mercredi 9 novembre 2011 par L'Inter

Dans un rapport en date du 3 octobre 2011 et rendu public le 6 octobre, la Chambre préliminaire 3 de la Cour Pénale Internationale (CPI) autorisait le Procureur Luis-Moreno Ocampo à venir enquêter en Côte d`Ivoire. La Chambre, composée de trois magistrates, Silvia Fernández de Gurmendi (juge présidente), Elizabeth Odio Benito et Adrian Fulford, a circonscrit les enquêtes aux événements consécutifs à la crise post-électorale. Ce, contre l`avis de la présidente de la Chambre, Silvia Fernández de Gurmendi, qui a produit un rapport personnel et séparé, rendu public le lendemain 7 octobre. Et dans lequel elle a réitéré sa ferme volonté de voir les investigations remonter au début du conflit militaro-politique ivoirien, c`est-à-dire le 19 septembre 2002. Face à l`âpreté des débats en ce qui concerne la période de référence à considérer pour mener les enquêtes en Côte d`Ivoire, la Cour a accordé un délai d`un mois au Procureur Ocampo, à compter de la date de publication dudit rapport, c`est-à-dire à partir du 8 octobre, afin de lui fournir des informations complémentaires sur la période allant du 19 septembre 2002 jusqu`avant le deuxième tour de l`élection présidentielle, le 28 novembre. A l`effet d`analyser la situation d`ensemble et de se convaincre s`il existe ou non des indices suffisants de violations massives des droits de l`Homme, de crimes de guerre et de crimes contre l`humanité pouvant fonder la prise en compte du 19 septembre 2002 comme période référentielle des investigations à mener en Côte d`Ivoire. C`est dans cette veine que le Procureur argentin de la Cour Pénale Internationale a débarqué à Abidjan le vendredi 14 octobre. Il a rencontré au pas de charge les autorités ivoiriennes, des présidents d`institutions, l`opposition représentée au sein du FPI/CNRD, des organisations de la société civile, etc. Au terme de son bref séjour de 24 heures aux bords de la lagune Ebrié, Luis-Moreno Ocampo a déclaré face à la presse que les enquêteurs de la CPI étaient déjà sur place, et que sa décision serait connue dans le délai imparti par la Cour sur l`extension ou non des enquêtes au 19 septembre 2002. Et puis, plus rien. Depuis son retour à La Haye, siège de la Cour Pénale Internationale, c`est le silence radio chez le magistrat le plus puissant et le plus craint du monde. Aussi bien la Cour que les autorités ivoiriennes ou même dans le camp de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, tous attendent le rapport du Procureur Ocampo. Les uns avec beaucoup d`appréhensions, car nombreux sont les proches de l`actuel régime au pouvoir en Côte d`Ivoire qui ne souhaitent pas voir les enquêtes de la CPI remonter à 2002. Et les autres avec beaucoup d`optimisme, dans la mesure où ils ont manifesté leur intention de voir les investigations prendre en compte le début du déclenchement de la crise en Côte d`Ivoire. Quelle recommandation fera Ocampo à la Cour ? Les jours suivants nous situeront.

Anassé Anassé

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023