mercredi 2 novembre 2011 par Nord-Sud

La lutte contre la cherté de la vie préoccupe le gouvernement. En décidant de réduire la taxe à l'importation appelée prélèvement compensatoire (qui devrait passer de 1.000 à 400 Fcfa ), le prix du poulet congelé importé va connaître une baisse dans les prochaines semaines. Par cette mesure, le ministre de la Production animale et des ressources halieutiques entend soulager les consommateurs. Selon le coordonnateur du Programme d'appui à la production nationale (Papan), Aimé Franck Etienne Essoh, la détaxation du prix du poulet importé a été motivée par un constat plutôt douloureux : le prélèvement qui devrait servir à assurer le financement des petites productions n'a pas bénéficié aux aviculteurs locaux. Conséquences, l'offre est restée relativement faible, entraînant le maintien des prix à la hausse. En réalité, les producteurs n'ont pas pu tirer partie de cette disposition et ont dû faire face à des problèmes structurels, notamment les coûts de production élevés et croissants et un manque général de compétitivité. Pourtant, l'objectif, précise M. Essoh, était de mettre à niveau la filière locale afin d'accroître sa productivité, à travers notamment la modernisation des conditions d'élevage à tous les niveaux, la formation des opérateurs et l'équipement des circuits. Mais rien n'a été fait parce que les importateurs n'ont pas joué le jeu. Ils n'ont pas utilisé nos ports , ajoute-t-il. Malheureusement, cette décision n'est pas du goût de tout le monde, principalement, les groupes d'intérêts privés. En effet, certains opérateurs voient dans cette baisse du montant des prélèvements compensatoires sur les importations de viandes et abats de volaille extra-africains, une ouverture à l'importation qui pourrait plomber le travail des producteurs locaux. Ceux-ci estiment que le pays est autosuffisant en production de volaille. Faux, rétorque la tutelle qui affirme que pour un besoin de consommation de 40.000 tonnes, l'offre est seulement de 12.000 tonnes. Le secteur avicole ivoirien assure plus de 30.000 emplois directs et indirects et est la plus importante source d'approvisionnement du pays en protéines d'origine animale. Avec au moins 1. 500 éleveurs exploitants et plus d'une douzaine de sociétés agro-industrielles.

L.B

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