mercredi 14 septembre 2011 par Le Nouveau Réveil

Administrateur du Burida, Ahmed Souamé a démissionné du Conseil d'administration suite à
la décision du ministre de la Culture et de la francophonie, Maurice Bandaman, de limoger le
directeur général par intérim et d'en nommer un autre et surtout de mettre en congé le conseil d'administration. Dans cette interview, il fait des révélations et accuse.

Depuis lundi, vous avez annoncé que vous démissionnez hier mardi. Cette décision est-elle
effective ?
Oui, ma lettre de démission est partie ce matin [ndlr: hier mardi] au bureau du ministre de la
Culture et de la Francophonie avec ampliation au Conseil d'administration.

Quels sont les motifs de cette démission ?

Je tire les conséquences de la rencontre que le Conseil d'administration a eue avec le ministre de la Culture, le lundi 12 septembre à son cabinet, à sa demande, suite au courrier que le président du Conseil d'administration lui avait adressé quant à la proposition que faisait
le conseil de nommer M. Assiélou, le directeur général intérimaire en place pour assurer
l'intérim jusqu'à la fin du mandat du Conseil qui finit dans dix (10) mois. Au cours de cette
rencontre, le ministre a balayé du revers de la main cette proposition. N'ayant fait d'autre
proposition que de prendre sur lui de nommer de façon péremptoire un administrateur
provisoire qu'il appelle directeur général, nous estimons que nous ne pouvons plus travailler
dans ces conditions avec quelqu'un qui ne sera plus responsable devant nous étant donné qu'il n'aura pas été nommé par le Conseil d'administration, mais par le ministre de la Culture. A partir de ce moment, la conséquence logique est que le Conseil d'administration n'a plus de
raison d'être et partant de cela, moi en tant qu'administrateur, je me retire donc de ce conseil.

Vous vous retirez alors que vous représentez le collège des interprètes. Comment vos
collègues interprètes ont accueilli cette démission ?

Je crois que quand vous donnez votre mandat à quelqu'un de vous représenter dans une
instance, vous lui faites entièrement confiance et à partir de ce moment-là, les décisions qu'il
prend vous engagent. Donc, à la lecture des évènements qui se sont déroulés au cabinet du
ministre de la Culture le lundi, j'estime que tout administrateur conscient de la tâche qui est la
sienne et des intérêts qu'il représente au sein du Conseil d'administration ne peut pas avaliser ce hold-up du ministre de la Culture. A partir de ce moment, les membres du collège qui m'ont mandaté sont entièrement en phase avec moi.

C'est vrai que vous n'êtes pas du cabinet du ministre, soupçonneriez-vous un dessous dans
cette affaire ?
A la vérité, je ne saurais m'aventurer dans ces spéculations. Tout ce que je sais, quand
j'ai pris connaissance du communiqué du ministre faisant état de ce qu'il prend sur lui de
nommer un Directeur général, ce que nous appelons un administrateur provisoire, c'est
qu'il argue de ce qu'il y a un dysfonctionnement entre le cabinet d'appel à candidatures et le

Conseil d'administration. Cela nous laisse perplexe parce que l'article 67 du décret portant
réforme du Burida parle de dysfonctionnement au sein des organes du Burida, pas entre le
Burida et un tiers. Alors à partir de ce moment-là, le ministre s'appuie sur ce qu'il appelle
dysfonctionnement parce que le Conseil d'administration a refusé d'entériner les conclusions
du cabinet de recrutement que le Conseil d'administration lui-même a commandées.
Nous étions libres de refuser les travaux de ce cabinet à partir du moment où les résultats
étaient dans la presse 48h avant même que le rapport n'atterrisse sur la table du Conseil
d'administration. Donc, pour nous, il n'y a pas de dysfonctionnement. Le ministre s'appuie sur
ce simple fait pour récuser notre proposition de maintenir le directeur général intérimaire. Et
pour moi, s'il y a des dessous, il faudrait peut-être les chercher ailleurs, mais sur cette seule
base, nous estimons que cet argument n'est pas valable.

