mardi 23 aout 2011 par Le Jour

L'arrestation de militaires français par des éléments de la garde républicaine ivoirienne le week end du 20 août dernier à Abidjan continue d'alimenter la polémique. Quelques éclairages sur cette affaire qui embête le sommet de l'Etat.

Le week end du 20 août a été très mouvementé pour des ressortissants français à Abidjan. Exploitant une fausse information venue de certains milieux français de la zone 4, le capitaine Lasko, neveu du commandant Issiaka Ouattara alias Wattao a interpelé deux anciens officiers de gendarmerie française dans les locaux d'une société de sécurité privée à Port Bouet non loin de la place Akwaba et un troisième à l'aéroport d'Abidjan. Conduit à la caserne de la républicaine de Treichville, l'un des officiers à été délaissé de la somme de 41000 dollars, devant servir à payer des fournisseurs et du kérosène d'une petite compagnie de transport aérienne. Il s'agissait de Laurent Alvarès, adjudant de la légion étrangère à la retraite qui a pris part, aux côtés de la Licorne, à l'installation de d'Alassane Ouattara à la présidence ivoirienne, en avril dernier, ainsi que les colonels de gendarmerie Jean Marie Fontaine (ex-GIGN), ex patron de Bip Assistance, proche d'Henri Konan Bedié et Jean Grégoire Charon, (ancien directeur de la formation de l'école de gendarmerie d'Abidjan). Deux des trois militaires venaient d'être fraichement recruté par l'homme d'affaires franco-ivoirien Frédéric Lafont pour gérer ses affaires sur place. La hiérarchie militaire n'avait pas été mise au parfum de cette opération en solo des hommes de Wattao. Certains chefs militaires dont le commandant Chérif Ousmane a marqué son grand étonnement quant l'annonce de l'arrestation a été rendue publique. Cette opération solitaire des nouveaux forts de la GR auraient fortement gêné le Président Alassane Ouattara qui séjourne actuellement à Paris. Des instructions très fermes ont été données pour une libération immédiate des soldats contre lesquels aucune charge n'a été retenue. Curieusement, les 41000 dollars n'ont toujours pas été restitué par les hommes de Wattao, mais, l'un des officiers a porté plainte pour vol de numéraires, mauvais traitement et arrestation arbitraire. Comment en est-on arrivé à cette affaire qui continue de faire du bruit dans les relations franco ivoiriennes. Quelques informations glanées dans les milieux généralement bien informés, révèlent que tout serait parti du conflit latent qui oppose certains français qui ont eu à faire du business ensemble. Depuis plusieurs mois, Frédéric Lafont et son associé de Risk, Christophe Gallais traversent une crise sans précédent, au point le dernier nommé projette la création d'une société de sécurité avec son compatriote, le colonel de gendarmerie à la retraite Raymond Carter. Gallais ne fréquenterait plus les bureaux de Risk en zone. Ensuite, Melhem Elie Sabbague, un autre français, anciennement directeur général de Sophia Airlines appartenant à Lafont, qui l'avait limogé pour problèmes de gestion, a gardé une dent contre son ancien employeur. Sabbague a intenté plusieurs procédures judiciaires contre Lafont pour réclamer plusieurs centaines de millions fcfa à titre de dédommagements, mais toujours sans succès. Des pistes pourraient donc s'orienter vers ces personnes, mais, rien n'est moins sûr, face à l'absence d'éléments de preuves tentant à confirmer cette éventualité. Toujours est ?il que les trois anciens soldats ont été relâchés et vaquent à leurs occupations. Les FRCI ne doivent pas se faire complices des règlements de comptes entre hommes d'affaires ? La justice doit guider leurs actions, déjà que leur image est très écornée.

ABOU TRAORE

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