jeudi 6 octobre 2011 par Nord-Sud

Huit jours après avoir installé la Commission dialogue, vérité et réconciliation, le chef de l'Etat se rend ce matin à Accra. L'objet de sa visite n'est plus qu'un secret de Polichinelle, Alassane Ouattara se rend dans ce ?'pays frère?', pour parler des Ivoiriens qui y sont exilés depuis l'éclatement de la crise post-électorale. Le v?u du numéro Un ivoirien est connu : il entend rassembler tous les fils et filles du pays pour le construire. Une question revient cependant sur les lèvres : Alassane Ouattara parviendra-t-il à convaincre ces reclus, majoritairement proches de l'ex-camp présidentiel, à rentrer au bercail ? Comme tout homme d'Etat de sa trempe ne saurait s'engager dans une telle mission avec du pessimisme, il est a priori loisible d'affirmer qu'il y a des chances que l'appel du président soit entendu. C'est même peu dire qu'il mettra tout en ?uvre, une fois au Ghana, pour obtenir un retour massif de ces exilés. Il ne reste plus qu'à mettre dans la balance de solides arguments à cet effet. Bien que trop de choses se disent sur la situation sécuritaire nationale, des garanties d'un retour au pays convainquent que l'amélioration des conditions de vie est une réalité en terre ivoirienne. On pourrait citer, pêle-mêle, la main tendue du président de la République aux partisans de Laurent Gbagbo, le récent redéploiement des forces nationales de sécurité, la remise en marche du processus électoral, par l'organisation bientôt des élections législatives. Au-delà, il faut voir même en cette visite de travail l'humilité de celui qui l'a initiée en se rendant personnellement aux côtés de ses compatriotes afin de les exhorter à retourner chez eux. Sans oublier qu'avant son déplacement au pays de John Atta Mills, Alassane Ouattara avait instruit, pour la même cause, successivement, les ministres de l'Intégration Adama Bictogo et délégué à la Défense Paul Koffi Koffi, de l'Intérieur Hamed Bakayoko. Ils ont fait ce qui était en leur possible par voie diplomatique et engagé à leur tour des démarches souterraines en vue de parler à leurs frères. Ceci fait, Alassane Ouattara ne fait que couronner tous les efforts par sa visite, qui n'est certainement pas l'ultime tentative de rapprochement. Car, le 29 septembre dernier, le président donnait encore une chance au dialogue, en acceptant de discuter avec l'opposition (Fpi/Lmp), redonnant ainsi de la dynamique au jeu politique. Quitte à ce que les personnes vraiment désireuses de retrouver leurs familles considèrent tous ces actes posés au nom de l'unité nationale.
B.I.

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