On a appris justement que le cabinet a été choisi par la représentante du ministre au Burida.
La suspectez-vous de vous avoir conduit dans cette situation au point où vous avez refusé
d'entériner les résultats de son appel à candidatures ?

A la vérité, le Conseil d'administration a donné mandat au président du Conseil d'administration de choisir le cabinet. Vu l'urgence de passer l'appel à candidatures pour le
choix d'un Dg, le président du Conseil d'administration a cru bon de confier cette tâche à la
représentante du ministre de la culture au sein du conseil. Cette dame a donc choisi un
cabinet. Nous ne savons pas la procédure, les critères du choix de ce cabinet. Mais, une chose est sûre, c'est que le choix a été fait. Le cabinet a été mis en route. J'ai été désigné par le président du Conseil d'administration, puisque la représentante du ministre, entre-temps, avait pris ses congés, elle n'était plus en Côte d'Ivoire, pour suivre le processus jusqu'à son terme.

Nous étions dans cette phase. Lorsque 2 jours après la clôture du dépôt des candidatures qui était prévue normalement le 30 août du fait de la fête de Ramadan a été reportée au 31 août.

Le Conseil d'administration et le cabinet étaient censés se retrouver le jeudi 1er septembre
pour avoir une séance de travail afin d'expliquer leur mode opératoire au président du conseil.

Ce qui n'a pas été fait et c'est seulement le samedi, lorsque pour m'enquérir de l'évolution de
la situation, j'ai appelé les responsables de Global search qui m'ont fait comprendre que le
travail n'était pas encore fini, qu'il était en cours et qu'il devait se poursuivre jusqu'aux lundi et
mardi, il devait rendre leurs conclusions. Et le même samedi 03 septembre, il appelle le
président du Conseil d'administration pour dire qu'ils finissent les travaux et qu'ils cherchaient
à déposer leur rapport. Le président les a donc conviés à une séance de travail et
malheureusement, ils ne sont pas venus comme prévu le dimanche. Et ce n'est qu'à 19 heures qu'ils sont venus rencontrer le président du Conseil d'administration. Au cours de la séance, le président a fait savoir qu'il ne comprenait pas ce qui se passait dans la mesure où moi qui ai été mandaté à suivre le processus, l'information qui m'a été donnée de la part du cabinet disait que le processus était en cours jusqu'au mardi pour la remise des conclusions. Et, le même samedi, on l'appelle pour lui dire que le travail est achevé. Donc, il a voulu en savoir un peu plus. A ce niveau, le représentant du cabinet a été assez vague. Le président a demandé ainsi que nous ayons une autre séance de travail, le lundi, afin de coordonner et de mieux comprendre le processus qui était en cours dans la mesure où des candidats étaient encore en attente d'être auditionnés. Pour ce faire, rendez-vous a été pris le lundi. Malheureusement, ce rendez-vous n'a pas été honoré par le cabinet d'appel à candidatures. Moi, j'étais dans les locaux de 9h à 10h. Et, à notre grande surprise, déjà un quotidien de la place faisait état de ce que les résultats seraient déjà connus. Le président les a encore reconviés à une séance de travail l'après-midi à laquelle ils sont venus. Il a recadré l'appel à candidatures. Il était convenu que le mardi 06 septembre, le cabinet puisse apporter son résultat au Conseil d'administration. Malheureusement, le mardi à 10h, j'ai été appelé par le service juridique du Burida me disant qu'un huissier était venu déposer les conclusions de l'appel à candidatures.

Je me suis rendu donc sur les lieux, après avoir appelé le président du Conseil
d'administration qui m'a donc demandé de m'y rendre pour voir de quoi il s'agit. Et donc, sur
place, j'ai dit à l'huissier que les bureaux du président du Conseil d'administration ne sont pas
la direction juridique du Burida et qu'il pouvait se rendre soit à son secrétariat qui est au
Burida soit à son bureau qui est au ministère de la Justice. C'est ainsi donc que l'huissier est
parti et à notre grande surprise, le président m'appelle l'après-midi du mardi pour me dire qu'il
a été appelé par le directeur du cabinet du ministère de la Culture lui disant qu'un courrier en
son nom était arrivé au ministère de la Culture. Il s'agissait des résultats du cabinet d'appel à
candidatures. Donc, nous étions en attente de recevoir ces conclusions lorsque le lendemain, le mercredi 7 septembre, nous avons été fort surpris de retrouver le nom de trois candidats proposés par le cabinet dans presque tous les journaux de la presse écrite.

