mercredi 16 novembre 2011 par L'expression

Quatre mois après sa réouverture, la maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), compte déjà 878 prisonniers. Un chiffre alarmant pour un établissement qui doit accueillir 1500 détenus.
Les chiffres font peur
La Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) rénovée après la crise postélectorale est ouverte depuis le 3 août. A la faveur des affrontements d'avril, les portes de l'établissement pénitentiaire ont été fracturées et les prisonniers se sont évanouis dans la nature. Nombreux d'entre eux se sont mêlés aux troupes engagées dans la bataille pour chasser le régime illégitime de Gbagbo. Après seulement quatre mois d'exercice, le nombre de prisonniers était lundi de 878. Bâtie en 1980 sur une superficie de 14,543 ha, la Maca a une capacité d'accueil de 1500 places. Cela signifie que d'ici quatre autres mois, cet univers carcéral fera le plein de locataires. Avant la crise, la prison était surpeuplée et comptaient plus de 5000 pensionnaires. Le dernier pointage fait par la Ligue ivoirienne des droits de l'homme(Lidho) après une visite évaluait le nombre de détenus à 5117. Aujourd'hui, la prison est à moitié pleine. On fait le malheureux constat que sur les 878 personnes détenues, 200 sont des récidivistes. Un garde pénitentiaire qui a requis l'anonymat indique qu'il y a des anciens prisonniers qui ne peuvent vivre ailleurs qu'à la Maca. Ils commettent donc des fautes pour revenir parce qu'ils vivent de trafic et d'autres pratiques malsaines qui ont cours dans la prison. Ils rançonnent les prisonniers fortunés, visiteurs et les parents des prisonniers. Cela leur procure de quoi vivre tranquillement en prison. Un autre constat est fait depuis la réouverture de la Maca : c'est seulement 6 individus sur les 5.000 qui avaient fui qui sont revenus se constituer prisonniers afin d'avoir leurs papiers en règle vis-à-vis de la loi. En général, ce sont des gens qui avaient presque purgé la totalité de leur peine. En ce qui concerne les femmes, elles ne sont pas nombreuses à la Maca. Elles sont au nombre de 16 prisonnières. A ce jour, la préoccupation des gardes pénitentiaires est d'avoir les armes comme de par le passé. La sécurité est assurée par les gendarmes et des Frci. Les gardes pénitentiaires réclament des armes pour se faire respecter. De même, les services de santé et les services sociaux ont besoin d'équipements.

Traoré M. Ahmed

Légende : La maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan, se remplit progressivement.

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