lundi 3 octobre 2011 par Ministères

Le Protocole additionnel à la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples relatif aux Droits des Femmes communément appelé Protocole de Maputo est venu compléter la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples qui consacre les droits des africains en dignité, en justice, en citoyenneté, en éducation en liberté et en égalité pour ne citer que ceux-là.

Historique

Considérant que la femme africaine n'a pas été suffisamment prise en compte,
la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Organisation de l'Unité Africaine en 1995, recommande par une résolution à la Commission Africaine des Droits de l'Homme d'élaborer un protocole sur les Droits de la Femme en Afrique.
A partir de cette résolution, débutera un long processus qui aboutira à un projet de protocole à la charte. Ce projet soumis à la réunion des Chefs d'Etats de l'Union Africaine à Maputo en juillet 2003, est adopté donnant ainsi naissance au Protocole additionnel à la Charte Africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux Droits des Femmes en Afrique.

Spécificité et contenu

Par ce Protocole, les Etats s'engagent à éliminer toute discrimination à l'égard des femmes. En outre, il réaffirme le principe de la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes consacré dans l'Acte constitutif de l'Union Africaine. Il rappelle également que les Droits de la Femme sont reconnus et garantis par tous les textes internationaux relatifs aux Droits de l'Homme et il reconnaît le rôle crucial des femmes dans la préservation des valeurs africaines.
Les principales dispositions consacrent :

? l'engagement des Etats à mettre en ?uvre les mesures nécessaires pour assurer aux femmes le droit à la dignité ;
? l'obligation de mettre en ?uvre des mesures effectives pour adopter et renforcer les lois interdisant toutes formes de discrimination à l'égard des femmes ;
? le droit à la vie, à l'intégrité et à la sécurité ;
? l'interdiction de la peine de mort à l'égard d'une femme enceinte ou allaitante ;
? l'interdiction des mutilations génitales féminines et autres pratiques néfastes à l'égard des femmes comme le lévirat, le sororat, les rites cruels du veuvage etc;
? la jouissance des droits égaux dans le mariage (le libre consentement au mariage; l'âge minimal de 18 ans; le droit pour la femme d'acquérir des biens propres pendant le mariage) ;
? l'engagement de la monogamie ;
? l'égalité devant la loi ;
? le droit pour la femme de participer aux élections et au processus politique ;
? l'égalité des chances et d'accès en matière d'éducation, de formation et d'emploi ;
? l'égalité de rémunération entre hommes et femmes ;
? le droit d'accès aux services de santé adéquats ;
? le droit pour la femme d'accéder à une alimentation saine et adéquate (par exemple l'accès à l'eau potable) ;
? le droit au développement durable (par exemple l'engagement des Etats à promouvoir l'accès des femmes aux crédits et à la formation en milieu rural) ;
? l'engagement des Etats à assurer la protection des femmes handicapées en prenant des mesures spécifiques en rapport avec leur besoins et contre la violence, y compris l'abus sexuel ;
? l'engagement des Etats à la protection des femmes en situation de détresse.

Un instrument d'émancipation et de protection de la femme Africaine.

Comme nous le voyons le protocole évoque dans le détail, non seulement les discriminations auxquelles généralement les femmes sont sujettes, mais il épingle aussi la précarité de la situation de la femme africaine inhérente aux pesanteurs socio culturelles et aux stéréotypes. Au total, cet instrument apparaît, au-delà de la Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discriminations à l'Egard des Femmes comme un véritable outil de libération et de protection des femmes africaines dans la spécificité des cultures africaines.

Un signal fort du Président Ouattara en faveur des femmes ivoiriennes.

C'est tout à l'honneur du Dr GOUDOU COFFIE Raymonde et du Président de la République, son Excellence Alassane OUATTARA d'avoir réussi à décanter cette situation qui dure depuis près d'une décennie et qui avait tendance à mettre la Côte d'Ivoire dans des positions inconfortables lors des rencontres régionales et même internationales.

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