Quels sont ces trois noms ?
Nous avions appris par la presse qu'il y avait Mme Victorine Diomandé, M. Aka Apollinaire
et M. Bah Amadou. Donc, nous attendions que le Pca nous fasse le rapport de cet appel le
jeudi 08 septembre au cours de la session ordinaire du Conseil d'administration qui devait
se tenir ce jour avec pour ordre du jour, la désignation du directeur général du Burida.
Malheureusement, le président nous a fait le compte rendu qui est celui que je viens de vous
faire. Et le conseil, à l'unanimité, a décidé qu'à partir du moment où les conclusions du cabinet ne sont pas parvenues au commanditaire, c'est-à-dire le Conseil d'administration. Et que les résultats se sont retrouvés dans la presse 48h avant le Conseil d'administration. A partir de ce moment, ces conclusions n'étaient plus recevables.

Et le conseil se retrouvant devant un vide juridique parce que les décrets stipulent que le
Conseil a 90 jours pour nommer un directeur général après le limogeage du directeur général
en poste. Mais, le 08 septembre, nous étions à 7 jours de l'expiration de ce délai. Et les textes sont muets, au lendemain de ces 90 jours, si le Conseil d'administration ne parvenait pas à nommer un directeur général. Qu'est-ce qu'il fallait faire ? Donc, au sein du Conseil
d'administration, nous avons réfléchi sur des possibilités et nous avons élaboré trois (3)
propositions que nous avons portées au ministre via un courrier dont vous avez copie. Au
cours de ce Conseil, le Conseil à la majorité a proposé. Etant donné que refaire un appel à
candidatures aurait des conséquences financières parce qu'il faudrait encore payer un nouveau cabinet. Pendant que le premier avait été payé à 1,6 million de Fcfa. Il fallait repartir sur la base d'un nouveau cabinet. On n'était plus sûr de pouvoir respecter les délais et la fiabilité du nouveau cabinet. Parce que nous avons fait confiance à un premier dont la fiabilité était remise en cause. A partir de ce moment, le Conseil a décidé de proposer au ministre le
prolongement de l'intérim du directeur général en place dont je vous rappelle que l'intérim a
été pris par arrêté par monsieur le ministre actuel en charge de la Culture. Enfin, c'était dans
cette logique de finir le mandat qui, au nouveau Conseil d'administration, sera mis en place
dans 10 mois de faire la procédure d'appel à candidatures et de nommer son directeur général, pour 3 ans, selon les textes. Donc le directeur que nous proposions était d'abord un intérimaire et n'était là que pour 10 mois. Donc, nous avons été appelés à cette séance. Et, nous avons décidé de cela. Et, le président du Conseil a émis donc pour instruction de la part du Conseil d'adresser un courrier au ministre. C'est suite à ce courrier que nous avions été invités, le lundi, à cette séance de travail avec le ministre de la Culture. Je vous explique tout ce cheminement pour qu'on se comprenne. Qu'est-ce qui est arrivé et qu'est-ce qu'on nous
reproche ? A cette séance de travail, le ministre de la Culture a convié le Conseil
d'administration. Mais en plus, il a convié le directeur général et d'autres directeurs des
organismes sous sa tutelle. Il a demandé à en savoir plus sur ce qui s'était passé. Et le
président du Conseil d'administration est revenu sur tous ces griefs que nous avons avec ce
cabinet et sur notre décision de proposer comme directeur intérimaire jusqu'à la fin de notre
mandat, le directeur en place. Le ministre a rejeté du revers de la main cette proposition du
Conseil d'administration. Il n'a pas jugé bon de faire des contre-propositions parmi les 3
autres qui étaient déjà là. Parce que comme je vous l'ai dit, nous avions fait 3 propositions
pendant le Conseil d'administration. Et, nous avons privilégié une avec d'autres propositions
qui étaient dans le courrier que nous lui avions adressé. Il a préféré, au nom de ce fameux
article liberticide du statut du Burida relatif à l'article 67 qui donne des pouvoirs énormément
élargis au ministre de la Culture pour une raison à lui seul de pouvoir l'apprécier pour
disposer qu'il y a dysfonctionnement au Burida, et il prend des mesures conservatoires. Et
donc, le ministre prend sur lui de nommer un directeur général au Burida et décide de
débarquer celui que nous avions proposé. C'est dans l'attente du nom de ce nouveau directeur que nous avions appris aussi, par communiqué, qu'il mettait en congé le Conseil
d'administration. Voilà un peu, le cheminement. Mais, quand nous nous en tenons à son
communiqué, au risque de me répéter, nous comprenons que le ministre de la Culture n'a pas véritablement travaillé avec le texte, parce que là, où le texte lui demandait des
dysfonctionnements dans la gestion du Burida, lui, il parle de dysfonctionnement entre le
cabinet d'appel à candidatures et le Conseil d'administration. A partir de ce moment, nous
jugeons que cet argument ne peut pas être recevable pour imposer au Burida, un
administrateur provisoire.

