mercredi 2 novembre 2011 par Le Patriote

Quel a été l'état des droits de l'homme en Côte d'Ivoire durant l'année 2010? La Commission nationale des droits de l'homme de Côte d'Ivoire, dirigée par Victorine Wodié, a répondu lundi, à la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères au Plateau, à cette préoccupation en publiant son rapport annuel. Largement consacré à la crise postélectorale qui a occasionné la mort de 3000 Ivoiriens, le document a passé au crible, le processus électoral avant de désigner les catalyseurs de la crise sur laquelle l'élection présidentielle a débouché. Il s'agit de l'ancien président du Conseil Constitutionnel, Paul Yao N'dré qui a violé les règles, selon le premier vice-président de la CNDHCI, Drissa Traoré (présentateur du rapport), de proclamation des résultats du scrutin présidentiel en désignant son ami, Laurent Gbagbo, vainqueur au détriment des résultats provisoires de la CEI donnant son rival, Alassane Ouattara gagnant. Ouvrant la voie à une crise sans précédent les atrocités selon le document, étaient devenues monnaie courante en Côte d'Ivoire. Le conflit a atteint son pic avec l'application du fameux article ?'125'' qui consistait à acheter du pétrole et une boîte d'allumettes pour enflammer des personnes. Et cette horreur était la réponse à l'appel du parton de la sulfureuse galaxie patriotique, Charles Blé Goudé à ses troupes de surveiller leurs quartiers. Le troisième rapport de la Commission sur l'état des droits de l'homme a remarqué que les barrages érigés à cet effet étaient des lieux d'enfer où des personnes ont été brûlées vives. Surtout que la télévision nationale avait pris position pour le camp du candidat Laurent Gbagbo. La partialité dans le traitement de l'information a exacerbé les tensions et favorisé des violations graves des droits de l'homme. De son côté l'ex-rébellion au Nord encore en arme (le désarmement n'étant pas fait avant les élections) souligne le rapport, empêchait la circulation des véhicules de marchandises pour le ravitaillement des marchés de la partie Sud du pays. Devant le Garde des Sceaux, Ahoussou Jeannot, le grand médiateur de la République, N'golo Coulibaly, le président du Conseil Constitutionnel, Francis Wodié, et de nombreuses structures de défenses des droits de l'homme, la présidente de la CNDHCI, a estimé que la Côte d'Ivoire doit rectifier le tir en accordant plus de respect aux droits humains. Victorine Wodié a recommandé, en effet, la prise de mesures à lutter contre l'impunité et l'initiation de procédures contre les auteurs des violations des droits de l'homme, la recomposition de la CEI, le retour des populations déplacées dans les meilleurs délais, le respect et la protection de la liberté d'expression et surtout l'instauration d'un Etat de droit.
Lacina Ouattara

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