samedi 24 septembre 2011 par L'intelligent d'Abidjan

En marge des assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du Fonds monétaire international, le ministre ivoirien de l'Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, a échangé le vendredi 23 septembre 2011, avec le groupe JP Morgan et un groupe d'investisseurs. Lors de cette rencontre, l'argentier ivoirien s'est longuement expliqué sur la volonté du gouvernement de créer les conditions de la reprise économique.

Au cours de la rencontre d'hier, en prélude à elle d'aujourd'hui, Charles Koffi Diby a fait un état exhaustif des conséquences économiques de la crise postélectorale. Selon l'argentier ivoirien, le premier trimestre 2011 a été marqué par une très forte perturbation des grands équilibres macro-économiques. Entre décembre 2010 et avril 2011, l'activité économique a été gravement affectée par la crise postélectorale. La décision prise par le Gouvernement de suspendre les exportations de cacao a fortement réduit l'activité dans ce secteur clé. L'embargo décrété par l'Union Européenne sur les deux ports ivoiriens et les sanctions à l'égard de certaines entreprises publiques ont fortement réduit le commerce extérieur et perturbé la fourniture des services de base. La fermeture des agences nationales de la BCEAO et celle de la quasi totalité des banques commerciales ont fortement affecté le fonctionnement du système bancaire et monétaire, a expliqué le ministre ivoirien de l'Economie et des Finances. Qui a fait remarquer que, l'accentuation du conflit armé entre fin mars et début avril 2011 a provoqué de nombreux dommages matériels et humains. Les affrontements ont provoqué un déplacement massif de populations à l'intérieur du pays et vers les pays voisins. Du fait de cette crise, a poursuivi l'argentier, le potentiel productif a été lourdement affecté par les combats qui ont provoqué la mise au chômage technique de nombreux employés. De même, les grands équilibres macro-économiques sont ressortis très fortement perturbés par la crise postélectorale, notamment s'agissant des prix à la consommation. Les estimations révisées à fin juin 2011 des pertes pour le secteur privé ivoirien avoisinent, selon le ministre, les 1000 milliards ou 10% du PIB. Concernant toujours les conséquences de la crise, le ministre a indiqué la suspension des paiements au titre de la dette extérieure de la Côte d'Ivoire. En clair, la crise postélectorale a causé des dommages incalculables à la Côte d'Ivoire. Puisqu'à fin 2010, le pays était sur le point d'atteindre le Point d'Achèvement de l'Initiative en faveur des Pays Pauvres très endettés (PPTE). Malheureusement, la crise intervenue après le deuxième tour de l'élection présidentielle n'a pas permis aux Ivoiriens de bénéficier des fruits du PPTE. Mais, pour le ministre qui intervenait en présence de la communauté des investisseurs, il n'y a pas à désespérer. L'espoir est toujours permis. La crise postélectorale est maintenant derrière nous. Le Gouvernement a rétabli l'ordre intérieur et est maintenant fermement établi au plan interne et international. L'économie ivoirienne est repartie de l'avant et le dynamisme économique et commercial est de retour. Les élections législatives se dérouleront probablement en décembre prochain, suivies des élections locales en 2012 qui marqueront la fin du cycle électoral ouvert en octobre 2010. La République de Côte d'Ivoire est désireuse d'ouvrir une nouvelle page et de s'engager vers l'avenir avec la pleine confiance de ses partenaires au développement et de ses créanciers extérieurs, a assuré l'argentier ivoirien. Avant d'ajouter que le franchissement du Point d'achèvement de l'initiative PPTE marquera un nouveau départ pour la Côte d'Ivoire qui entend prendre toute sa part au renouveau économique de l'Afrique, avec l'aide durable de ses partenaires au développement. La Côte d'Ivoire est pleinement désireuse d'accueillir la communauté des investisseurs pour accompagner son développement et saisir toutes les opportunités offertes par les secteurs en croissance de son économie (énergie, matières premières, infrastructures, tourisme, agriculture, ) dans le cadre de partenariats public-privé , a-t-il souligné. Et de souligner : La République de Côte d'Ivoire compte sur la confiance de ses créanciers extérieurs pour assurer le financement durable de son renouveau économique.
Honoré Kouassi

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