Selon vous, qu'est-ce qui justifie cette attitude du ministre de la Culture ?
Certainement, en ce qui me concerne, il a une volonté d'avoir une mainmise sur le Burida.
Et de mettre à l'écart tous ceux qui peuvent être des oppositions éventuelles à des décisions
ministérielles. Parce que, quand un ministre prend sur lui une décision de nommer un
directeur général qui n'a de compte à rendre qu'à lui, c'est la porte ouverte à une gestion
opaque. Parce que le Conseil d'administration, depuis que nous sommes revenus de la crise
post-électorale, a mené des actions avec le directeur général intérimaire qui, ma foi, était en
train d'instaurer une stabilité au sein du Burida. Que le ministre prenne sur lui une décision
dont lui-même sait, pourrait conduire à des remous et replonger le Burida dans une crise
grave. Le ministre seul sait pourquoi, il a pris cette décision. C'est juste pour avoir une
mainmise sur le Burida.

Devant ces mesures prises par le ministre, quelles sont les décisions qui ont été prises de
façon collégiale par les membres du Conseil d'administration. Est-ce qu'il y a des membres
qui soutiennent les actions du ministre ?

Prendre de façon collégiale une décision, je ne peux dire seulement ce que je sais. Et ce
que je sais, c'est que le président du Conseil d'administration a démissionné de son poste.
Moi, également, je lui ai emboîté le pas. Je sais que la majorité des administrateurs le feront
notamment ceux qui, lors de la session du Conseil d'administration, ont proposé que soit
prorogé le mandat du directeur intérimaire sont dans cette même veine de démission. Nous ne nous sommes pas retrouvés pour en parler, parce que le ministre, de façon péremptoire, nous a imposé une décision. Tenez-vous bien, il nous informe qu'il va nommer un directeur général dans les jours qui viennent. Et le soir, au journal de 23 heures de RTI 1, nous apprenons le nom de Mme Viera qu'il a nommé comme directeur général du Burida. Le même soir. Et le lendemain, nous apprenons au Burida par fax la passation des charges, pour le mercredi (Ndlr : aujourd'hui). C'est-à-dire que le ministre n'entend même pas nous donner du temps pour réagir, pour nous concerter. A partir de ce moment, il a engagé de façon solitaire,
une action contre le Burida. Je pense que c'est à chaque administrateur d'être responsable,
d'apprécier la situation et de savoir la conduite à tenir. En tout cas, en ce qui nous concerne,
nous avons cru devoir emboîter le pas au président du Conseil d'administration dont nous
soutenons entièrement l'action. Depuis 03 mois que M. Abo Fodjo est président du Conseil

d'administration, nous savons la tâche immense qu'il a abattue. Et, nous avons suivi au fil
des sessions, les rapports différents que nous a fait le président intérimaire. Et, nous savons
que nous étions dans une dynamique de relance du Burida. Savez-vous que nous avons
programmé pour le 15 septembre un évènement qui ne s'était plus passé au Burida pendant au moins 20 ans ? C'est-à-dire la répartition des droits généraux.

