vendredi 25 novembre 2011 par L'intelligent d'Abidjan

Déoulé Omer, ex-patron du Stella Club d'Adjamé et depuis 2002 à la FIF, s'est confié à l'IA. Membre de l'actuel comité exécutif de la Fédération dirigé par Augustin Sidy Diallo, Déoulé Omer, par ailleurs en charge de la commission centrale des arbitres et de la Ligue amateur, parle sans faux-fuyants de la bastonnade des arbitres, des querelles en sélection nationale A et de la CAN 2012.
Déoulé Omer et le monde du football, cela remonte à quand?
Je suis dans le milieu du football depuis ma jeunesse. J'ai commencé à gérer le football de haut niveau dès que j'ai intégré, grâce à feu Amadou Diallo, l'équipe dirigeante du Stella Club d'Adjamé. Au Stella Club d'Adjamé, je suis passé par tous les comités directeurs, jusqu'à être le président du comité exécutif du comité ad hoc qui avait gagné la coupe d'Afrique en 1993. C'est le souvenir le plus important que je garde de la gestion des clubs. C'est à partir de là que je me suis fait des amis dans le milieu du football ivoirien, principalement le président Jacques Anouma qui, à son arrivée à la tête de la Fédération, a souhaité que je participe à ses côtés à la gestion de cette fédération. Chose que j'ai naturellement accepté. Le président Jacques Anouma m'a fait confiance en me confiant la commission de la discipline et de l'éthique à l'époque. Pour son premier mandat, c'était la commission discipline et réglementation que nous avons eu à gérer.

Un mot sur l'échec de Jacques Anouma qui n'a pas pu remporter une coupe avec la constellation de stars qu'il a pu mettre en équipe nationale...
Je m'étais inscrit personnellement auprès du président Jacques Anouma dans la constitution d'une fédération forte. C'est vrai que les résultats de l'équipe nationale devraient corroborer ce travail. Mais, j'étais plutôt dans l'optique de la construction ; et c'est ce que nous avons essayé de faire. Il y a un petit goût d'inachevé du fait que nous n'avons pas gagné de trophées majeurs à cette période de gestion du football ivoirien. Mais je voudrais que les sportifs ivoiriens puissent voir le travail fait par le président Jacques Anouma et son équipe au cours de ses deux mandats ; le travail titanesque, qui aujourd'hui, a tracé les grands sillons au niveau de la Fédération Ivoirienne de Football, qui est une fédération en proie à la critique. Nous avons la ferme conviction que ces sillons vont déjà agir sur l'équipe de Sidy Diallo. Et cette équipe pourra désormais remporter des trophées. Nous avons cette ferme conviction parce que les bases mises en place par le président Jacques Anouma sont des bases solides qui vont nous permettre de glaner des lauriers.

Pensez-vous qu'avec les problèmes d'égo, de jalousie et d'hypocrisie qui affectent cette équipe ivoirienne, qu'il soit possible qu'elle remporte ce trophée en 2012 en Guinée Equatoriale et au Gabon ?
Je vous fais cette confidence, le président Sidy Diallo s'est déjà entretenu avec les joueurs. Il leur a dit, par rapport à l'encadrement de l'équipe, ce qu'il attend d'eux. Il les a invités à se battre pour gagner la CAN 2012. Il les a aussi écoutés, ils se sont parlé et ils se sont compris. Le président Sidy Diallo a déjà tout mis en place pour essayer de recadrer ce genre de problèmes. Il a demandé même au comité exécutif d'être à l'écoute car il pourra arriver des moments où des personnes d'un certain niveau, ne pourront plus approcher l'équipe, compte tenu de la discipline qui sera mise en place. Ce n'est pas une affaire d'argent, ce n'est pas une affaire d'égo. Je n'y crois pas. Les footballeurs que nous avons aujourd'hui, ne peuvent pas ne pas gagner une coupe d'Afrique. S'ils ne le font pas, cela va rejaillir sur leurs carrières de façon négative. Tout est une question d'encadrement. J'ai la conviction que ce n'est pas une affaire d'égo chez les Eléphants. Il peut y avoir cette affaire d'égo, mais le président Sidy et son équipe actuelle, vont imprimer une nouvelle mentalité aux joueurs, une nouvelle expérience. Et je suis persuadé que cette expérience aboutira, et nous ferons tout pour remporter cette coupe d'Afrique Gabon-Guinée Equatoriale. Le président Sidy est un homme de caractère et de conviction, quand il veut quelque chose, il sait comment procéder.

Est-ce que le patron de la FIF peut amener le coach Zahoui à se séparer de certains joueurs ?'nuisibles'' à l'équipe nationale?
Lorsque je dirigeais le Stella, je n'intervenais pas dans l'encadrement technique. Avant le choix des joueurs, le coach Wolé Basile venait me voir pour qu'on discute. Après cette discussion, je n'intervenais plus, parce que tactiquement, c'est lui qui est à la tâche. A leur niveau, je pense que si l'on veut faire une comparaison, le président Sidy Diallo ne va pas imposer des joueurs. Mais il est certain que le dialogue entre lui, la commission des sélections nationales et l'encadrement technique soutenu par des personnes ressources comme Yéo Martial, va nous permettre de faire en sorte, qu'on puisse aller ensemble à un résultat positif. Croyez-moi, le président Sidy Diallo qui est un jeune frère, ne tolérera jamais un problème de discipline.

Avez-vous eu des échos de l'Afrique du Sud concernant une bagarre entre Zokora Didier et Touré Yaya ?
Je peux vous dire non. Nous étions à la Super D3. Et depuis le jeudi nous étions à Yamoussoukro. Ma préoccupation était la réussite de cette compétition. La sécurité des arbitres, la sécurité des athlètes. Finir en beauté cette compétition. Je n'ai pas eu d'échos de l'Afrique du Sud et je ne voudrais pas me prononcer sur un sujet que je ne maîtrise pas. Mais en tout état de cause, si ce n'est pas une rumeur, le président Sidy Diallo va sévir et mettre les points sur les i .

