lundi 3 octobre 2011 par Le Quotidien

Décidément, la magouille a la curasse dure au Trésor. Les trésoriers généraux de l'intérieur du pays à l'instar de certains de leurs collègues à Abidjan ne cachent même plus leur indécence.


Les Trésors de Bondoukou et Daoukro sont de véritables escarres pour l'Administration financière ivoirienne. S'il est vrai d'une manière générale que la magouille a pignon sur rue dans ses entités essentielles de notre administration publique, ce que le commun des Ivoiriens ignore par contre, ce sont les superpouvoirs des fondés de pouvoir au Trésor. Ces derniers investis d'attributs dont on ne définit pas toujours la profondeur des contenus, s'érigent en véritables maîtres absolus aux postes de responsabilité qui sont les leurs. Ainsi, après les magouilles du fondé de pouvoir du Trésor de Daloa, mises à nu dans l'affaire des chèques impayés , ce sont celles des trésoriers généraux de Bondoukou et Daoukro qui attirent l'attention. Ces derniers ont carrément refusé de régler les dettes des fournisseurs dont ils ont la charge ; Au motif qu'ils sortiraient sans un rond dans les nouvelles règles de paiement qui visent à apurer la dette intérieure de l'Etat de Côte d'Ivoire. Ils ont jugé trop rigide les mécanismes de transparence imposés par le Ministère de l'Economie et de Finances. En effet, au mois de juin dernier, le Ministre Charles Diby Koffi, certainement dans le souci d'opérer un règlement définitif de la dette intérieure de l'Etat sur la base de données financières fiables, a mis en place un mécanisme d'évaluation de cette dette estimée à 12 milliards Fcfa. Au terme des travaux engagés, il est ressorti que la dette intérieure de l'Etat vis-à-vis des fournisseurs- à laquelle devra faire face l'administration centrale du Trésor et de la Comptabilité publique- est de 8 milliards 600 millions Fcfa. De fait, le Dg, M. Koné Adama fait publier les différents états dans les postes comptables à Abidjan et à l'intérieur du pays, après que celui-ci a eu adressé une correspondance (le 19 Aout 2011) au Syndicat national des fournisseurs de l'Etat de Côte d'Ivoire (Synafeci).
L'apport ciblé
dérange
Dans le souci donc faire appliquer les exigences d'une maîtrise drastique de la gestion de la dette intérieure, il a été recommandé- à la plus grande satisfaction des fournisseurs- qu'il sera procédé au principe de l'apport ciblé. Ainsi désormais, l'Etat allouera les fonds justes et nécessaires à la à la direction centrale du Trésor qui elle, enverra les montants qu'il faut à ses différents démembrements pour régler chacun des fournisseurs ; devant être pris en compte par les différents postes comptables. Cette action qui a pour effet immédiat de mettre un terme à la pratique indécente des prélèvements de 10 à 35 % sur le règlement des factures du fournisseur se veut également une mesure efficace pour annihiler la méthode de démarchage de personnes véreuse à la solde de certains agents du Trésor. On comprend dès lors que les responsables des postes comptables qui sont de fait tenus de régler les dettes de tous les fournisseurs sous leur coupole, mais également de se conformer aux principes de transparence voulue par le Ministère de l'Economie et les Finances ainsi que les institutions de Bretton Woods, soient désillusionnés. Mais la dépravation financière ayant la peau dure sous les tropiques, les Trésoriers généraux de Bondoukou, Daoukro, Sinfra et même à la paierie générale du Plateau d'Abidjan, selon des informations dignes de foi, ont décidé de passer outre les ordres de Charles Diby Koffi en proférant des menaces de rétention des paies de fournisseurs qui refusent de s'inscrire dans leur magouille. Et de ne pas verser leur dus aux membres déclarés du Synafeci qu'ils accusent de violer la loi sacro-sainte de l'omerta.
W.D.

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