Pendant que le Conseil d'administration a été mis en congé est-ce que l'audit pourra suivre son cours ?
Vous faites bien de le dire. C'est justement un autre dysfonctionnement qu'il faut relever.
Parce que en même temps que vous demandez aux administrateurs qu'ils sont persona non
grata, en même temps, l'audit qui est supposé ressortir tout ce qui a pu se passer dans la
gestion du Burida depuis au moins 10 ans n'a pas été fait. Conseil d'administration, avions
prévu de faire un audit du Burida sur au moins 10 ans pour comprendre le mal du Burida.
Qui est passé du statut associatif à un statut juridique de société civile de type particulier.
Et, à cette transition, il n'y a pas eu de liquidation de l'association. Donc, tout le passif de
l'association est passé à la société. Et, c'est cette lourde dette tant au niveau des fournisseurs qu'au niveau des arriérés qu'aux droits des artistes de la Cnps, des impôts qui restent un boulet au pied du Burida. Nous avions demandé qu'il y ait un audit sur au moins 10 ans pour comprendre ce qui fait le mal du Burida. A vrai dire, aujourd'hui nous ne savons même pas cet audit qui est en cours. Quels sont les termes de référence ? Quelle est la période ? Nous ne savons rien. La seule chose que nous savons, c'est que le cabinet a été choisi par le ministre de la Culture, les honoraires de ce cabinet ont été discutés par le ministre de la Culture.

Nous, aujourd'hui, nous avons été mis en congé par un communiqué. On nous apprend
par le même communiqué que la réédition de cet audit aura lieu en octobre au cours d'une
assemblée générale. Les textes du Burida disent clairement que c'est le président du Conseil
d'administration qui convoque l'assemblée générale.

A ce niveau, j'aimerais savoir, selon des analyses, si le conseil n'a pas failli à sa
missionPouvez-vous rappeler succinctement les conditions de la collaboration entre le
conseil et le ministère n'est-ce pas un piège que le cabinet ministériel fasse un choix ?
Comme vous, nous nous posons la question parce que quand on fait une rétrospective des
faits passés, on se dit qu'il y a eu des mains obscures qui nous ont conduit à cette situation.
Cela dit, je n'ai aucune preuve. Je ne voudrais pas aller sur ce terrain. Un aspect de ce que
votre collègue disait tout à l'heure est assez révélateur. Cet article 67 pose beaucoup de
problèmes dans les statuts du Burida. Les premiers articles du Burida sont clairs. C'est une
société civile de type particulier. A ce titre, nous obéissons au droit privé. Nous sommes sous la tutelle du ministère de la Culture. Ledit ministère ne donne aucun rond au Burida qui
s'autofinance à travers la perception des droits d'auteur, la répartition de ces droits à hauteur
de 35% pour le Burida et de 5% des artistes. Voilà le fonctionnement du Burida. Nous avons
des organes. L'Ag qui se compose du collège électoral qui comprend les acteurs des différents corps de métiers des arts. Ceux-ci élisent le Ca qui élit à son tour le Pca. Nous avons ainsi fonctionné. Malheureusement certains articles disent qu'il faut que le Pca soit nommé après avoir été élu en Conseil d'administration. Et que cette nomination soit entérinée par décret sur proposition du ministre en charge de la Culture. En ce qui concerne l'ancien Pca, choisi également par le conseil, il devrait être nommé par décret. Nous ne le saurions pas. Chose qui n'est pas de notre ressort. Moi en tant qu'administrateur, j'ai exigé mon arrêté de nomination par le ministère de la Culture de l'époque. Je l'ai obtenu comme tous les autres
administrateurs. Comment le président et le directeur général de l'époque, je ne m'en suis pas mêlé. Le ministre Bandama a cru devoir s'appuyer sur la non existence du décret de
nomination de Gadji Celi et Barouan Michel pour les suspendre. Sur la base d'un article

