mercredi 7 septembre 2011 par L'Inter

A l'issue du conseil des ministres extraordinaire de lundi dernier, on connaît la composition de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR). Outre le Premier ministre Charles Konan Banny, les noms des dix autres membres ont été dévoilés. Ce sont Sa Majesté Désiré Amon Tanoé, roi des N'Zima Kotoko comme 1er vice-président, Cheick Boikary Fofana, président du Conseil Supérieur des Imams (COSIM) comme 2ème vice-président, Mgr Paul Siméon Ahouana, Archevêque métropolitain de Bouaké comme 3ème vice-président. Au titre des membres, on a Mme Odette Kouamé comme représentante des habitants du Centre de la Côte d'Ivoire, Mme Françoise Offoumou Kaudjhys comme représentante des habitants de l'Est, M Abdoulaye Koné représentant les habitants du Nord, le Pr. Séry Bailly, représentant des habitants de l'Ouest, Mme Marie France Gaufry, représentant les habitants du sud du pays, Mme Djéké Kané Diallo, représentant les résidents africains en Côte d'Ivoire, et le footballeur Didier Drogba, au titre de la diaspora. On peut donc dire que l'équipe commando de la CDVR est en place et qu'elle peut se mettre maintenant à la tâche. Mais, plusieurs grandes inconnues demeurent, qui vont finir par devenir de vrais soucis pour le Premier ministre Banny. En tête, l'épineuse question financière. Quel est le budget alloué à la CDVR pour réussir sa mission? Cette question est d'autant plus préoccupante que quand on regarde la matrice d'action gouvernementale et la nomenclature du budget général 2011 forte de 3050 milliards FCFA, on voit que la Réconciliation nationale a la portion congrue du nouveau pouvoir, s'il n'est pas déplacé de dire qu'elle ne figure nulle part. Comment veut-on faire de la CDVR l'instrument phare de la Côte d'Ivoire post-crise, et en même temps lui allouer la dernière portion du budget? La CDVR va-t-elle être adossée aux fonds de souveraineté du président de la République ou sur une ligne budgétaire spéciale comme sa mission le lui recommande? Mystère et boule de gomme. Deuxièmement, il y a l'épineuse question du siège de la Commission. Depuis sa désignation comme président de la CDVR, et l'ordonnance de juillet dernier instituant la Commission, l'équipe de travail a squatté les locaux du cabinet privé de l'ex-Premier ministre Banny, sis à la Riviéra Attoban. Va-t-il en être le cas après la désignation de l'équipe complète de travail? Ou alors, quel siège de travail pour le président Charles Konan Banny et son équipe? Quand on sait qu'un siège, ce n'est pas seulement le local mais aussi son équipement, on en est à se demander si le temps ne va pas jouer contre la Commission instituée pour travailler sur 2 ans. Donc, jusqu'à juillet 2013. A ce jour, on a presque bouffé un trimestre à tourner. L'autre gros souci va être la mise en place des commissions locales de la CDVR. Est-ce que cela va se faire sur le découpage électoral ou administratif, ou en fonction des zones de tension? Combien de temps va durer cette installation des commissions locales? Là aussi, des incertitudes demeurent avec le ''nerf de la guerre'', c'est-à-dire l'argent. On a encore en mémoire le gros monologue du Forum National de la Réconciliation de 2001, dont le pied de nez le plus probant a été la survenue de l'attaque du 19 septembre 2002. Comme pour dire que le monologue dirigé par le Premier ministre Seydou Elimane Diarra n'avait pas porté. Il faut craindre de ne retomber dans les travers du Forum National de Réconciliation.

JMK AHOUSSOU

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