mercredi 2 novembre 2011 par Nord-Sud

La tension monte à Bondoukou. Après les populations villageoises, c'est au tour des travailleurs des mines de manganèse du département de donner de la voix. Dimanche, plus de 200 travailleurs journaliers et permanents, en majorité des femmes, ont marché plusieurs kilomètres pour prendre part à la toute première réunion du syndicat des travailleurs de Taurian manganèse (Synttam). Durant quatre heures, les miniers, très furieux, ont dénoncé l'exploitation organisée dont ils sont l'objet de la part de leur employeur. En présence du secrétaire général de la fédération ivoirienne des syndicats des mines, métaux, carrières et connexes (Fismeca), Koffi Assiénin, les travailleurs ont décrit, souvent avec émotion, leur pénible condition de travail. Malgré les trois années passées dans les mines de manganèse de Taurian, je continue d'être traitée comme un travailleur journalier. Je perçois 1.000 Fcfa par jour avec tous les risques liés au travail. Les travailleurs dits permanents perçoivent un salaire de misère. Nous ne sommes ni assurés, ni déclarés à la sécurité sociale. Cela fait 5 ans que ça dure , a déploré une jeune femme, les yeux inondés de larmes. Selon Fayama Yacouba, employé de Taurian, il est temps de prendre le taureau par les cornes. Les mines de manganèse ne sont pas des champs d'anacardiers qui produisent chaque année des fruits. Quand on ramasse les cailloux de manganèse, ils ne repoussent plus. Et la quantité de manganèse restante à exploiter dans le département n'est plus importante. C'est pourquoi, je vous invite à nous lever afin de défendre nos droits, déclare-t-il. Une source proche de la direction de Taurian estime pour sa part que beaucoup d'efforts sont faits pour assouplir les conditions de travail des employés. Comme ce n'est pas un emploi pérenne, on ne peut déclarer les gens à la Cnps, explique-t-on.

Jean Michel Ouattara à Bondoukou

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