stipulant qu'en cas de vacances de poste pour quelque motif que ce soit de l'un des
administrateurs ou du Pca, il fallait prendre des décisions. C'est pourquoi nous avons pris
cette décision. Les textes sont clairs et chacun joue son rôle. Mais il y a un article sur lequel je reviens qui donne le champ libre au ministre interférer à tout moment selon sa seule
appréciation dans la gestion du Burida. Le ministre estime qu'il y a un problème entre un
agent et le Dg, il peut dire que c'est un dysfonctionnement et s'appuyant sur l'article 67, il peut sévir. Le ministre estime que deux administrateurs s'achoppent de façon discourtoise, il peut prendre des mesures conservatoires eu égard au dysfonctionnement. Aujourd'hui, pour écarter définitivement l'intrusion du ministère dans la gestion du Burida, il faut revoir l'article 67 qui apparait comme le mal dans les statuts qui permet d'intervenir quand et comme il veut.

Pour revenir à l'actualité. Le retour d'Irène Viera n'est-il pas une façon de retourner aux vieux
ou de déterrer la hache de guerre même si Tanti Oussou se trouve éloignée ? Si vos initiatives ne trouvent pas d'échos favorables, que comptez-vous faire ?

En tant que sociétaire comme la plupart des artistes de Côte d'Ivoire, je suis surpris de lire
dans le communiqué que la personne qu'il nommait était Irène Viera. Cette dame a un passé,
comme vous le dites, controversé au Burida. Nous avons encore en mémoire, les batailles
rangées, de nombreuses crises ou des plaies qui ont du mal à se cicatriser. Il y a eu beaucoup de ranc?urs au niveau des sociétaires. Faire revenir une telle personne, c'est manifestement mal calculer. Et la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui est résolument engagée dans la réconciliation, dans la sérénité, pour relancer l'économie du pays et des activités. La Côte d'Ivoire que le président Alassane Ouattara prône, n'a pas besoin de crise qui risque d'être très profonde.

On ne peut pas ramener quelqu'un qui a été rejeté par les sociétaires. C'est nous les patrons
du Burida. On ne peut donc pas nous imposer n'importe qui. Surtout une personne qui est à
l'origine de batailles rangées et de ranc?urs. Nous avons en mémoire ces tristes épisodes.
Curieusement, le ministre veut nous ramener à cette époque douloureuse. En ce qui me
concerne, en tant que sociétaires en tant que secrétaire général des artistes comédiens de Côte d'Ivoire, si nous ne pouvons rien changer, nous allons demander aux artistes comédiens de se retirer du Burida.

Ahmed Souané, dans un courrier adressé à notre rédaction, le cabinet Global search vous
accuse ouvertement d'avoir fait pression sur lui dans le choix des candidats. Vous auriez
même voulu que votre candidat soit parmi les trois sélectionnés. Malheureusement, celui-ci a
été classé 28ème. Que répondez-vous à cette accusation ?
Je trouve malheureux pour un cabinet de verser dans de tels propos que je trouve assez légers.

Je me rends compte que c'est un cabinet qui est désemparé, qui est au désarroi et donc pour se disculper et justifier malheureusement son incompétence, va verser maintenant dans la délation et dans le faux, dans les accusations sans fondement. Je m'inscris totalement en faux dans cette assertion. Je ne sais de quel candidat le cabinet parle. Tout ce que je sais, le président du conseil m'a mandaté pour suivre le déroulement du processus d'appel à candidatures. Et le cabinet s'est fourvoyé en me donnant des informations fausses. D'autre part, ce que le cabinet oublie de mentionner, c'est que la première rencontre que nous avions eue est une prise de contact, afin de déterminer les termes de références quant à l'appel à candidatures. Et au cours de cette rencontre, le directeur général de ce cabinet, monsieur Besson m'a même demandé qu'en la matière, les entreprises ont très souvent leur choix qu'elles font savoir au cabinet. Alors la question était de savoir si au Burida, nous n'avions pas déjà notre homme de choix. Je lui ai dit non. Il ajoutera que dans le cas d'espèce, quand le cabinet vient, c'est un appel à candidatures de façade qui est organisé. Je me rappelle bien lui avoir dit que dans le cas du Burida, nous n'avions pas de candidat de choix et que les
candidatures sont ouvertes. Aujourd'hui que ces mêmes personnes viennent à dire qu'elles ont subi une pression de notre part dans le choix des candidats, je dis que c'est une maladresse de leur part. Une manière de vouloir jeter la responsabilité de leur incompétence sur ma personne. Je m'inscris en faux devant ces accusations non fondées. D'ailleurs, les informations me sont parvenues comme beaucoup d'autres par le biais du Net. Trêve de polémique avec ce cabinet, je peux dire que c'est un cabinet incompétent, qui n'est pas crédible. Notre nouvel objectif, c'est de ramener la stabilité au Burida avec cette nouvelle crise engendrée par leur incompétence, aussi par les décisions inopportunes du ministre de la Culture.


