Les petits ramasseurs d'ordures seront bientôt des grands. L'Institut ivoirien de l'entreprise (Inie) et le Projet d'urgence des infrastructures urbaines (Puiur) ont décidé de professionnaliser le secteur. 13.000 emplois seront créés dans ce secteur informel. Dont 56 Pme, 13 groupements d'intérêt économique (Gie). C'en sera bientôt fini des palabres pour encaisser les 1.000 Fcfa par mois qu'ils reçoivent des résidents. Au nombre de 6.000 dans la capitale économique, ils seront regroupés en Pme de pré-collecte. Lesquels Pme seront organisées de façon formelle. L'Inie et le Puiur chercheront des financements auprès de la Banque mondiale pour équiper ces structures. Lesquelles structures seront suivies et évaluées. C'est du concret, à entendre Kalil Ibrahim Konaté, président de l'Inie. Hier, au cours de l'annonce du projet à l'Inie, il a signalé un budget de 150 millions de Fcfa qui va être consacré à la coordination et à la gestion du projet. 400 millions de Fcfa ont été prévus pour la formation, l'encadrement et le renforcement des capacités des pré-collecteurs. Quand l'équipement des Pme bénéficiera de 3,5 milliards de Fcfa. Pour le besoin en fonds de roulement, le Puiur prévoit 600 millions de Fcfa. D'où un budget total de 4,650 milliards de Fcfa. Kalil Ibrahim a encouragé les acteurs du secteur de la pré-collecte à énumérer tous leurs besoins. Selon Demba Pierre, le coordonnateur du Puiur, Abidjan produit un million de tonnes d'ordures ménagères chaque année. Soit 49% de la production d'ordures de la Côte d'Ivoire. Or, le taux de pré-collecte n'excède pas les 70%. L'objectif est de le booster à 95%. Ce qui explique ce projet consacré au secteur de la pré-collecte. Des centres de groupage vont même être créés avec l'aide de la Banque mondiale. C'est Anne Ouloto, la ministre de la Salubrité urbaine qui en sera la première ravie. Les pré-collecteurs représentés par Dago Junior, ont bien accueilli la nouvelle. La pré-collecte, disent-ils, n'est pas un secteur à fuir. Il faut au contraire l'organiser. Car, parmi eux il y a des diplômés qui ont bac+.
Raphaël Tanoh