vendredi 7 octobre 2011 par Slate Afrique

Le gouvernement d'Alassane Ouattara a inculpé 118 personnalités de l'ancien régime, Laurent et Simone Gbagbo inclus, mais strictement personne dans son propre camp. Pourtant, le massacre de Duékoué, perpétré le 29 mars par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) pro-Ouattara et leurs alliés dozos, des chasseurs traditionnels, représente l'une des plus graves violations des droits de l'homme commises durant les cinq mois de crise post-électorale.

A Duékoué, les survivants ou les familles des victimes vivent encore aujourd'hui dans un camp humanitaire installé à la sortie de la ville, et ont trop peur ou sont dans l'impossibilité de rentrer chez eux, dénonce Human Rights Watch (HRW).

Les noms des responsables
Cette organisation américaine de défense des droits de l'homme, dans un rapport publié le 6 octobre et intitulé Ils les ont tués comme si de rien n'était, fait l'inventaire des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis de novembre 2010 à juin 2011. Mâchant le travail de la CPI (Cour pénale internationale), elle désigne aussi des coupables. Douze responsables militaires et politiques sont pointés du doigt.

Huit de ces hommes appartiennent au camp Gbagbo et quatre au camp Ouattara. Parmi eux, le capitaine Eddie Médi, actuel commandant des FRCI à Bloléquin, chargé de mener l'offensive de mars de Toulépleu à Guiglo, dans l'ouest du pays. Tout au long de son passage, des civils guérés ont été tués, des villages incendiés et des femmes violées. Egalement désigné, le commandat Fofana Losséni, alias Loss, supérieur hiérarchique d'Eddie Médi, responsable des soldats ayant massacré des civils à Duékoué le 29 mars. Quant au commandant Ousmane Coulibaly, alias Ben Laden, il aurait été responsable d'exactions dès la rébellion nordiste de 2002-2003, dans l'ouest du pays.

Selon HRW, il est impliqué dans des actes de torture et des exécutions sommaires dans le secteur Koweit de Yopougon, un quartier d'Abidjan considéré comme le fief de Laurent Gbagbo. Le comzone Chérif Ousmane, longtemps en poste à Bouaké, chef des opérations des FRCI à Yopougon après la bataille d'Abidjan, a été promu en août numéro deux de la sécurité présidentielle. Il est directement mis en cause par HRW, qui cite ce témoignage poignant d'un soldat des FRCI ayant participé en mai à l'exécution de 29 civils
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