On en était arrivé à se demander s'il n'y aurait pas un autre report ! Jusque dans l'après-midi, lundi, l'ambiance au siège de la Commission électorale indépendante (Cei) n'est pas celle d'un dernier jour de dépôt de candidatures. Pourtant, l'on savait que seuls 341 candidats s'étaient signalés à la date de dimanche soir ; et que les partis politiques n'avaient pas encore déposé les dossiers de leurs ?'champions''. Le même petit monde défile dans la cour de la grande concession. Tout se passe sur la terrasse arrière. Là, dix-neuf boxes en bois correspondant au même nombre de région. Des personnes viennent déposer leurs dossiers et d'autres veulent savoir si les leurs n'ont pas été rejetés. D'ailleurs deux tableaux renseignent sur les numéros des candidatures qui n'ont pas été acceptées. Ils sont vides. La représentante d'un candidat venue s'enquérir de la valeur des documents déposés par son collaborateur est conduite devant lesdits tableaux. Ne les avait-elle pas vus ? C'est ici que sont affichés les numéros des dossiers rejetés. Vous avez le numéro 170. Il n'est pas ici. C'est dire que votre dossier a été accepté , lui explique un agent de la Cei qui réceptionne les documents. Pas de visages de candidats connus. Les prétendants à la députation déposent leurs documents auprès des agents qui sont dans les boxes destinés à leurs circonscriptions. Certains se tournent résolument les pouces. Des cabines notamment la 19 réservée à la région de Gontoungo (Bondoukou et environs) sont vides. Les agents collectent les dossiers et les acheminent aux quatre commissions chargées de les étudier. Ces commissions sont présidées par les quatre vice-présidents et composées de tous les commissaires à l'exception du président de la Cei, Youssouf Bakayoko. La fatigue se fait sentir. Le café et le thé coulent à flot. Pourtant, les travailleurs devront faire encore preuve d'endurance. L'heure-butoir de dépôt des dossiers a été repoussée à minuit.
Les partis prennent leur temps
La soirée Les candidats de la dernière minute arrivent. Dans leurs rangs, des personnes auxquelles on était loin de penser. Aux environs de 20 heures, Al Moustapha fait son entrée. Il n'est pas là pour constater l'ambiance mais pour déposer ses dossiers. Il est candidat dans la circonscription de Kouto. Petit couac après la vérification de ses documents ! Selon les textes de la Cei, les extraits de naissance des candidats doivent avoir été établis depuis tout au plus trois mois. Celui du suppléant d'Al Moustapha a été signé il y a plus d'un an. Ciel ! Il est 20 heures, comment régler ce problème à quatre heures de la clôture ? Il y a vraiment de quoi paniquer. Mais, le candidat à la députation garde son sang-froid. Il décide de trouver une solution pas du tout loin de lui. Zen, il s'adresse aux personnes présentes et demande qui a un extrait de naissance qui pourrait faire l'affaire ? Il veut changer de suppléant
Les partis politiques ne se signalent que longtemps après. L'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (Udpci), le Mouvement des forces d'avenir (Mfa), le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) arrivent après 22 heures. Au nombre des candidats du Mfa, son président, Anaky Kobena, en lice pour la circonscription de Cocody. Il a pour colistier le délégué départemental du Pdci de Cocody, Touré Aboulaye. 23h 10. Doumbia Ibrahim et Imbassou Ouattara arrivent pour le compte du Rassemblement des républicains (Rdr). A minuit, c'est fini ! Mais ces centaines de dossiers, déjà réceptionnés, contraignent la Cei à travailler jusqu'à l'aube.
Bamba K. Inza