Vous êtes le premier responsable des arbitres en Côte d'Ivoire. Récemment, des arbitres ont été bastonnés par des supporters de l'Africa Sports d'Abidjan au stade Robert Champroux de Marcory. Comment avez-vous réussi à convaincre les arbitres à reprendre le travail ?
Je souhaite un prompt rétablissement à Dembélé Denis et à ses assistants. J'ai eu la chance de les rencontrer. C'était déplorable. Dembélé Denis a failli perdre son ?il gauche, à défaut de dire qu'il a failli être tué. On ne peut pas comprendre que le football que nous aimons tant puisse amener des personnes à attenter à la vie d'un autre être humain. Je peux vous assurer que ça été pénible. Le même jour où le drame est survenu, je suis resté avec Dembélé Denis et ses assistants. Le lendemain, j'ai visité les arbitres qui devaient officier les rencontres AFAD-Séwé, et Asec-Stella. Ils étaient démotivés, mais il a fallu que je les remotive. Au sortir de là, quand je les ai convaincus, ils ont pris acte et je me suis retiré. Il faut dire que nous avons tenu un langage de vérité. Celui de reconnaître là où ils ont raison et de faire en sorte qu'il y ait des propositions concrètes. La première chose, c'est que nous n'avions pas en charge le dossier en tant que organe juridictionnel de la FIF. Mais la commission discipline en toute indépendance a planché. Ceci a été un point majeur pour dire aux arbitres que les choses se passent bien. Sur le plan médical : il se trouve qu'il y a eu un problème de communication et d'ignorance, en transmettant le dossier. 100 arbitres dans une journée de compétition sont couverts par l'assurance qui prend en compte les joueurs et tous les officiels. Le problème se trouvait au niveau de la mise en ?uvre du remboursement de l'assurance. Il n'y avait pas de suivi de l'interné. Donc séance tenante, en accord avec le président de la FIF, nous avons décidé de la mise en place d'un intendant chargé du suivi de l'assurance maladie des arbitres.

Est-ce que les arbitres font souvent leur mea-culpa ?
Je peux vous dire que les 12 arbitres et les assistants qui ont été désignés pour la Super division sont les meilleurs du moment. Dembélé Denis est aujourd'hui le meilleur arbitre reconnu par tout le monde. Il devrait officier le match Liberia ?Ile Maurice, pour le premier tour des éliminatoires du Mondial 2014. Heureusement pour la FIF que le match a été annulé du fait du forfait de l'Ile Maurice. C'est vrai que c'est un métier difficile, mais faites-moi confiance ; ceux qui poseront des actes extrêmement graves, qui tentent même à fausser complètement la physionomie du jeu, ou même qui créent des situations pour qu'il y ait des troubles... en interne, la CCA a ses règles. On ne le dit pas, mais pendant une saison, les arbitres sont suspendus. C'est la déontologie de la FIFA, de la CAF. On ne le dit pas de façon officielle. Sauf quand un arbitre est suspendu d'une haute compétition. Ils arbitrent parce qu'ils veulent être des arbitres internationaux. Pour y arriver, il y a des étapes et tous ses paramètres entrent en ligne de compte. Je peux vous annoncer que Doué Noumandiez et Yéo Yonguifolo, qui ont officié la finale retour de la Ligue des champions à Radès en Tunisie, ont été nominés pour participer à la coupe du monde des clubs, prévue en décembre 2011 au Japon. Ils sont présélectionnés et pour moi, ils passeront haut les mains le test. Cela démontre que les arbitres ivoiriens sont excellents.

Revenons à la sécurité dans les stades. Nous avons constaté que les policiers n'ont pas de matériel adéquat et que la sécurité est d'ailleurs défaillante sous Sidy Diallo
(Il m'arrête). J'ai bien compris et je peux vous dire que nous ne sommes pas insensibles à cette situation. Au lendemain de la rencontre entre l'Africa et le Stella, Ouattara Daniel Kossiminan, membre du comité exécutif et le président de la Commission sécurité, a tenu une importante réunion. Et je peux vous dire que des décisions importantes vont tomber. Nous prenons acte des écarts qui ont eu lieu, mais il faut savoir que sans défendre la police, les policiers en général ne sont pas encore très bien équipés. Cela n'excuse pas. Nous prenons acte de vos observations, la commission sécurité s'est réunie pour débattre et nous avons la ferme conviction que des décisions importantes vont être prises.

Qu'adviendra-t-il si au soir du 12 février 2012, la Côte d'Ivoire ne remportait pas la CAN ?
Nous allons mettre tous les moyens en jeu ; quand je dis tous les moyens, cela veut dire l'encadrement technique qu'il faut, les moyens humains qu'il faut. Nous allons mettre tout le sérieux. L'équipe sera en regroupement dans une zone, où dès l'instant où ils y sont, il n'y aura pas de possibilités de faire autrement que le football, avec la pression. Il faut les amener à être des gagneurs, voici ce que nous allons faire. Nous allons les mettre dans les conditions pour qu'ils soient des gagneurs ; pour qu'on oublie cette affaire de Cabinda. Pour qu'on efface cette affaire du Ghana. Je ne m'inscris pas dans cette logique de perdant. Nous allons faire en sorte que les Ivoiriens soient heureux. Le président Augustin Sidy Diallo et tout le comité exécutif de la FIF feront tout ce qui est humainement possible pour gagner la CAN 2012.
Réalisée par Annoncia Sehoué

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