Pour rester dans la même veine, le même cabinet vous accuse également d'avoir empêché
l'huissier de déposer le rapport du cabinet au Burida. Qu'en est-il exactement ?

Concernant cette autre accusation portant sur l'huissier qui serait pris à partie par Ahmed
Souané, je dis que c'est faux. Il serait plus honnête de dire qu'il a été pris à partie par le
personnel et non par Ahmed. Le cabinet devrait plutôt me remercier d'être venu en bon
samaritain. Parce que quand il est allé déposer le fameux rapport, d'ailleurs voilà encore
un autre impair du cabinet. Ce rapport devrait être déposé au cabinet du président du
conseil plutôt que de le déposer au service juridique du Burida. J'ai été appelé par le service
juridique qui ne voulait pas réceptionner ce rapport. J'ai aussitôt saisi le Pca qui m'a dit d'aller
comprendre ce qu'il en était comme il est empêché. Je me suis rendu effectivement sur les
lieux et j'ai trouvé l'huissier dans le bureau du directeur juridique du Burida. Nous lui avons
simplement indiqué la voie à suivre et rien d'autre. Je suis fort étonné. Mais en tout état de
cause, il ne faut pas forcément attendre qu'on vous reconnaisse un bienfait. Ce cabinet s'est
lancé visiblement dans le dilatoire, dans le diffamatoire, et je crois que nous prenons acte de
ces accusations erronées. Nous attendrons le moment opportun pour donner suite à toutes ces allégations mensongères.

Pour revenir à l'actualité. Le retour d'Irène Vieyra n'est-il pas une façon de retourner aux
vieux démons ou de déterrer la hache de guerre même si Tantie Oussou se trouve éloignée ?

Si vos initiatives ne trouvent pas d'échos favorables, que comptez-vous faire ?

En tant que sociétaire comme la plupart des artistes de Côte d'Ivoire, je suis surpris de lire
dans le communiqué que la personne qu'il nommait était Irène Vieyra. Cette dame a un passé, comme vous le dites, controversé au Burida. Nous avons encore en mémoire, les batailles rangées, de nombreuses crises ou des plaies qui ont du mal à se cicatriser. Il y a eu beaucoup de ranc?ur au niveau des sociétaires. Faire revenir une telle personne, c'est manifestement mal calculer. Et la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui est résolument engagée dans la réconciliation, dans la sérénité, pour relancer l'économie du pays et des activités. La Côte d'Ivoire que le président Alassane Ouattara prône, n'a pas besoin de crise qui risque d'être très profonde.

On ne peut pas ramener quelqu'un qui a été rejeté par les sociétaires. C'est nous les patrons
du Burida. On ne peut donc pas nous imposer n'importe qui. Surtout une personne qui est
à l'origine de batailles rangées et de ranc?ur. Nous avons en mémoire ces tristes épisodes.
Curieusement, le ministre veut nous ramener à cette époque douloureuse. En ce qui me
concerne, en tant que sociétaire, en tant que secrétaire général des artistes comédiens de Côte d'Ivoire, si nous ne pouvons rien changer, nous allons demander aux artistes comédiens de se retirer du Burida.

Interview réalisée par François Konan,
Dieusmonde TADE et Morgan Ekra

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