mercredi 7 septembre 2011 par Nord-Sud

A 47 ans, l'ancien milieu offensif du Stade d'Abidjan continue de travailler dans le football, en France. Dans cet entretien, Ben Salah juge le niveau actuel de notre football. Et à l'occasion de l'élection du successeur de Jacques Anouma à la tête de la Fédération ivoirienne de football, samedi, il dévoile sa préférence.


A quoi ressemble votre retraite ?

(Humm) Ecoutez, je suis toujours dans le milieu du football. Je suis enseignant dans un club de football, en banlieue parisienne (Porto Combo), des enfants de 7 à 16 ans.

Est-ce la retraite à laquelle vous vous attendiez ?

Absolument ! Etant donné que c'est le football que j'ai pratiqué. Alors, j'estime que ma retraite est encore dans le sport.

Vos anciens coéquipiers (Gouaméné Alain, Ben Badi, Amani Yao, Aka Kouamé) sont aujourd'hui des entraîneurs. N'êtes-vous pas tentez ?

Pourquoi pas ? J'ai été tenté d'être un entraîneur avant que la Côte d'Ivoire ne se qualifie pour le Mondial en Allemagne en 2006. J'étais à Abidjan pour les vacances, où j'ai eu l'occasion de croiser le président Jacques Anouma. Il a été très gentil avec moi. A l'époque, il m'avait demandé si j'avais un diplôme.
Et qu'avez-vous répondu ?

J'ai dit que je n'en avais pas. Mais j'ai ajouté que j'enseignais dans une école de football à Paris. Et que si c'était pour obtenir un diplôme, je pouvais retourner à Paris le passer. C'est ainsi que je suis retourné à Paris après mes vacances pour passer mon diplôme. Je l'ai finalement eu. C'est un diplôme d'initiateur d'éducation sportive. Quand je suis revenu au pays pour le voir, c'était impossible de l'approcher. Je ne l'en veux pas pour autant. Car, à cette époque, il était beaucoup pris. Cela m'aurait fait quand-même plaisir de revenir dans l'encadrement de la sélection.

Le Stade d'Abidjan est actuellement en difficulté en Ligue 1.Comment vivez-vous cela ?

C'est vrai que le Stade est en difficulté. Et cela me fait beaucoup de peine. Quand j'ai su que le club qui m'a révélé avait juste 5 points, depuis le début du championnat, j'ai eu mal. J'imagine qu'il y a quelque part un réel malaise.

Etes-vous prêt à aider un club ivoirien ?

Pourquoi pas ? Mais pour le moment, comme vous le savez, nous sommes en pleine campagne. Et nous espérons que ça ira. Sinon, je suis prêt à aider un club ivoirien.
En parlant de campagne, il semblerait que vous êtes proche du camp Sidy Diallo ?

Bien sûr que je suis très proche de Sidy Diallo. Ce n'est pas un camp. Pour moi, c'est un grand-frère. Aujourd'hui, les gens qui ne savent pas qui est Sidy Diallo doivent l'approcher pour mieux le connaître.

Pensez-vous qu'il soit le meilleur cheval dans la course à la succession de Jacques Anouma ?

A mon humble avis, il n'y a pas lieu de course. Augustin Sidy Diallo peut apporter beaucoup au football ivoirien. On l'a vu à Sénégal 92. Il était à nos côtés du début à la fin. J'aimerais dire que Sidy est l'homme qu'il faut à la Fédération ivoirienne de football. Pour moi, c'est lui le joker gagnant. Sans commentaires.
En cas de victoire de Sidy Diallo au soir du 10 septembre, comptez-vous travailler à la FIF avec lui ?

Bien sûr que je serai à sa totale disposition. J'apporterai ce que je peux pour le soutenir et essayer de relancer le niveau du football ivoirien.

Croyez-vous en François Zahoui à la tête des Eléphants ?

Je connais bien François Zahoui. Nous avons joué ensemble en équipe nationale. Je sais qu'il apportera beaucoup à la sélection. J'étais avec Yéo Martial en 92 et j'ai vu ce qu'il nous a apporté. Donc, pourquoi ne pas laisser François Zahoui tenter sa chance jusqu'au bout du tunnel.
Comment jugez-vous le niveau actuel de notre football local ?

Je pense et j'affirme que le niveau a beaucoup baissé. Il n'y a plus de talent. On se pose la question de savoir si la faute vient des joueurs ou des entraîneurs. On constate, aujourd'hui, que les championnats des cadets et des juniors ont disparu

Selon vous, que faut-il au football ivoirien pour lui permettre de sortir des sentiers battus ?

Il faut tout d'abord mettre un frein au fort exode des jeunes vers l'Europe avant même qu'ils n'aient joué dans un club local. On doit former des talents dans le but de créer une relève. Il faut aussi absolument que les joueurs se familiarisent avec le championnat local qui pourrait leur permettre d'assurer l'avenir.

Voulez-vous dire que la relève des Eléphants n'est pas assurée ?

Je sais qu'il y a des jeunes évoluant en Europe qui ne sont pas mal. Quand vous prenez notre génération, vous remarquez que la majorité de l'équipe nationale évoluait ici. Seuls 5 ou 6 joueurs évoluaient en Europe. C'est ce qui a fait la particularité de la sélection de 92. Moi, par exemple, j'ai joué ici (Ndlr, Stade d'Abidjan), avant de m'envoler pour la France. Or, quand je regarde, la plupart des joueurs de la sélection ont commencé leur carrière en Europe.

Au plan personnel, où en êtes-vous avec vos problèmes de justice ?

Tout cela est de l'histoire ancienne. Je n'ai plus de problèmes de justice. Je suis tranquille avec ma petite famille qui veut rester dans une totale discrétion.


Entretien réalisé par Sylla Rokia (Stagiaire)

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