jeudi 6 octobre 2011 par Nord-Sud

Ni en avril, ni en octobre. Le Fpi aura souhaité, en vain, l'ouverture des sessions parlementaires. Hier, les députés ?'frontistes?' ont cru avoir été victime de Mamadou Koulibaly, un ancien de l'ex-parti au pouvoir.


Bras de fer autour de l'hémicycle. Ce bout de phrase résume bien ce qui s'est passé, hier matin, au Parlement. Une poignée de députés du Front populaire ivoirien (Fpi) partis siéger, pour l'ouverture de la 2ème session, dit-on, ont buté sur des portes closes. Du coup, ils ont lorgné Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale, l'accusant à demi-mots de les avoir empêchés d'accéder à leur lieu habituel de travail. Ils ont dû animer, au pied levé, une conférence de presse devant des baies vitrées, hermétiquement fermées. Le président du Parlement anciennement 3è vice-président, puis président intérimaire du Fpi a-t-il vraiment fait ce croc-en-jambe à ses camarades d'hier ? Des sources au sein de l'administration parlementaire et même proches du bureau de l'intéressé expliquent. Unanimes, elles observent que la procédure traditionnelle pour l'ouverture d'une session ordinaire ou extraordinaire n'a pas été respectée. C'est que, selon l'usage, un programme de (2) sessions (de 3 mois chacune) est connu d'avance. Pour l'ouverture effective d'une session, les groupes parlementaires saisissent par écrit le président, la conférence des présidents se réunit et l'ordre du jour des travaux est ainsi défini. Cette fois, ce sont seuls les députés Fpi qui ont demandé l'ouverture de la 2ème session ordinaire. Le président leur a répondu qu'il souhaiterait que tous les groupes parlementaires soient associés à la requête , relate un officiel du bureau du Pr Koulibaly. L'officiel mentionne que ce dernier a même exigé un courrier à cet effet. Le Fpi s'y est exécuté, mais Mamadou Koulibaly n'a pas encore répondu à leur lettre parce que, dans les faits, les groupes parlementaires Pdci, Udpci, Solidarité n'ont pas accompagné le Fpi dans cette demande, a-t-il argumenté. Il n'y a pas eu de communiqué, ni de conférence de président, le bureau de l'Assemblée n'a pas été saisi, mais ils veulent quand-même faire une rentrée parlementaire, fait remarquer un autre proche de M. Koulibaly. L'interlocuteur se dit surpris que c'est de bouche à oreille et entrant dans les bureaux que les députés Fpi ont informé le personnel administratif de la tenue d'une session . Or, se réserve-t-il, l'administration n'est pas coutumière de cette pratique ; le personnel est saisi par écrit d'une ouverture de session et il prend des dispositions en fonction, informe-t-il. Donc, ce mercredi, le personnel qui n'a pas été officiellement saisi par le président de l'Assemblée nationale, à travers le secrétariat général, n'a pas ouvert l'hémicycle , témoigne un personnel de l'administration. Selon ce dernier, le Fpi a prétexté l'absence de Mamadou Koulibaly et indiqué qu'en pareille situation, c'est la 1ère vice-présidente Marthe Amon Agoh qui va présider la séance. Or, va-t-il s'étonner, toute la semaine, le président a eu des audiences et il était à son bureau, ce matin (hier). Les députés Amani N'Guessan, Jules Yao Yao, Angozan Angozan tous du Fpi sont passés à son bureau, ils ont échangé avec lui et pourtant ils ont dit aux huissiers que le président est absent . L'enjeu du passage en force, si on peut le dire ainsi, tenté par les ?'frontistes?' serait d'obtenir vaille que vaille le fonctionnement de l'Assemblée nationale, là où le pouvoir s'appuyant sur la fin de son mandat la déclare forclose.

Bidi Ignace

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