mercredi 19 octobre 2011 par Le Nouveau Navire

Une forte délégation de haut niveau de la Communauté Portuaire d'Abidjan séjourne actuellement au Burkina Faso et au Mali, deux pays de l'hinterland qui entretiennent des relations commerciales privilégiées avec la Côte d'Ivoire.

Avec le retour au calme en Côte d'Ivoire, la reprise des activités économiques devrait s'accélérer. Les responsables du port autonome d'Abidjan ont décidé de s'inscrire dans cette dynamique. Du 15 au 22 octobre 2011, une mission commerciale conduite par Hien Sié, Directeur Général du port autonome d'Abidjan a rencontré l'ensemble des opérateurs économiques du Mali et du Burkina Faso, usagers du PAA. La délégation ivoirienne composée de la direction du PAA, de l'Administration Douanière, de l'Office Ivoirien des Chargeurs (OIC), de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire et d'opérateurs économiques privés a mis au menu de ses échanges, les questions relatives aux conditions de passage du trafic en provenance et à destination des deux pays.

Créer de nouveaux contacts

Selon des sources concordantes, la mission sera aussi mise à profit pour donner un nouveau coup de verni aux relations économiques qui lient depuis de longues années ,la Côte d'Ivoire aux pays de l'hinterland. Toutefois, une partie des motivations profondes de ce déplacement réside ailleurs. Notamment dans le fait que les nouveaux dirigeants du Port d'Abidjan qui souhaitent rapidement repositionner la structure dont ils ont la charge, ont compris la nécessité de prendre langue officiellement avec les opérateurs économiques de ces deux pays, pour connaitre leurs aspirations, après une dure crise militaro-politique ivoirienne qui a secoué, contrairement aux apparences, toute la sous-région.

La concurrence de Lome et Tema

Ne dit-on pas que, lorsque le port d'Abidjan s'enrhume, c'est toute l'économie du pays qui se grippe ? L'offensive qu'engage le PAA vient donc a point nommé. Dans la mesure où de récentes données dévoilent que plusieurs des acteurs de l'hinterland ont profité de la situation difficile en Côte d'Ivoire pour se tourner vers d'autres ports. Et pour les retenir, ces ports continuent de leur faire de nombreuses facilités financières. Des infrastructures routières sont en construction dans ces capitales pour faciliter l'évacuation des marchandises de ces nouveaux clients. Il est clair que si rien n'est fait, la concurrence sera très rude avec ces ports dans quelques années même le poids et les infrastructures du PAA laissent penser le contraire.

Cette situation agace en réalité, les nouvelles autorités portuaires d'Abidjan. D'autant qu'on sait que le port d'Abidjan qui a été dimensionné en fonction des marchés de l'hinterland, y tire ses principaux revenus. Et ce n'est pas tout. Depuis la fin de la crise armée en Côte d'Ivoire, l'épineux problème de la fluidité routière se pose désormais comme une véritable équation dont personne ne maîtrise les variantes. L'ampleur qu'a prise en effet, le racket sur les routes est dramatique.

Le racket, ce grave fléau

Les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) sont accusées de toutes parts. Un acteur influent du secteur maritime brosse même un tableau très sombre de la situation " Les FRCI sont devenues un frein à la reprise économique. Si les choses continuent sur cette lancée sans que les autorités politiques et administratives ne prennent les mesures qui s'imposent, je ne vois pas comment nous allons repositionner le pays en attirant les investisseurs" Le patron du port d'Abidjan qui a semble t-il, prit la pleine mesure du problème a misaussi au menu de ses échanges avec les partenaires institutionnels et privés du Mali et du Burkina Faso, l'épineuse question du racket et de la fluidité routière. La présence de l'Office Ivoirien des Chargeurs au sein de la délégation en est d'ailleurs le gage.

Conclusion : il faudra que la délégation commerciale qui séjourne au Mali et au Burkina Faso donne des garanties à même d'inciter ces partenaires privilégiés à toujours considérer Abidjan comme une destination sûre et rentable. Vu le poids économique énorme de l'hinterland, le PAA n'a pas intérêt à y perdre.

Djédjé Augustin
djedjenet64@yayoo.fr

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