mercredi 19 octobre 2011 par Le Nouveau Navire

Après l'axe Abidjan-Noé où l'Oft a effectué une mission pilote en vue de démanteler les barrages illicites, c'était au tour de l'axe Abidjan-Bouna d'être passé au peigne fin par l'Oft. La mission s'est déroulée du 13 au 15 octobre. Le patron de l'OFT était accompagné des représentants des cinq grands commandements notamment : la Gendarmerie, la Police, les Eaux et Forêts, la Douane et les FRCI, commandés par le lieutenant colonel Doh Kany Georges, chef de la cellule Actions civilo-militaire (Acm) de l'Etat Major général des Frci.
Faisaient aussi partie de la délégation, Amed Doumbia, président de la confédération des syndicats des conducteurs routiers de l'Afrique de l'ouest (CSCRAO/CI), section Côte d'Ivoire, de Diaby Brahima, président du Haut conseil des transporteurs, de Koffi Kouadio Souleymane chef d'antenne à la facilitation des transports de l'Office ivoirien des chargeurs (Oic).

Kouyaté Mohamed (Sg Oft) a profité de l'occasion pour faire respecter les cinq barrages autorisés sur l'axe Abidjan-Bouna. Ce, en démantelant cinq barrages illégaux, procédant au contrôle des barrages autorisés et à la sensibilisation des acteurs du système des transports et des autorités administratives.

Le démantèlement des barrages illégaux

Kouyaté Mohamed et le lieutenant colonel Doh Kany Georges, se sont appuyés sur les instructions contenues dans le télégramme officiel N°30 676/CSG/CAB du 16 juin 2011 instituant 33 barrages autorisés sur l'étendue du territoire national, dont cinq sur l'axe Abidjan - Bouna. Il s'agit du corridor d'Anyama, Abengourou, Agnibilékrou, Bondoukou et enfin Bouna. Un tronçon long de 618 km qui comporte malheureusement cinq barrages illégaux à Azaguié, Adzopé, Bonanhouin, Flatchèdougou (dépendant de Bondoukou) et Koutouba (dépendant de Nasian). A ces différents faux postes de contrôles, Kouyaté Mohamed et sa délégation ont d'abord sensibilisé sur le manque à gagner pour la Côte d'Ivoire suite au non respect des barrages autorisés. Une action qui selon Mohamed Kouyaté, favorise le racket et ternit l'image déjà écorchée du pays du fait de la guerre. Mais selon lui, les conséquences vont plus loin, car dira-t-il " c'est un acte qui chasse les opérateurs économiques ". Quant au lieutenant colonel Doh Kany, il a fait comprendre à l'ensemble des forces que leur devoir est d'expliquer à tout le monde que l'Etat de Côte d'Ivoire ne reconnaît que 33 barrages et tout autre barrage non reconnu devra être levé. Un message reçu par les forces en place qui ont même participé à dégager tous les pneus et autres éléments qui constitue les barrages et entravaient la fluidité des transports sur ce grand axe. La délégation s'est aussi arrêtée aux différents corridors reconnus pour sensibiliser sur la nécessité de ne pas racketter les transporteurs et les passagers. Le lieutenant colonel Doh Kany a insisté sur le fait que, " les Frci appuient les gendarmes, policiers, agents des eaux et forêts et les douaniers aux corridors. Ils ne doivent donc pas procéder au contrôle des passagers ", a-t-il fait savoir. Cette sensibilisation est allée au-delà des forces de l'ordre, puisqu'à chaque localité, la délégation s'est entretenue avec les autorités administratives et les transporteurs.

La sensibilisation des acteurs

Kouyaté Mohamed a remis aux autorités administratives des localités d'Adzopé, Akoupé, Abengourou, Agnibilékrou, Tanda et Bouna, les textes relatifs à la mise sur pieds des 33 barrages officiels. Des textes régissant l'Oft et donnant mandat à cet observatoire pour lever les barrages illégaux. Documents en plusieurs exemplaires que les autorités administratives sont chargées de remettre à chaque représentant des cinq grands commandements de sa zone. Diaby Ibrahim représentant le haut Conseil des transports s'est livré au même exercice en remettant à son tour les mêmes textes aux différents représentants des transporteurs. Au cours de ces réunions, on a beaucoup échangé entre les différentes parties. Les transporteurs ont dans leur quasi-totalité révélé avoir été parfois victimes de bastonnades et de rackets. Des dérives qui pour la plupart du temps ont été rapportés aux autorités administratives. Diaby Brahima, les a exhortés à se mettre en règle vis-à-vis des textes qui règlementent le secteur des transports. Il s'agit d'être à jour dans le payement des taxes officielles, d'avoir un permis de conduire, une carte de contrôle technique Sicta, une assurance automobile. Les autorités administratives ont promis relayer l'Oft dans sa mission de sensibilisation. Pour sa part, le préfet de Bouna, le Gouverneur Kouamé René a souhaité que des représentations de l'Oft soient créées dans les différents départements. Les entraves à la fluidité des transports ne s'arrêtent pas seulement aux barrages illégaux. Des syndicats des transporteurs sont aussi indexés.

En effet, sur l'axe économique Abidjan-Bouna, des syndicats sans audience aucune, ont érigé des barrages obligeant les conducteurs à payer des taxes. Ces barrages ont été démantelés à Assikasso, sur la route d'Agnibilékro, à Agnibilékrou, Tanda et Bondoukou. A cet effet, Diaby Brahima et Amed Doumbia, très remontés, ont manifesté leur mécontentement. Un message qui semblait avoir été bien perçu. Mais c'était sans compter avec l'entêtement des syndicalistes d'Assikasso qui se sont réinstallés après le départ de la délégation pour Agnibilékrou. Les Syndicats n'ont pas été les seuls à faire la sourde oreille. Le barrage illégal de Benanhouin sur l'axe Akoupé-Abengourou s'est également reconstitué. Les éléments des FRCI comme dans tous les barrages illicites démantelés, évoquent la question sécuritaire. A cet effet, le lieutenant Colonel Doh Kany, leur a demandé d'être mobilisés et dégager les axes principaux. Le Dr Kouyaté Mohamed, a expliqué la stratégie de l'Oft en trois phases. " Nous sommes dans la phase de sensibilisation, d'information et de communication sur l'étendue du territoire. Ensuite il ya aura l'évaluation. Qui consistera à revenir à nouveau sur nos pas pour voir quels sont ceux qui vont se lever contre l'ordre des gouvernants. La dernière partie sera la phase de la répression", a-t-il fait savoir.

Yenon R. Assi
Envoyé spécial sur l'axe Abidjan-Bouna

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