La belle fiction médias-diplomatique de Nicolas Sarkozy pour Alassane Ouattara
Instabilité politique, menace des frontières, insécurité, réconciliation sur fond de suspicion, développement économique hésitant, bailleurs de fonds exigeants les reproches pleuvent sur la Côte d'Ivoire. Mais, qui va sortir les Ivoiriens de ce temps de ?'vivre marasme'' ? Je ne vois personne. Mais en lisant attentivement la constitution ivoirienne, je tente, tant bien que mal de croire que c'est Alassane Ouattara, le chef de l'Etat qui a les ?'solutions'' du malaise ivoirien. Cependant, et à l'analyse de la situation politico-socio-militaire tendue depuis le 19 septembre 2002, Alassane Ouattara, à la tête de l'Etat de Côte d'Ivoire, après le scrutin de novembre 2010, est coincé entre les réalités du métier politique, et son propre regard, qu'il avait, quand il était à l'opposition. Que doit faire Alassane Ouattara pour donner une crédibilité, à ses propres ?'solutions'' qu'il avait proposées aux Ivoiriens pour les sortir du ?'trou'' ? Paris consultée, va créer un nouveau concept diplomatique : les journées des médias extérieurs de la France . Par ces puissants moyens médiatiques, comme Rfi, TV5 Monde, France 24, le gouvernement ivoirien trouvera la voix pour réexpliquer son cahier de promesses électorales malmenées et rendues difficiles par des dossiers d'arrestation d'adversaires politiques, ou d'emprisonnement de militaires. Le gouvernement ivoirien veut se faire plaisir, et faire plaisir à la Cour pénale internationale. La cohésion sociale et la démocratie sont menacées. Vu de Paris, cette méthode inquiète l'Elysée, elle ne plaît pas aux organisations des droits de l'Homme. Il faut aider Alassane Ouattara, à soigner son image politique, pour plaire aux bailleurs de fonds, aux banquiers, aux investisseurs, en toile de fond, l'intérêt économique français. Le chef de l'Etat français trouve la ?'solution''. Nicolas Sarkozy a des idées passionnantes, pour donner encore, le maximum de chances à la Côte d'Ivoire pour dire au reste du monde que ?'tout va bien''. Rfi, France 24, TV5 Monde, de grandes signatures des médias français, sont à Abidjan, pour relever le défi, dans un pays, où l'enthousiasme populaire, la cohésion sociale, la courtoisie, la politesse, la bonne humeur, se sont totalement émoussées. Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire n'est plus le pays, où tous les dirigeants politiques du monde, des scientifiques, des futuristes, venaient prendre des leçons de ?'sagesse'' ; consultaient le Président Félix Houphouët-Boigny pour les solutions de recherche de la paix. Félix Houphouët-Boigny disparu, ceux qui se réclament ?'héritiers'' n'ont plus le temps de réfléchir. Il ne reste plus rien des grandes valeurs houphouétistes. Et pourtant, Henri Konan Bédié, que je connais depuis 1970, a eu des responsabilités d'homme d'Etat, la responsabilité de gouverner. Il devrait être le ?'sage'' régulateur de l'actualité politique en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, il faut ?'capter'' les solutions des problèmes de la Côte d'Ivoire au Burkina, en Afrique du Sud, en France. Surtout, ce qui est comique, faire appel aux médias français, pour s'exprimer et se faire entendre. Plus comique encore, en lieu et place de la radio et télévision ivoirienne. Même si ces médias ivoiriens malmènent l'information, ils ont le souci ?'pédagogique'' de bien couvrir les audiences de Alassane Ouattara. Le chef de l'Etat ivoirien doit faire confiance à sa radio et à sa télévision. Alassane Ouattara ne va pas toujours croire que France 24, Rfi, TV5 Monde vont le soutenir, si le chef de l'Etat ivoirien ?'refuse'' l'application du cahier de charges entre Paris et Abidjan. Nicolas Sarkozy ayant soutenu Ouattara, et donné son accord, au contenu de la résolution onusienne, qui a fait perdre à Laurent Koudou Gbagbo, le titre de locataire du palais présidentiel en avril 2010. Un véritable contrat moral et diplomatique, approprié, dans une maquette de fiction que les médias extérieurs français se sont, pendant une semaine en Côte d'Ivoire attachés à relancer et reconcevoir. RFI, TV5 Monde, France 24, j'étais très bien ému, par cette belle fiction médias-diplomatique de Nicolas Sarkozy pour Alassane Ouattara Intérêts économiques quand tu nous tiens.
Par Ben Ismaël