mercredi 2 novembre 2011 par Notre Voie

Le ministre de la Culture et de la Francophonie, en relation avec la famille du disparu et l'ensemble des artistes, entend rendre un hommage mérité à Amédée Pierre et lui organiser des obsèques nationales dignes de son rang et de sa haute contribution à l'enrichissement de notre patrimoine culturel national . L'engagement a été pris, lundi, dans son cabinet (Plateau), par Maurice Kouakou Bandaman, relayant le message du gouvernent ivoirien à propos de à la mort de Nahounou Digbeu Amédée dit Amédée Pierre ou Dopé (rossignol) national, survenue le dimanche 30 octobre 2011, à l'âge de 74 ans, au CHU de Treichville (Abidjan).
Amédée Pierre laisse à la postérité, une production dense, diversifiée et inspirée. Qui ne continue de fredonner encore Missio Missio , Soklokpeu , Lorougnon Rabet et bien d'autres ?uvres de grande facture ? La disparition de ce monument du patrimoine national constitue une perte importante pour la Côte d'Ivoire , a relevé le ministre qui a également rendu hommage à Victor Cousin Bagnon (Comment ça va ? et Quoi de neuf ?) et Zouzouo Rogine dite Marie-Laure (Ma famille) disparus quelques jours plus tôt.
Quant à Tiburce Koffi, journaliste, écrivain et musicien, il a salué une mémoire très importante de la musique urbaine d'inspiration populaire ivoirienne qui s'en va. L'homme qui dit avoir entrepris, il y a une vingtaine d'années, d'écrire l'histoire de la musique ivoirienne avec une équipe de chercheurs ivoiriens , a révélé un passage de son futur livre sur Amédée Pierre, sous le titre, Amédée, la pierre angulaire ivoirienne. Selon lui en effet, Amédée Pierre est la pierre angulaire de la musique ivoirienne d'inspiration populaire des années 50 et 70. Il a véritablement régné pendant deux décennies sur l'échiquier musical ivoirien jusqu'à l'avènement de la nouvelle génération qui lui a contesté son autorité. C'est-à-dire, la dynastie qui a suivi dans les années 80 : celle de Jimmy Hyacinthe, Bailly Spinto, N'Guessan Santa et d'Alpha Blondy. Même encore aujourd'hui, sa musique continue d'inspirer les musiciens. Le ziglibity d'Ernesto Djédjé, le polihet de Gnahoré Djimi, le laba-laba de Luckson Padaud, etc., dans leur charpente harmonique, portent la mémoire du Dopé. Au- delà, Amédée était un monsieur très sympathique, instruit, et généreux et respectueux vis-vis des gens, il était très condescendant, je ne l'avais jamais vu en colère , a-t-il soutenu. Et Tiburce d'ajouter : Il était le seul musicien de sa génération qui ait survécu jusqu'aux années 2000 et il n'était pas rare de le voir jouer avec des musiciens de la génération de ses enfants. Il était un peu le Miles Davis ivoirien. Amédée, c'était ça
De quoi attrister la reine du ahoco et chanteuse, Antoinette Konan qui, elle aussi, a regretté la mort d'un baobab et s'est demandée si Amédée n'est pas le dernier monument de la musique ivoi-rienne qui s'écroule .

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