mercredi 2 novembre 2011 par Nord-Sud

La Commission nationale des droits de l'Homme de Côte d'Ivoire (Cndhci) fait des recommandations dans son rapport 2010 sur la situation des droits de l'Homme en Côte d'Ivoire : lutter énergiquement contre l'impunité.




Ce n'est pas fortuit si la Commission nationale des droits de l'Homme de Côte d'Ivoire (Cndhci) fait cette recommandation à l'Etat de Côte d'Ivoire par la voix de sa présidente, Victorine Wodié : la prise de mesures propres à lutter contre l'impunité par le renforcement de l'appareil judiciaire et l'initiation de procédures contre tous les auteurs de violations des droits de l'Homme . C'est que son rapport 2010 présenté, samedi dernier, à la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères sis au Plateau, sur la situation des droits de l'Homme dans le pays, est fort alarmant. Extrait dudit rapport, exclusivement consacré à la crise post-électorale, dont le résumé a été présenté par le 1er vice-président de la Cndhci, Me Traoré Drissa. Le climat délétère a exacerbé l'antagonisme entre les partisans des deux camps rivaux à telle enseigne que la moindre critique était susceptible de conduire au drame. Ainsi, le lundi 14 mars 2011 à Yopougon (Abidjan), un sergent-chef de police, en fonction à la compagnie républicaine de sécurité II qui devisait dans un bar avec un ami, enseignant du secondaire dans un établissement d'Abidjan, à la suite des décisions du panel des chefs d'Etat de l'Ua sur la crise ivoirienne, en reconnaissant monsieur Alassane Ouattara comme président légitime de Côte d'Ivoire , a été abattu par un militaire marin, partisan du président Laurent Gbagbo (page 71 du rapport en son point sur les violations du droit à la vie et à l'intégrité physique). Dans le même chapitre à la page 72, le document indique : suite à l'appel le lundi 28 février 2011 de Charles Blé Goudé, leader de l'Alliance des jeunes patriotes aux partisans du président Laurent Gbagbo, leur demandant de procéder au contrôle de leurs quartiers respectifs et d'y arrêter toute personne suspecte, des barrages ont été érigés dans le district d'Abidjan, à l'exception d'Abobo et d'Anyama. Des personnes suspectées d'être des pro-Ouattara ont été arrêtées à ces barrages, certaines étaient tuées à coups de machette ou de bois, quand d'autres étaient brûlées vives à l'aide de pneus usagés, de bois et de pétrole ou d'essence (les partisans de Laurent Gbagbo appelaient cette dernière méthode d'ôter la vie, l'article 125 : pétrole 100 francs et allumette 25 francs, ndlr) . La Cndhci relève plusieurs autres types de violations des droits de l'Homme : les disparitions forcées, les violations du droit à la santé, du droit à la libre circulation des personnes, les atteintes à la liberté de culte, les violations du droit à la liberté d'information, etc. Relativement à ce dernier point, la Cndhci soutient que l'émission de chaînes de radios et de télévisions internationales a été interrompue par le Conseil national de la communication audiovisuelle alors dirigé par Franck Anderson Kouassi. Des journaux également proches du pouvoir actuel ont été agressés, indique le rapport. Qui souligne l'enlèvement, le 22 février 2011, d'un chauffeur de votre quotidien, Yacouba Ouattara. Le rapport revient sur tout le processus de déroulement de l'élection présidentielle et reprend les arguments des observateurs qui ont conduit à la certification des résultats par l'Opération des Nations-Unies. Victorine Wodié a plaidé afin que l'Etat octroie plus de moyens à la Cndhci.

Bamba K.Inza

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