vendredi 16 decembre 2011 par AFP

ABIDJAN, Les résultats globaux des législatives ivoiriennes devaient être annoncés jeudi soir, consacrant, après la crise meurtrière de 2010-2011, la suprématie du parti du chef de l`Etat Alassane Ouattara en l`absence du camp de l`ex-président Laurent Gbagbo.

La Commission électorale indépendante (CEI) "est passée maîtresse dans l`art de jouer avec les nerfs des candidats et des électeurs", écrit jeudi le quotidien indépendant L`Inter, pointant sa "lenteur exaspérante".

Mercredi soir, le porte-parole de la CEI, Yacouba Bamba, a finalement promis pour ce jeudi soir les résultats globaux des élections de dimanche.

Quelque 150 résultats seulement ont été annoncés pour l`instant, sur 255 sièges à pourvoir.

Mais il n`y aura pas de surprise: le Rassemblement des républicains (RDR) de M. Ouattara sera le maître du jeu. Il obtiendrait la majorité absolue avec au moins "129 ou 130 sièges", a indiqué à l`AFP une source gouvernementale.

Les résultats partiels - portant sur 228 sièges - déjà communiqués par la télévision publique le donnaient mardi sur le point de contrôler l`Assemblée, avec 123 députés, à l`issue des premières législatives depuis 2000.

Suivent, selon la même source, le Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI) de son allié, l`ancien président Henri Konan Bédié, avec au moins 93 sièges, et 12 indépendants.

Le Front populaire ivoirien (FPI) de M. Gbagbo a boycotté le scrutin, dénonçant notamment la détention de son mentor, arrêté le 11 avril et écroué fin novembre à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.

Il est poursuivi pour crimes contre l`humanité commis durant la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, née de son refus de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010 et qui a fait quelque 3.000 morts.

Tournant déjà la page des élections, le quotidien d`Etat Fraternité-Matin appelle jeudi les Ivoiriens, "au travail maintenant!"

Soro rencontre le procureur de la CPI

Eprouvée par une décennie de tourmente, la Côte d`Ivoire, qui reste toutefois la première économie d`Afrique de l`Ouest francophone, espère décrocher mi-2012 une forte réduction de sa dette, dans le cadre de l`initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE) de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).

Mais les défis politiques restent importants. Le président Ouattara devra rapidement former un nouveau gouvernement et choisir s`il maintient Guillaume Soro, chef de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), au poste de Premier ministre.

M. Ouattara avait indiqué récemment à des visiteurs, souligne une source diplomatique, qu`il confirmerait M. Soro pour conduire l`urgente réforme de l`armée et le démantèlement de l`appareil FN dans le nord, sous contrôle ex-rebelle depuis 2002. Pourtant, le poste de chef du gouvernement a été promis fin 2010 au PDCI.

Le Premier ministre a par ailleurs affirmé jeudi sur RFI, après une rencontre à New York avec le procureur de la CPI, "vouloir que la justice se fasse" à la suite des crimes commis lors de la crise postélectorale de 2010-11.

"Je veux seulement que la justice se fasse. Toute personne inculpée, de quelque bord que ce soit, nous prenons l`engagement de procéder à son transfèrement", a-t-il assuré.

"Y compris vous-même, si vous êtes inculpé?", demande encore le journaliste de RFI. "Si c`est votre souhait, si c`est votre souhait, il n`y a pas de problème. Je ne suis pas juge, vous ne l`êtes pas non plus, laissons la justice s`établir", a répondu le Premier ministre.

La Fédération internationale des Ligues des droits de l`Homme (FIDH) a souligné que la visite de Guillaume Soro à New York "ne doit pas interférer dans l`action impartiale de la Cour et de son procureur".

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