jeunesse.

Le ministre Bandaman devra s'atteler, à brève échéance à continuer et terminer le recensement des bars, maquis et espaces de loisir, afin d'avoir une plus grande visibilité quant aux productions musicales qui y sont exécutées. Ce, en vue de permettre une collaboration franche et clairement établie entre eux et les percepteurs du Burida. En outre, la guerre ayant porté un coup à toute l'industrie culturelle, sur toute l'étendue du territoire national, Bandaman Maurice et ses services devront faire en sorte que la vie culturelle reprenne sur l'ensemble du territoire. Dans cette veine, il faut saluer le collaborateur du chef de l'Etat qui, dans son discours lors de la rentrée culturelle du 12 août, s'est engagé à faire de la culture le ciment de l'unité nationale et de la réconciliation nationale. L'inscription de Grand-Bassam au Patrimoine mondial de l'Unesco doit également constituer une priorité pour Bandaman Maurice. Si grâce à la mairie de Grand-Bassam, ce dossier a pu être inscrit au tableau de l'Unesco, le ministère et l'Etat s'étaient très peu engagés jusqu'à présent.

Bandaman devra porter à bout de bras ce dossier et le faire aboutir dans de meilleurs délais. La liste des chantiers n'est pas exhaustive. Le ministre Bandaman Maurice le sait, qui ne ménage pas ses efforts pour donner à la culture toute sa place dans le déroulement de l'action gouvernementale.

M'Bah Aboubakar

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